L’installation d’une base d’entraînement de rebelles par les forces spéciales US (et celles de pays alliés comme la Norvège) dans une zone dite de dé-escalade (de repli ou de regroupement) près d’Al-Tenef non loin des frontières de la Syrie avec la Jordanie et l’Irak, a donné lieu jusque là à trois frappes US successives et ciblées visant des convois militaires appartenant à des forces soutenant l’armée syrienne dans un périmètre variant entre 45 et 55 kilomètres.

Cette évolution annonce les prémisses d’une confrontation directe entre les forces US et les unités du Hezbollah libanais. La dernière confrontation directe entre les deux parties remonte à 1983.

Damas tolère très mal cette situation qu’elle qualifie de violation flagrante de sa souveraineté territoriale et d’agression. Le président Al-Assad avait même ordonné à des unités de la Garde Républicaine et de la quatrième division blindée de mettre en échec ce déploiement. Des véhicules tout terrains armés appartenant à des milices pro-gouvernementales ont tenté à plusieurs reprises de tester les limites de la base mais elles subirent un violent bombardement aérien et un déluge de projectiles à l’Uranium appauvri et au Tungstène tirés par le canon rotatif des avions d’attaque au sol Warthog A-10 2, que les irakiens connaissent à la perfection.

L’armée syrienne a reconnu avoir perdu deux de ses soldats et plusieurs véhicules au cours de ces attaques.

Cette situation a amené l’état-major russe à dépêcher sur les lieux des appareils de combat et des forces spéciales et dont le travail d’interposition sur le terrain a évité pour l’instant une escalade.

Le Pentagone a reconnu le rôle de la Russie dans l’évitement d’une escalade à Al-Tenef.

Cependant, les unités du Hezbollah libanais, aguerries par les offensives d’Arsal, de Lattaquié, de Palmyre, d’Alep et des environs de Damas, ont pu observer pour la première fois, les tactiques employées par l’aviation et les forces de frappe kinétique des forces armées US.

Les forces spéciales US ont d’ailleurs abattu un drone armé de reconnaissance appartenant au Hezbollah.

A la lumière de ces derniers développements, il y a lieu de croire que le premier contact entre les forces US (et celles d’autres pays de l’Otan) qui sont en train de mettre pied une nouvelle organisation terroriste (officiellement il s’agit de civils syriens recevant une formation militaire pour combattre …Daech ») et des unités du Hezbollah libanais est désormais une question de temps. Cela confirme également la nouvelle répartition des rôles au sein de la coalition hostile à la Syrie : en dépit de la superiorité militaire écrasante d’Israël, et malgré la puissance financière de l’Arabie Saoudite, deux pays directement impliqués dans le conflit en cours en Syrie pour y abattre son gouvernement, c’est aux Etats-Unis de combattre le Hezbollah libanais. Un peu comme aux temps bibliques anciens lorsque les Israélites demandèrent à Moïse d’aller combattre seul et à leur place les Amalécites en lui disant : « Allez y toi et ton Dieu (vous battre) ! Nous, on reste ici (à attendre la fin de la bataille) ».

Aux Etats-Unis, on se prépare à une confrontation directe avec le Hezbollah : un rapport du Congès US a rappelé, encore une fois, que le Hezbollah libanais constituait avec l’Iran, la plus grande menace existentielle à l’État d’Israël. Les membres du Congrès US étant traditionnellement majoritairement acquis à Israël, considèrent donc le Hezbollah libanais comme une menace directe aux intérêts US. C’est un peu retors mais suffisant pour une guerre. D’autant plus qu’elle est déjà intégralement financée par de tierces parties.

Al-Tenef est une région aride et désolé de l’extrême Sud de la Syrie où une armée de mercenaires reçoit en ce moment des armes et une formation militaire de la part de forces US et britanniques (et celles de huit pays de l’Otan). Elle cache aussi une base opérationnelle pour ces forces dans l’objectif affiché de combattre Daech mais qui, en réalité, vise toujours au même objectif initiale de la guerre en Syrie : changer le régime de ce pays et le remplacer par un autre.

Daech n’est qu’un prétexte et un alibi à la fois. Aux dernières nouvelles, cette organisation terroriste s’en prend à l’Iran et l’Arabie Saoudite à la fois tandis qu’aux quatre coins du monde, le moindre pétard est revendiqué en son nom, histoire de maintenir la stratégie de la tension.

Cette stratégie s’est aggravée avec le conflit profond opposant désormais deux factions ennemies au sein du camp atlantico-arabe et qui s’est manifesté de façon spectaculaire au sein du Conseil de Coopération du Golfe. L’Allemagne, la Grande Bretagne, la Turquie et l’État profond US (dont les soutiens d’Obama et d’Hillary Clinton) ont pris position pour le Qatar et les frères musulmans tandis que Trump, l’Arabie Saoudite et ses alliés ont décidé de se débarrasser du système ancien basé sur l’utilisation du terrorisme islamiste tout en tenant, pour le cas de Ryad, de se refaire une virginité après des décennies de soutien à tous les groupes terroristes ayant semé le désordre et le chaos dans le monde musulman. Tous, cependant, considèrent laux côtés de Tel-Aviv le maintien d’Al-Assad à la tête de la Syrie comme un danger mortel.

Et c’est à Al-Tenef que se joue la nouvelle partition où l’Iran est à la fois le soutien militaire et économique de la Syrie et l’un des pays ayant intérêt au maintien des méthodes de l’État profond US car le terrorisme islamiste justifie en quelque sorte sa porsure stratégique.

A Al-Tenef, il fait chaud et il n’y a pratiquement rien à voir mis à part la désolation. C’est des confins frontaliers. Les confins de l’Apocalypse !