Postol : Analyse chimique défectueuse dans le rapport de renseignement français du 26 avril 2017 alléguant de l'utilisation de sarin par le gouvernement syrien à Khan Cheikhoun le 4 avril 2017.
Par Theodore A. Postol*
Article originel : Postol – The Flawed Chemical-Analysis in the French lntelligence Report of April -26, 2017 Alleging a Syrian Government Sarin Nerve Agent Attack in-Khan Sheikhoun of April 4, 2017_(April 30, 2017)_PQ
Washington’s Blog
Traduction SLT
* Theodore A. Postol, professeur émérite en science, technologie et politique de sécurité nationale, au Massachusetts Institute of Technology (MIT)
Dans cette courte note, je décris pourquoi l'analyse médico-légale chimique et la logique décrite dans le rapport de renseignement français du 26 avril 2017 pourraient mener à une conclusion similaire avec "un indice de fiabilité élevé" si une attaque locale au sarin avait été commise à Denver, dans le Colorado en en attribuant de manière erronée la responsabilité au gouvernement syrien.
Une découverte si évidemment défectueuse serait le produit de la même combinaison d'arguments irrationnels et de preuve scientifique fragile que le rapport des services de renseignement français a utilisé comme preuves pour formuler cette conclusion aboutissant à déclarer que le gouvernement syrien est responsable de l'attaque au sarin, le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun.
Nous commençons par citer directement la page 2 du rapport de renseignement français, qui peut être trouvé dans un fichier PDF à l'adresse suivante (voir le rapport en français à la fin de la page) :
http://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/170425_-_evaluation_nationale_-_anglais_-_final_cle0dbf47-1.pdf
La France confirme donc de façon indépendante et avec certitude que du sarin a été employé le 4 avril. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie et le Directeur général de l’OIAC ont de leur côté établi l’emploi de sarin sur la base d’analyses de prélèvements biomédicaux.
1.c) Selon les renseignements obtenus par les services français, le procédé de synthèse du sarin, développé par les scientifiques du Centre d’Etudes et de Recherches Scientifiques (CERS) et employé par les forces armées et de sécurité syriennes, implique l’utilisation d’hexamine comme stabilisant. Le DIMP (diisopropylméthylphosphonate) est également connu pour être un produit secondaire généré par ce procédé.
1.d) Ces renseignements sur le procédé utilisé par le régime et qui signe sa responsabilité dans l’attaque du 4 avril reposent, entre autres, sur l’analyse du contenu d’une grenade non explosée mise en oeuvre de façon certaine par le régime syrien lors de l‘attaque de Saraqeb, le 29 avril 2013.
Mis à part le manque de lien raisonnable des observations alléguées, le rapport français prétend faussement que la présence du DIMP est un indicateur unique que le sarin trouvé par les Français à Saraqeb devrait avoir été produit par le gouvernement syrien. Comme cela est avéré, le DIMP serait probablement trouvé dans n'importe quel emplacement où le sarin a été présent dans l'environnement. Dans le cas de l'hexamine, ce produit chimique peut être produit par des explosifs militaires dans une attaque avec des munitions dispersant un agent neurotoxique comme le sarin ou d'explosifs produits par l'armée lors d'une attaque sans rapport avec l'utilisation de sarin.
Le diagramme plus bas montre la réaction chimique du sarin qui mène au DIMP.
Le sarin est une molécule complexe instable qui peut facilement être perturbée par des impuretés contenues dans le produit final. Il est généralement produit en mélangeant un complexe et il est difficile de produire le produit chimique connu comme le DF avec l'isopropanol. Les réactions chimiques qui produisent le sarin produisent aussi le fluorure d'hydrogène, un acide puissant et fortement corrosif. Pour enlever le fluorure d'hydrogène produit avec le sarin, "un agent piégeant le fluor" est mélangé avec l'isopropanol quand les deux composants binaires sont combinés. Le composant qui est typiquement utilisé comme un piégeur du fluor est l'amine isopropyl. L'isopropyl amine ne joue pas un rôle dans la production du sarin, son but est simplement de lier chimiquement les ions fluor dans la production simultanée de fluorure d'hydrogène.
