Revue de presse n°5 du dimanche 16 juillet au samedi 22 juillet 2017
Voici les thématiques sélectionnées cette semaine par SLT que vous ne retrouverez pas ou peu dans le P.A.F :
- Trump stoppe le soutien de la CIA aux djihadistes et favorise un cessez-le-feu avec Poutine en Syrie, Netanyahu furieux.
Sources : Washington Post, Sputniknews, NBC News, Press TV, Debka File, Washington Examiner, Haaretz, Global Research.ca, Wall Street Journal, Daily Star, Fars News Agency, AFP.
- Anadolu révèle la présence de 10 bases US au nord de la Syrie occupées par des militaires US et français. Le Pentagone furieux.
Sources : Anadolu, Bloomberg, Zero Hedge, AFP, NBC News, Al Monitor, Basnews.
- Yémen. Le génocide d'un peuple organisé par l'Occident via l'Arabie saoudite ?
Sources : CBS News, Reuters, Telesur, ONU, CNN, Oxfam, Al Jazeera, Telesur, 21st Century, FNA, Press TV, Huffington Post.
- Torture à Salak au Cameroun, des soldats français et étatsuniens dans le centre de rétention. Une réminiscence de la "French touch", de la guerre totale et des méthodes de l'armée française ? Petit rappel historique.
Sources : Amnesty International, Médiapart, Le Monde, The Intercept, Arte, France 5, Canard enchaîné, Voltaire.net.
- Venezuela. Le traitement sélectif et partial de l'information sur France TV.
Sources : France 2, France 3, Telesur, American Herald Tribune, Venezuela infos, Bolivar infos.
- Main basse sur l'information
Sources : Laurent Mauduit, Aude Lancelin, France inter, Mediapart, Huffington Post.
Articles traduits sur SLT cette semaine :
- Trump met fin au programme secret de soutien de la CIA envers les rebelles syriens anti-Assad (Washington Post)
- Le Pentagone est furieux après que la Turquie ait fait fuiter la localisation des bases militaires US en Syrie (Zero Hedge)
- Vidéo] Selon Oxfam, l'épidémie de choléra au Yémen est la pire jamais enregistrée (Al Jazeera)
- Venezuela. Changement de régime en temps réel (American Herald Tribune)
- Son micro ouvert, Netanyahu révèle des bombardements sur le Hezbollah en Syrie (Daily Star)
- La Maison Blanche reconnaît sa défaite en Syrie (Sputniknews)
- Emmanuel Macron incarne l'alliance entre le néolibéralisme et la suprématie blanche (American Herald Tribune)
- Un officiel haïtien qui a dénoncé la Fondation Clinton retrouvé mort (SHTF)
- Israël contre la paix en Syrie. Netanyahu soutient-il les djihadistes ? (Global Research.ca)
A venir : Le Macron's Watch
- Pourquoi un Macron's Watch ?
- Macron héritier de la françafrique est-il raciste ? Vers un Macron's Watch [Vidéos]
Trump stoppe le soutien de la CIA aux djihadistes et favorise un cessez-le-feu avec Poutine en Syrie, Netanyahu furieux.
On appris par le Washington Post que Trump avait ordonné la fin du programme de soutien aux djihadistes anti-Assad en Syrie; un programme vieux de 4 ans. On apprend ainsi que les Etats-Unis finançaient, soutenaient la guerre en Syrie en formant les soit-disant "rebelles modérés" qui n'ont de "modérés" que le nom pour destituer Assad. Une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Le Washington Post dans son article "Trump met fin au programme secret de soutien de la CIA envers les rebelles syriens anti-Assad" considère que c'est un cadeau fait aux Russes et va jusqu'à pousser le cynisme en citant des agents étatsuniens qui déclarent qu'il s'agit "d'une erreur stratégique" ou bien qu'"arrêter [le programme] sans obtenir quoi que ce soit en retour serait idiot." montrant la déconnexion du magistère intellectuel-médiatico-politique étatsunien de l'horreur que leur politique créé dans les pays du Sud. dans Sputniknews, relève cette incongruité morale étatsunienne en déclarant : "Le président Trump est à présent accusé d'avoir capitulé face à Poutine sur la Syrie....Ce que les incorrigibles médias menteurs étatsuniens ne saisissent pas est que cette participation étatsunienne en Syrie a été une entreprise criminelle depuis le début, constituant un crime contre l'humanité et contre la paix monumental. Le terrorisme parrainé par les États-Unis en Syrie a duré depuis trop longtemps. Aucune tentative d'assainissement médiatique ne pourra changer cette vérité brutale." Et Cunningham de rappeler que les grandes puissances occidentales ont participé quasiment depuis le début à fournir massivement des armes aux Djihadistes : "De leur propre aveu, les Etats-Unis ont fourni des armes en Syrie depuis au moins 2013, selon des reportages dans les médias et probablement avant cette date au début de la guerre en mars 2011. Il y avait non seulement les Etats-Unis mais aussi ses partenaires de l'OTAN, la Grande-Bretagne, la France et la Turquie, aussi bien que ses alliés régionaux, l'Arabie Saoudite, le Qatar et Israël. Ceci est la reconnaissance d'une conspiration criminelle pour déstabiliser un pays souverain en soutenant des groupes de miliciens antigouvernementaux armés illégalement. Peu importe si ces groupes sont arbitrairement désignés par le terme de "rebelles modérés". Ils sont armés illégalement".
