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Le vilain petit Qatar au coeur du terrorisme (Mondafrique)

par Mondafrique 6 Juin 2017, 22:36 Qatar Terrorisme Arabie Saoudite Collaboration

Les Séoudiens et les Emiratis qui dénoncent aujourd'hui le rôle du Qatar dans le terrorisme ont autant à se reprocher en ces matières, voire d'avantage, que le petit Emirat.

Le vilain petit Qatar au coeur du terrorisme (Mondafrique)

Depuis le début des événements tragiques qui ont affecté la Syrie, les services occidentaux savent pertinemment que le Qatar a financé et finance encore le terrorisme dans ce Moyen Orient devenu une véritable poudrière. Les qataris ne se sont jamais caché d’avoir soutenu feu le Front al-Nosra, le « franchisé » d’Al Qaida en Syrie, du moins avant que Daesh ne se développe. Remarquons que la diplomatie française sous le règne de Laurent Fabius, grand ami du Qatar, avait quelques indulgences coupables pour « les insurgés » d’al-Nosra qui échappaient miraculeusement aux bombardements de la coalition internationale.

Comment l’ignorer? Le Trésor américain, dans plusieurs rapports annuels, autant de sources ouvertes accessibles à tout un chacun, a accusé noir sur blanc des fonds qataris de financer Al-Qaeda. Mais le Qatar n’est pas vraiment un Etat, plus une agrégation de tribus, et ce sont des grandes familles qataries, au coeur du sérail, qui ont participé à ces financements, parfois sous couvert de fonds pseudo humanitaires. Mais en clair et dans tous les cas, les pieux hommes d’affaires qui ont mis la main à la poche pour les groupes djihadistes, étaient liés de près ou de loin à la famille rêgnante qatarie.

 

De la Syrie au Mali

Dans tous les cas, rien n’est possible sans l’aval de l’émir, même si celui ci s’en défend et rejette la responsabilité des financements terroristes sur de mystérieux hommes d’affaires qataris qu’il ne connaitrait pas. L’Emir du Qatar joue un rôle de régulateur en chef dans la distributin de la rente gazière aux principaux clans tribaux. Aucun flux d’argent dans ce petit Emirat à peine grand comme un département français n’échappe aux services qataris adossés sur les meilleurs experts mondiaux, notamment anglo saxons.

Lorsqu’en 2013, les Français intervenaient au Malin, les qataris  cherchèrent même, via des colloques à Doha et via leurs relations privilégiées avec un des groupes djihadistes, le MUJAO, à imposer leur politique sur le Sahel, qui s’opposait en tous points à l’intervention militaire française, dite « opération Serval ».

 

Le chameau qui se moque du bossu

Ce qui est cocasse dans cette mise en cause de Doha par Ryads, c’est qu’au total le wahhabisme version Arabie Saoudite est moins soft que celui du Qatar. A la différence du Qatar, où les dirigeants sont les rois de la communication, l’Arabie Saoudite a une image désastreuse mais se souciait, jusqu’à maintenant, très peu de sa réputation. Jusqu’à ce qu’elle fasse appel, ces deux dernières années, à plusieurs agences dont Image Sept de la grande prètresse de la communication et amie de Fillon Anne Méaux, pour changer cela.

Mais les Qataris ont réalisé que jouer un rôle international un peu partout dans le monde était surdimensionné. Le nouvel émir, Tamin Ben Hamah el Thani, qui a succédé à son père voici quatre ans, a décidé de réduire la voilure du Qatar en matière diplomatique. Mais il a continué à faire fructifier le capital gazier par tous les moyens, y compris les plus répréhensibles.

 

Le Qatar, Etat voyou

Ce n’est pas un hasard si dans les Panama Papers, on trouve en bonne place l’ancien émir du Qatar, Hamad bin Khalifa Al Thani, et Hamad bin Jassim bin Jaber Al Thani, ancien Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et directeur de l’Autorité des investissements du Qatar.  Qu’ils disposent de sociétés offshore n’est pas une surprise. On avait vu, lors du rachat de Printemps ou de l’hôtel Monceau que les Qataris étaient passés par une cascade de sociétés. Les banques citées dans ce scandale, le Crédit Suisse et HSBC, figurent, comme par hasard, parmi les principales banques internationales du Qatar. C’est clair, le Qatar, cet ami qui nous veut du mal, aime investir en tout discrétion, il est donc logique de le retrouver dans les Panama Papers.

Pour beaucoup, l’avenir du Qatar, qui va fatalement enterrer la  va dépendre de l’essor du gaz de schistes, notamment aux Etats-Unis. On disait qu’en 2017, les Etats-Unis seraient énergiquement autonomes et que le gaz de schistes y remplacerait le pétrole. Mais la chute des cours laisse un délai supplémentaire, difficile à mesurer.

Et puis il y a l’Iran, pays avec lequel le Qatar partage l’essentiel de ses  nappes communes. Le Qatar a pris, pendant l’embargo contre Téhéran, ses aises dans le pillage de ces réserves communes. Le retour de l’Iran comme ennemi public numéro un des Américains de Trump obligent nos amis qataris à quelques contorsions. Il leur est impossible de se brouiller avec le grand frère américain qui garantit leur sécurité. Mais ils ne peuvent pas d’avantage affronter les chiites d’Iran dont la bienveillance conditionne leur bonne danté financière.

D’ou les turbulences actuelles auxquelles participe la fatwa lancée contre les qataris par les frères ennemiis émiratis et séoudiens qui, eux, ont les mains libres pour combattre, sous l’ombrelle de Donald Trump, les méchants Iraniens redevenus l’ennemi public numéro un.

 

 ENCADRE, l’influence du wahhabisme qatari  en France

Le Qatar a financé beaucoup moins de mosquées que l’Arabie Saoudite. Certes, ils ont fourni des fonds aux mosquées de Mulhouse ou de Lille, ainsi qu’à des centres d’enseignement, mais ils ont une stratégie d’achat de joueurs plutôt que d’achat de clubs… Ils se sont rapprochés des dirigeants de l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France), disposent de l’appui de Tariq Ramadan. De Mohamed Bechari aussi, l’ancien dirigeant de la FNMF (Fédération nationale de la Mutualité Française), qui est un de leurs fidèles.

 

Jacques Marie Bourget et Nicolas Beau sont les co-auteurs du « Vilain petit Qatar », paru chez Fayard en 2013

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