Un autre produit chimique qui est capable d'enlever le fluor du fluorure hydrogène est l'hexamine. L'hexamine est solide et est relativement insoluble dans l'isopropanol - mais s'il est mélangé avec le sarin se délabrant, il peut enlever l'atome de fluor seul qui est attaché aux molécules de sarin. La figure ci-dessous montre un diagramme structurel qui indique l'ordre des processus qui pourraient mener à la production du DIMP.
L'ordre des étapes qui aboutissent au sarin transformé en DIMP que le rapport français considère comme une signature unique associée au sarin produit par le gouvernement syrien (est fort discutable, NdT). En fait, le DIMP pourrait facilement être produit dans beaucoup de circonstances d'une diffusion normale du sarin après son utilisation.
Le fait que le DIMP est un produit attendu à être trouvé à la suite d'une attaque au sarin est attesté dans une déclaration de l'Agence des Substances Toxiques et l'Enregistrement de Maladie aux Etats-Unis (ATSDR) qui est une branche du Centre pour le Contrôle des Maladies (CDC). Le document de l'ATSDR qui décrit la production du DIMP dans de telles conditions peut être trouvé ici : https://www.atsdr.cdc.gov/ToxProfiles/tp119-c1-b.pdf.
Nous citons ce document ci-dessous:
Le Diisopropyl methylphosphonate, ou DIMP, est un sous-produit chimique résultant de la fabrication et de la désintoxication de la GB (aussi appelé sarin), un gaz neurotoxique que l'armée a produit de 1953 à 1957... Vous pourriez trouver le diisopropyl methylphosphonate à des endroits où le sarin a été produit, stocké, ou utilisé, par exemple, dans les montagnes rocheuses à l'extérieur de Denver, dans le Colorado.
Il est donc clair que l'analyse des services de renseignement français qui a mené à l'identification de sarin comme étant produit par le gouvernement syrien aurait mené à la même conclusion s'il avait été appliqué à une attaque autochtone de sarin à Denver dans le Colorado.
Ceci serait particulièrement le cas si une munition semblable dispersant du sarin à celle décrite par le rapport français dans l'attaque au sarin du 29 avril 2013 avait été utilisée dans l'attaque évoquée plus haut. Ces munitions particulières avaient une petite charge d'explosifs militaires pour rompre le conteneur et disperser le sarin. L'explosif aurait certainement produit de l'hexamine comme sous-produit. L'hexamine pourrait avoir aisément cassé les liens de fluor sur un peu de résidu de sarin menant à la production de DIMP. Cependant, ceci n'est pas le seul chemin pour produire des résidus de DIMP lors d'une attaque au sarin.
Voir la première page de l'agence étatsunienne (ATSDR) d'enregistrement des substances toxiques et des maladies.
Theodore Postol est professeur de Science, Technologie et de Stratégie en Sécurité Nationale dans le programme de Science, Technologie et Société du MIT (Massachusetts Institute of Technology). Il a fait ses études de premier cycle en physique et de deuxième cycle en ingénierie nucléaire au Massachusetts Institute of Technology. Après avoir obtenu son doctorat, le Professeur Postol a rejoint l’équipe du Laboratoire National Argonne, où il a étudié la dynamique microscopique et la structure des liquides ainsi que des solides amorphes à l’aide de la diffusion de neutrons, de rayons X, et de lumière, en parallèle avec des techniques informatisées de dynamique moléculaire. Par la suite, il s’est dirigé vers le bureau du Congrès d’Évaluation Technologique pour étudier les méthodes de déploiement des missiles MX, et, plus tard, il a travaillé comme conseiller scientifique auprès du chef des opérations navales.
