Les médias étrangers, plus critiques à l’égard des candidats à la présidentielle française?
WikiLeaksActu
Alors que les médias et la presse centrent leur attention en France sur les appels à voter contre l’extrême-droite, les journalistes à l’étranger semblent plus libres dans leurs critiques à l’égard des deux candidats finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Nous revenons sur quelques points importants évoqués dans des articles parus récemment.
Le site Reuters tout d’abord rappelle dans cette présidentielle que les français sont avant tout « sceptiques » à l’égard des deux candidats, considérés comme n’ayant pas de vraie réponse sur des sujets aussi importants que le chômage et la sécurité, d’après un sondage récent.
En revanche, CNN n’hésite pas à révéler davantage les aspects négatifs du candidat Macron tel qu’il est perçu par une partie de la population française, soulignant par exemple que:
Macron a été soutenu par le président actuel François Hollande […] Souvent vu comme « l’élite », il est considéré comme faisant partie de l’establishment et hors du contact avec le public.
Et de préciser encore que:
Ancien ministre de l’économie qui a gagné des millions comme banquier d’investissement, Macron a été attaqué de la gauche comme de la droite pour son arrogance perceptible
Cette image de banquier colle à la peau du candidat Macron selon l’article de CNN et c’est là l’une des principales difficultés qui le sépare des électeurs qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, et comme le déclare Emmanuelle Schön-Quinlivan, conférencière en politique européenne au University College de Cork, interrogée par la chaîne américaine, Macron est encore perçu comme le « banquier », et ce n’est pas ce qu’il y a de plus positif dans ce contexte de crise économique mondiale.
Enfin, le média australien Financial Review s’interroge sur les soutiens des deux candidats à la présidentielle en titrant : « La charismatique Le Pen, l’ennuyeux Macron et le futur des sous-marins australiens » pointant les conséquences économiques qui pourraient se produire sur l’économie australienne en cas d’un repli protectionniste de la France.
Financial Review évoque en premier lieu la difficulté des deux candidats à s’identifier à une majorité politique dans les grands partis traditionnels, n’étant pas à proprement parler un combat classique ou « une course directe entre la gauche et la droite ». Alors que d’après cet article, Marine Le Pen aurait des soutiens principalement dans la classe ouvrière et parmi les chômeurs, « les principaux partisans de Macron [seraient] des managers et ceux qui gagnent de bons revenus ».
S’il n’y a pas de traditionnelle opposition entre un candidat de gauche ou de droite, comme le souligne cet article, il semble donc que l’opposition qui sépare Marine Le Pen et Emmanuel Macron serait davantage d’ordre économique et social, entre une France favorisée économiquement (qui voterait pour Macron) et une autre France victime de la crise économique où une partie de la population s’est profondément appauvrie et n’a pas trouvé l’idéal promis par l’Union Européenne (une population qui voterait pour des partis anti-système, dont celui de Marine Le Pen).
Financial Review insiste également sur l’opposition des deux candidats dans leur manière de parler et d’interagir avec le public:
« Macron l’ennuyeux », comme l’annonce Financial Review en titre de l’article, car lors du discours prononcé le 1er mai « beaucoup de ses déclarations étaient fades et manquaient définitivement d’éloquence politique » et sa jeunesse ne suffira peut-être pas à masquer le manque d’expérience qui lui fait défaut dans ce rôle de leader face à une foule nombreuse.
« En comparaison, Le Pen [serait, d’après l’article] polie, à l’aise, forte et convaincante » et aurait davantage « une dimension humaine » face au candidat Macron.
Financial Review rappelle au final que les investissements de l’Australie sont importants en France et qu’une sortie de l’euro pourrait avoir par exemple des effets très négatifs sur les entreprises australiennes qui ont investi de l’argent en France ou sur des entreprises françaises qui ont une activité économique en Australie.
De chaque vote dépendra donc l’avenir de la France, le 7 mai prochain!