Rappelons que David Cameron et François Hollande ont délibérément armé les rebelles en violant l'embargo sur les armes de l'UE.
Selon Cunningham, "La Maison Blanche reconnaît sa défaite en Syrie" mais selon NBC News, la Russie ne croît pas à un changement de cap des Etats-Unis. Lavrov dans un entretien sur NBC News considère que les annonces étatsuniennes à propos de la Syrie ne sont qu’un leurre. Car nonobstant leurs déclarations, « les États-Unis soutiennent toujours des groupes armés en Syrie ». Lavrov a aussi évoqué la présence militaire étatsunien en Syrie qui est illégitime puisque « non mandatée par l’État syrien ». Ni Damas ni ses alliés n’ont pris au sérieux cette annonce qui ne concernerait pas les Forces démocratiques syriennes (FDS) ou encore les terroristes agissant sur les frontières syro-irakiennes écrit Press TV.
Toujours que Trump et Poutine ont réussi à instaurer un cessez-le-feu en Syrie qui semble tenir au grand dam de Netanyahu. Selon Debka File, l’accord n'est pas du goût d’Israël car la zone concernée est située sur les frontières syriennes avec la Jordanie et le Golan (occupé par Israël) et il y a le risque, prétend Tel-Aviv, de l’installation des forces iraniennes à la frontière de la Palestine occupée, voir une présence permanente de l’Iran dans la région. Selon Haaretz, cité par The Washington Examiner, Netanyahu a évoqué son mécontentement au sujet du cessez-le-feu dans le sud de la Syrie avec Macron et a fait savoir qu'Israël était opposé au plan. Israël tient à maintenir le plateau du Golan sous sa sphère d'influence et entend mettre à distance le Hezbollah et les forces iraniennes expliquant ses interventions et son soutien aux djihadistes dans la région de Deraa. Selon Global Research, "Ce n'est pas la première fois qu'Israël s'en prend à la Syrie. Les provocations à la frontière Syro-Israélienne sont devenues tout à fait usuelles et Tel-Aviv a été en grande partie critiquée pour son soutien à l'opposition armée. Par exemple, le 19 juin 2016, le Wall Street Journal a écrit qu'Israël a secrètement aidé des miliciens à maintenir une zone tampon sur le Plateau du Golan."
En effet selon le WSJ, "l'armée israélienne est en communication régulière avec des groupes rebelles et son aide inclut des paiements secrets aux commandants pour les aider à payer les salaires des combattants et à acheter des munitions et des armes...". Qui plus est le Daily Star a évoqué des propos en off de Netanyahu révélant avoir bombardé le Hezbollah "des dizaines de dizaines de fois" en Syrie. Israël est en guerre avec la Syrie depuis 40 ans pour le plateau du Golan et est un élément clé de la déstabilisation de la Syrie d'Assad qu'elle poursuit en armant, formant, soignant les djihadistes en Syrie et en bombardant le Hezbollah et les troupes syriennes. Selon l'agence de presse iranienne, Fars News Agency, "Israël a bombardé les positions de l'armée syrienne après une sévère défaite des terroristes à Al-Ba'ath." . L'AFP a également rapporté fin juillet 2017 un "bombardement israélien d'un camp militaire prorégime en Syrie ayant fait 3 morts"
Anadolu révèle la présence de 10 bases US au nord de la Syrie occupées par des militaires US et français. Le Pentagone furieux.
Dans un mouvement qui a irrité au plus haut point les États-Unis et le Pentagone pour une raison évidente, l'agence de presse, Anadolu, gérée par l'État turque a révélé les emplacements précis des bases étatsuniennes au nord de la Syrie. Comme Bloomberg le détaille, dans des rapports publiés mardis tant en turc qu'en anglais, Anadolu fourni des informations détaillées sur environ 10 bases militaires des États-Unis au nord de la Syrie, y compris un décompte du nombre de soldats ainsi qu'une carte de la présence des forces US dans la version turque. Le Pentagone serait furieux selon Zero Hedge.