Après avoir quitté le Pentagone, le Professeur Postol a participé à la mise en place d’un programme à l’Université de Stanford pour former les chercheurs en milieu de carrière à étudier les développements dans les technologies d’armement relatives à la défense et à la stratégie de contrôle des armes. En 1990, la Société Américaine de Physique remet le prix Leo Szilard au Professeur Postol. En 1995, il reçoit le prix Hilliard Roderick des mains de l’Association Américaine pour l’Avancée des Sciences, et en 2001 le prix Norbert Wiener remis par Les Professionnels de l’Informatique pour la Responsabilité Sociale pour avoir débusqué un grand nombre d’affirmations fausses sur les défenses par missiles.
Attaque chimique du 4 avril 2017 (Khan Cheikhoun)
Programme chimique syrien clandestin
Ce document est constitué de renseignements déclassifiés issus des sources propres françaises.
Le 4 avril 2017, des frappes aériennes contre des civils dans la ville de Khan Cheikhoun ont tué plus de 80 personnes. Selon nos experts, les symptômes constatés immédiatement après (myosis, suffocation, lèvres bleues, mousses blanches sur le visage, convulsions), tout comme le nombre élevé de décès et le fait que certains secouristes et membres du personnel médical ont subi des contaminations secondaires, sont caractéristiques de l’emploi d’un agent neurotoxique à forte létalité. Ceci est désormais confirmé de façon scientifique (cf. infra).
Ces frappes s’inscrivent dans un contexte d’emploi continu depuis 2013 d’armes ou d’agents chimiques en Syrie, notamment lors de frappes aériennes, y compris après que le régime syrien s’était engagé à démanteler son arsenal chimique le 25 octobre 2013. La France a, à plusieurs reprises, collecté des prélèvements biomédicaux, environnementaux et des munitions ou morceaux de munitions en Syrie. La France a pu confirmer en plusieurs occasions l’emploi de chlore et de sarin. Un tableau joint à ce document liste les évaluations françaises.
1. – Analyse technique de l’attaque chimique du 4 avril
a) La France a mis en oeuvre les moyens nécessaires pour disposer de ses propres échantillons issus de l’attaque présumée au sarin le 4 avril 2017 dans la province d’Idlib.
b) Les analyses réalisées par les experts français sur des échantillons environnementaux, prélevés à l’un des points d’impact de l’attaque chimique survenue à Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017, révèlent la présence de sarin, d’un produit secondaire spécifique (le diisopropylméthylphosphonate - DIMP), formé lors de la synthèse de sarin à partir d’isopropanol et de DF (difluorure de méthylphosphonyle), et d’hexamine. L’analyse des échantillons biomédicaux montre également qu’une victime de Khan Cheikhoun, dont le sang a été prélevé en Syrie le jour même de l’attaque, a été exposée au sarin.
La France confirme donc de façon indépendante et avec certitude que du sarin a été employé le 4 avril. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie et le Directeur général de l’OIAC ont de leur côté établi l’emploi de sarin sur la base d’analyses de prélèvements biomédicaux.
c) Selon les renseignements obtenus par les services français, le procédé de synthèse du sarin, développé par les scientifiques du Centre d’Etudes et de Recherches Scientifiques (CERS) et employé par les forces armées et de sécurité syriennes, implique l’utilisation d’hexamine comme stabilisant. Le DIMP est également connu pour être un produit secondaire généré par ce procédé.
d) Ces renseignements sur le procédé utilisé par le régime et qui signe sa responsabilité dans l’attaque du 4 avril reposent, entre autres, sur l’analyse du contenu d’une grenade non explosée mise en oeuvre de façon certaine par le régime syrien lors de l‘attaque de Saraqeb, le 29 avril 2013. Ce jour-là, en milieu d’après-midi, un hélicoptère, en provenance du Nord-Est, a survolé à haute altitude la ville de Saraqeb. Trois objets non identifiés, diffusant une fumée blanche, ont été largués sur les quartiers situés à l’ouest de la ville, selon une trajectoire nord-sud. Selon la France, seule l’armée syrienne était en possession d’hélicoptères et pouvait donc être à l’origine de ces trois largages. Chronologie du largage de trois objets non identifiés par un hélicoptère. Au premier point d’impact, aucune victime n’était à déplorer. Au point deuxième point d’impact, on dénombrait un décès et une vingtaine de victimes. Parmi les débris, une grenade explosée a été découverte. Les analyses de prélèvements biomédicaux et environnementaux recueillis par les services français ont révélé la présence de composés caractéristiques d’une exposition au sarin. Cette analyse a été confirmée en décembre 2013 par les Nations Unies.
