En mauvaise posture en Syrie ou en Irak, le groupe État islamique cherche à implanter un califat dans un pays jugé vulnérable de l'Extrême-Orient.
Qui connaît Mindanao ? Les attentats commis par Daech à Téhéran sont évidemment d'une autre portée géopolitique compte tenu du poids de l'Iran dans les affaires du monde. Il ne faudrait pas pour autant négliger les événements qui se déroulent dans une île lointaine du Pacifique, dans l'archipel des Philippines. Cela fait quinze jours que des groupes armés, se réclamant du groupe État islamique et brandissant le drapeau noir d'Isis, celui qui flotte aussi sur Raqqa – le fief de Daech en Syrie –, se sont emparés du cœur d'une ville de 200 000 habitants. Celle de Marawi, sur l'île de Mindanao.
Cela fait deux semaines qu'en dépit des promesses du président Rodrigo Duterte d'éliminer « en trois jours » les quelques centaines de combattants dont l'action soudaine a fait fuir l'essentiel des civils de l'agglomération, les rebelles résistent. Et cela malgré le renfort des rangers de l'armée philippine appelés à la rescousse depuis le nord du pays.
Le plus inquiétant est que ce groupe qui se fait appeler « Maute » détient plusieurs milliers d'otages, dont une centaine de catholiques qui ont été enfermés avec le vicaire diocésain, le père Teresito Suganob, dans une église. Les chefs de la rébellion ont d'ailleurs annoncé qu'il serait le premier à être décapité en cas d'attaque...