On y apprend que non seulement des soldats étatsuniens patrouillent dans ces bases (plus exactement des avant-postes) mais qu'il y a également des soldats français. L'AFP précise que selon Anadolu, 200 soldats étatsuniens et 75 soldats des forces spéciales françaises se trouveraient ainsi dans un avant-poste à une trentaine de kilomètres au nord de Raqqa, capitale autoproclamée de l'organisation Etat Islamique (EI). Ces 10 bases militaires (deux aérodromes et huit avant-postes) sont utilisées pour apporter un soutien au Parti de l'union démocratique kurde (PYD), et à sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), qu'Ankara considère comme liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces bases ou avant-poste font partie du plan étatsunien d'installation de bases militaires en Syrie pour occuper illégalement l'espace syrien au prétexte de lutter contre le terrorisme. C'est ce qu'a déclaré le M.A.E russe, Lavrov, à NBC News, lorsqu'il évoque une présence militaire étatsunienne en Syrie qui est illégitime puisque « non mandatée par l’État syrien ». Avec ses alliés britanniques et français, le Pentagone entend construire de nouvelles bases militaires US en Irak et en Syrie, selon Al Monitor. D'un côté Trump déclare cesser l'armement des djihadistes via le programme spécial de la CIA, de l'autre, il entend construire des bases militaires en Syrie et en Irak avec ses alliés. Après le temps de la guerre, voici le temps de l'occupation coloniale par les troupes atlantistes. Selon des sources au sein des FDS (forces démocratiques syriennes) soutenues par les Etats-Unis : "Des experts et des techniciens étatsuniens ont commencé à travailler sur l'établissement d'un nouvel aéroport militaire entre les villes de Tél Tamra et de Tél Baidar (40 km à l'ouest de Hasaka) qui deviendra le troisième aéroport après Kobani et Rumailan," (Basnews).
Yémen. Le génocide d'un peuple organisé par l'Occident via l'Arabie saoudite ?
Le carnage se poursuit au Yémen sous le bombardement incessant de l'Arabie saoudite soutenu par ses allié étatsuniens, français, britanniques, israéliens qui fournissent armes, bombes et formation tandis que le peuple yéménite agonise. Les Etats-Unis (mais les Français et les Britanniques ne sont pas en reste) ont signé des contrats pour près d'un milliard de dollars selon CBS News. Un rapport de l'ONU révèle que la coalition saoudo-étatsunienne est responsable de l'essentiel des morts de civils au Yémen.
Lire aussi :
- Une ONG dénonce les ventes d'armes illégales de la France, de la Grande-Bretagne et des USA à l'Arabie saoudite (Reuters)
- [Vidéo] L'Arabie saoudite reconnaît utiliser des bombes à fragmentation britanniques illégales au Yémen (Telesur)
- Le Canada admet que les véhicules blindés qu'il vend en Arabie Saoudite pourraient être utilisés dans les combats au Yémen (News Vice)
- "Dégoutante lâcheté" - Theresa May doit rendre des comptes sur la situation critique des enfants du Yémen (Counterpunch)
Ce rapport datant de aout 2016 précise que "Les cas contrôlés par le Bureau indiquent que les raids aériens (de la coalition saoudienne, Ndlr) étaient à eux seuls la cause la plus importante des pertes humaines," le rapport ajoute également "La durée prolongée du conflit a fortement intensifié le risque désastreux d'un écroulement systémique du Yémen." Or Trump a signé récemment des ventes d'armes massives à l'Arabie saoudite en sachant pertinemment que le carnage contre le peuple yéménite avait lieu. Comment ne pas se rappeler les propos du sénateur étatsunien, Murphy qui déclarait sur CNN en aout 2016 : "il y a une empreinte étatsunienne derrière chaque vie civile perdue au Yémen". Trump, May et Macron, Netanyahu sont complices des crime de guerre commis au Yémen mais ils pourraient être bientôt être considérés comme des complices du génocide commis contre le peuple yéménite.