Grenade explosée retrouvée au deuxième point d’impact
Au troisième point d’impact, une grenade non explosée a été retrouvée dans un cratère sur un chemin de terre. Cette munition présentait une importante similitude d’aspect avec celle du deuxième point d’impact.
Cratère au troisième point d’impact où la grenade a été retrouvée
Les services français, s’étant assurés de la traçabilité de cette grenade, ont fait procéder à des expertises.
Munition récupérée au troisième point d’impact et sa radiographie
Les analyses chimiques conduites ont montré qu’elle contenait un mélange solide et liquide d’environ 100 millilitres de sarin à une pureté estimée à 60%. L’hexamine, le DF et un produit secondaire, le DIMP, ont également été identifiés. Des modélisations réalisées à partir des caractéristiques du cratère ont confirmé avec un très haut niveau de confiance un largage par voie aérienne.
e) La présence de composés chimiques communs dans les échantillons environnementaux récupérés lors des attaques de Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017, et de Saraqeb le 29 avril 2013, a donc été formellement établie par la France. Le sarin présent dans les munitions utilisées le 4 avril a été produit selon le même procédé de fabrication que celui utilisé lors de l’attaque au sarin perpétré par le régime syrien à Saraqeb. En outre, la présence d’hexamine indique que ce procédé de fabrication est celui développé par le CERS au profit du régime syrien.
2.– Analyse militaire de la situation tactique autour du 4 avril
a) L’attaque du 4 avril est intervenue après que les forces armées et de sécurité syriennes et ses soutiens ont lancé une contre-offensive dans le secteur de Hama, en réaction à la progression des groupes armés et du Hay’at Tahrir al Cham au nord de Hama, depuis le 22 mars.
Le 23 mars, les forces d’élite syriennes, les Qouwat al Nemr, ainsi que le Hezbollah et la force iranienne al Qods, ont été redéployées dans cette zone. L’effort aérien syrien et russe a aussi été porté en majorité sur ce secteur. Le 2 avril, les FASS et leurs soutiens ont repoussé la ligne de front sans que Damas parvienne à reprendre la totalité du territoire conquis par les groupes armés pendant le mois de mars. Depuis lors, le régime a largement repris l’ascendant dans le secteur de Hama et continue de faire pression sur l’opposition : de nouveaux bombardements conventionnels ont été observés dans la région de Hama.
b) Les services français ont connaissance en particulier d’un Sukhoi 22 qui a décollé de la base de Chayrat le 4 avril au matin et a effectué jusqu’à six frappes sur la localité de Khan Cheikhoun.
c) Pour ce qui concerne l’organisation générale de la chaîne de commandement, les services de renseignement français estiment que seuls Bachar al Assad et certains des membres les plus influents de son entourage sont habilités à donner l’ordre d’utiliser des armes chimiques.
3. – Analyse de la présence des groupes armés à Hama et de leurs capacités
a) S’il est confirmé que des attaques chimiques à l’ypérite ont été conduites en Syrie par Daesh depuis 2015, la France estime que la thèse d’une attaque à l’aide d’un agent neurotoxique le 4 avril menée par les groupes armés n’est pas crédible. La France ne dispose d’aucune information permettant de confirmer la détention de sarin par ces groupes.
