Photos attentat de Nice : "Paris Match" reste en kiosques. Mais la justice interdit toute nouvelle publication de deux photos
Arrêt sur images
Montrer un camion fonçant dans la foule, avalant sur son chemin des dizaines de corps, est-ce de l'information ou du commerce ? La question s'est posée après la publication par Paris Match de plusieurs photos de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, un an après le drame. Mais la justice n’a pas ordonné le retrait des kiosques de Match, réclamé par le parquet de Paris.
En couverture de Match cette semaine : Sheila et son fils, mort à 42 ans le 7 juillet dernier. "Ludovic, son enfant, sa douleur. La chanteuse perd son fils unique", écrit Match, qui doit pourtant ses ennuis à un autre titre de la même couverture : "Nice. Un an après. Les rescapés racontent".
Que trouve-t-on donc à l'intérieur de l'hebdo, défendu par le Syndicat National des Journalistes (SNJ) ? Huit pages consacrées au premier anniversaire de l'attentat de Nice, où une attaque terroriste au camion-bélier a fait 86 morts et 458 blessés le long de la promenade des Anglais. Huit pages qui ne s'ouvrent pas sur le témoignage des rescapés, mais sur une double page intitulée "Soudain le camion Kamikaze". On y voit cinq photos du camion qui fonce dans la foule. Impossible de reconnaître les victimes, mais autour on distingue les habits, voire même l'allure, de certains passants possiblement fauchés par la suite.
Comme le fait valoir Paris Match, ce n'est pas une première : trois des quatre photos extraites du dossier judiciaire (ce qui vaut à Match une enquête pour "violation du secret de l'instruction et recel") ont été diffusées sur C8, le 28 juin, dans une enquête intitulée "Nice, un an après, contre-enquête sur un attentat". A une différence près : les corps avalés par le camion avaient été floutés sur la chaîne de Bolloré, contrairement à Match.
Sur C8, on floute les victimes
Avant Match, Mediapart
Que trouve-t-on d'autre dans le dossier de Match ? Une deuxième...
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