Samedi 8 juillet, vers 19 heures. Les hommes du bataillon des forces antiterroristes irakiennes de Nadjaf prennent position dans une des rares maisons encore épargnées par les combats, près du marché aux poissons de la vieille ville de Mossoul. Sous leurs pieds, des pleurs d’enfants leur parviennent. Dans la cave de la maison, une femme et quatre enfants sont prostrés, terrifiés à la vue des soldats.
Vêtue d’un voile marron et d’une robe noire, la mère n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle ne pèse pas plus de 40 kilos. Dans ses bras, un nourrisson de 5 mois, amorphe. Les cheveux ébouriffés, deux fillettes de 3 et 8 ans flottent dans leurs robes colorées et le garçon de 5 ans a le visage creusé par la faim. « Elle pensait qu’on allait la tuer, elle a donc commencé à insulter l’[organisation] Etat islamique [EI], mais on l’a bien traitée, une fois qu’on s’est assurés qu’elle ne portait pas de ceinture explosive », raconte le lieutenant-colonel Ali...