1. Hay’at Tahrir al Cham (HTS) est né de la fusion de plusieurs factions radicales avec le mouvement qaïdiste Jabhat Fatah al-Sham à la suite de la chute d’Alep. Une coordination pragmatique a été observée entre le HTS et les autres groupes armés présents dans le secteur de Hama fin mars. A la connaissance des services français, aucun de ces groupes ne dispose de la capacité à mettre en oeuvre un agent neurotoxique, ni ne dispose des capacités aériennes nécessaires.
2. L’hypothèse d’une attaque perpétrée par Daech n’est pas plausible non plus, alors que le groupe terroriste n’est pas présent dans le secteur de Hama. Les services de renseignement français n’ont au demeurant pas constaté que Daesh disposait de sarin ni de capacités aériennes.
b) Les services français estiment qu’une mise en scène ou une manipulation par l’opposition n’est pas non plus crédible, en particulier du fait de l’afflux massif de patients en un temps limité vers des hôpitaux sur le territoire syrien et sur le territoire turc, et de la mise en ligne simultanée et massive de vidéos présentant les symptômes de l‘utilisation d’agents neurotoxiques.
4. – Maintien depuis 2013 d’un programme chimique clandestin syrien
a) Dans une précédente synthèse nationale déclassifiée, les services français recensaient, en 2013, leurs connaissances du programme chimique syrien et des attaques chimiques perpétrées par le régime. Ils signalaient notamment que le sarin était majoritairement utilisé sous forme binaire : mélange de difluorure de méthylphosphonyle (DF), précurseur clé dans la fabrication du sarin, et d’isopropanol réalisé juste avant emploi.
La France a signalé à l’OIAC que les explications syriennes sur les quantités de DF déclarées, une vingtaine de tonnes, comme ayant été utilisées lors d’essais ou perdues lors d’accidents, étaient surévaluées. D’autre part, depuis 2014, la France a pu constater des tentatives d’acquisition par la Syrie de quelques dizaines de tonnes d’isopropanol. Aucune preuve de la véracité des déclarations syriennes n’a pu être obtenue par l’équipe d’évaluation de la déclaration initiale syrienne (DAT) du Secrétariat technique de l’OIAC. L’OIAC a elle-même constaté des incohérences majeures dans les explications syriennes au sujet de la présence de dérivés de sarin sur plusieurs sites sur lesquels aucune activité liée à ce toxique n’avait été déclarée.
b) Sur la base des conclusions de la DAT et de ses propres renseignements, la France estime que d’importants doutes subsistent sur l’exactitude, l’exhaustivité et la sincérité du démantèlement de l’arsenal chimique syrien. La France estime en particulier que la Syrie, malgré l’engagement pris de détruire l’ensemble de ses stocks et capacités, a maintenu une capacité de production ou de stockage de sarin. Elle estime enfin que la Syrie n’a pas déclaré de munitions tactiques (grenades et roquettes) telles que celles utilisées, de façon répétée, depuis 2013.
c) Le régime de Damas a continué de faire usage d’agents chimiques contre sa population depuis l’adhésion de la Syrie à la CIAC le 13 octobre 2013. Plus d’une centaine d’allégations d’emploi ont ainsi été recensées, au moyen de chlore mais également de sarin.
Depuis 2014, la mission d’établissement des faits de l’OIAC (Fact Finding Mission, FFM) a rendu publics plusieurs rapports confirmant l’emploi d’armes chimiques en Syrie contre des civils. Le mécanisme d’enquête et d’attribution ONU-OIAC sur les attaques chimiques (Joint Investigation Mechanism, JIM) a enquêté sur neuf allégations d’emploi. Dans ses rapports d’août et d’octobre 2016, le JIM attribue à Damas trois cas d’utilisation de chlore et un cas d’utilisation d’ypérite à Daech.
Sur la base de cette évaluation d’ensemble et en raison des renseignements fiables et concordants recueillis par nos Services, la France estime que les forces armées et de sécurité syriennes ont mené une attaque chimique au sarin contre des civils à Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017.