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Mutinerie : la Côte d'ivoire au bord de la guerre civile ? (Cameroon Voice)

par Ndam Njoya Nzoméné 16 Mai 2017, 10:39 Côte d'Ivoire Mutinerie Ouattara Crise

Mutinerie : la Côte d'ivoire au bord de la guerre civile ?
Par Ndam Njoya Nzoméné
Cameroon Voice

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(CAMEROONVOICE) — Depuis la reprise vendredi de la grogne des anciens rebelles intégrés dans les rangs des forces armées régulières au lendemain de la prise du pouvoir à Abidjan de leurs commanditaires (Ouattara et Soro) la situation est devenue très incontrôlable en Côte d'Ivoire. Outre les nombreux blessés par balles, on compte au moins deux morts depuis dimanche, dont un militant du parti au pouvoir, et un autre citoyen qui n'a pas survécu à ses blessures causées par des tirs d'armes à feu.

Et pour ne rien arranger, l'Etat Major des Armées dont ni les appels lancés «  aux soldats indisciplinés (…) de déposer les armes » ni les menaces de « sanctions disciplinaires les plus sévères » n'ont été entendus, a annoncé hier par la voix de son chef, le Général de Division Sékou Touré, une « opération militaire en cours » pour déloger les bébés serpents d'ADO, retournés contre leur géniteur qui feint désormais la clause « contrepartie en numéraires » de leur contrat d'assassinats en séries ayant abouti -avec le concours de la France et de l'Onu- au renversement en 2011 du régime légitime de Laurent Gbagbo.

On a même observé hier des mouvements des troupes loyalistes à Tiébissou, à soixante kilomètres de Bouaké, épicentre de la mutinerie, après que des militants du parti au pouvoir, (RDR du président de la République, Allassane Dramane Ouattara, et du président de l'Assemblée Nationale, Guillaume Kigbafori Soro) qui tentaient de manifester hier à Bouaké contre les mutins pour démontrer leur soutien au pouvoir, avaient été sérieusement passés à tabac, dont un mortellement, par les grognards. On n'abandonne quand même pas facilement une créance 7 millions, surtout quand on a la tête complètement tournée par le sang gratuitement et massivement versé pendant la crise postélectorale, et que ce sang crie rageusement vengeance. Car, il ne faut pas perdre de vue la dimension holistique de la crise qui secoue la Côte d'Ivoire depuis janvier. En tout cas, après avoir appris que le gouvernement prenait des mesures pour les contrés, les mutins ont affirmé leur détermination à aller jusqu'au bout : "Nous savons que les forces spéciales, la garde républicaine et les gendarmes sont en route pour venir ici et nous les attendons", a déclaré le sergent Seydou Koné, porte-parole des mutins, à nos confrères de Reuters.

Outre la ville de Bouaké, les localités d'Abengourou et de Daloa sont gravement touchées par le soulèvement des anciens rebelles. La plus importante ville du pays, Abidjan, n'est pas non plus épargnée, dans la mesure où des tirs fréquents d'armes lourdes ont été entendus depuis ce matin dans les camps d'Akouedo constituant la plus importante caserne militaire de la Côte d'Ivoire.

Comme solution à cet épineux problème qui risque de causer de nombreuses autres pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants, de nombreux membres de la société civile proposent depuis hier que des figures du régime Ouattara qui ont profité de la rébellion ayant sévi en Côte d'Ivoire entre 2002 et 2009, puis de la crise postélectorale, et ensuite de la prise du pouvoir depuis 2011 pour s'enrichir, se mettent ensemble, « en déliant le cordon de leurs propres bourses, pour aider Ouattara à payer ce que son clan et lui doivent à ces têtes brûlées ». « Ce sera une potion amère pour ces nouveaux riches, mais c'est le prix à payer pour que l'on n'assiste pas dans les prochains jours à un carnage de grande ampleur entre mutins et forces gouvernementales, qui sont après tout, tous des ivoiriens », convient un ivoirien réfugié à Douala au Cameroun depuis 2011, qui ajoute que trop de sang a coulé en Côte d'Ivoire ces 15 dernières années, pour qu'on se permette d'en rajouter. « A moins que le pouvoir veuille profiter de ce chaos pour ne pas organiser l'élection présidentielle de 2020 et donner ainsi à Ouattara les moyens de rester au pouvoir au-delà de cette échéance, comme son prédécesseur. Dans ce cas, il faut chercher ailleurs les motivations de ce qui ne serait pas en réalité une mutinerie, mais un coup d'Etat masqué ! ».

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