La situation est devenue catastrophique sur le plan humanitaire et le Yémen est toujours sous embargo imposé par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, avalisé par l'ONU. Selon Oxfam cité par Al Jazeera, l'épidémie de choléra au Yémen est la pire jamais enregistrée dans l'histoire de l'Humanité. "Plus de 360,000 cas de choléra présumés ont été enregistrés depuis trois mois dans un Yémen ravagé par la guerre, a déclaré Oxfam". Le choléra est devenu incontrôlable dans un pays déjà à genou après deux ans de guerre et qui chancelle face à la famine. Le World Food Programme a déclaré que plus de 17 millions de Yéménites ne savent pas de quoi sera fait leur prochain repas. Au début du mois, Jamie McGoldrick, "le coordinateur humanitaire de l'ONU au Yémen, a déclaré à une conférence de presse à Sanaa que les groupes d'aide au Yémen avaient utilisé les ressources dévouées à la lutte contre la malnutrition pour combattre l'éruption de choléra dans le pays, augmentant le risque de famine alors qu'ils luttent pour trouver des fonds" (Al Jazeera). Selon Telesur, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé qu'elle annulerait l'expédition planifiée de presque un million de vaccins anticholériques au Yémen déchiré par la campagne de bombardements menée par l'Arabie saoudite, sous prétexte de préoccupations de sécurité et de logistique. Enfin 21st Century, déclare dans un article intitulé "Yemen : le complexe militaro-industriel US profite de la souffrance d'une nation courageuse" que "la résolution 2216 est utilisée par l'ONU et un de ses sponsors principaux, l'Arabie Saoudite, pour affamer et priver le peuple du Yémen comme une punition collective pour leur résistance et leur refus d'accepter le colonialisme par procuration des Saoudiens. L'ONU a alors fait augmenter la misère du peuple yéménite avec son "mécanisme de vérification et d'inspection", qui entretient le génocide au Yémen par la maladie, la famine et la sécheresse, en plus des bombardements incessants."
Assiste-t-on à la mise à mort d'un peuple sacrifié sur l'autel des intérêts conjugués des Saoudiens, des Israéliens et des Occidentaux (USA, Canada, France et Grande-Bretagne) ?
Lire également :
- Israël offre son bouclier antimissiles à l'Arabie saoudite dans son conflit avec le Yémen (FNA)
- Yémen. Selon les rebelles Houthis l'agression saoudienne se déroule sur les ordres directs des États-Unis et d'Israël
- Les Etats-Unis et Israël veulent le pétrole yéménite (Press TV)
- Yémen. L'Arabie saoudite remet à Israël la base aérienne de Taëz (Pars Today)
- Israël frappe le Yémen... (Sahar)
Voici un témoignage poignant de la situation qu'endure le peuple yéménite dans la région de Saada publié par le Huffington Post dans un article intitulé The Untold Story Of The Tiniest Victims Of Yemen's Brutal War (L'histoire cachée des plus minuscules victimes de la guerre brutale du Yémen) :
Dans une zone éloignée, un journaliste citoyen a trouvé un hôpital rempli d'enfants affamés.
Fatima Mohammed Ali et ses deux jeunes fils plantaient des légumes à la ferme de sa famille dans une région à distance du nord du Yémen l'année dernière où une attaque aérienne a frappé soudainement la maison de la famille. L'explosion massive a démoli la maison, alors qu'ils travaillaient dans les champs, aussi bien qu'une balançoire tout près. La fille de 10 ans Abeer d'Ali, qui avait été sur la balançoire, a été tuée immédiatement.
Terrifié à l'idée d'être frappé par une autre attaque aérienne lors de la guerre civile au Yémen, la famille d'Ali a quitté la ferme. Ils ont trouvé un endroit pour creuser un bunker souterrain de fortune, qu'Ali a décrit comme "un grand trou couvert de rideaux," pour protéger la famille.
Mais sans produits alimentaires de la ferme pour manger et à vendre, ils doivent lutter pour survivre. Vers avril, la guerre a pris la vie d'un autre enfant d'Ali. Cette fois, c'était Ishraq âgé de 3 mois. Diagnostiqué comme souffrant de malnutrition grave, Ishraq se battait pour survivre au centre médical Al-Jamhouri dans la Ville de Saada.
"Nos enfants pleurent jour et nuit à cause du manque de nourriture et d'eau propre," a déclaré Ali au journaliste et activiste Ahmad Algohbary à l'hôpital. "Il y a des moments où je préfère mourir au lieu de vivre cette vie."...
Torture à Salak au Cameroun, des soldats français et étatsuniens dans le centre de rétention. Une réminiscence de la "French touch", de "la guerre totale" et des méthodes de l'armée française ? Petit rappel historique.
Dans un rapport paru jeudi 20.07.17, Amnesty International (AI) a dénoncé la détention au secret et la torture par les forces de sécurité camerounaises des prisonniers soupçonnés de faire partie du groupe armé Boko Haram. D'après Médiapart, AI notait également la présence de militaires français et étatsuniens sur une base utilisée comme centre de détention à Salak, dans le nord du pays.
"Nous ne pouvons pas être à 100% sûrs que les Etatsuniens ont été au courant de la torture," a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheur principal d'Amnesty International repris par The Intercept. "Mais notre preuve démontre qu'à Salak ces pratiques arrivent dans des endroits qui sont accessibles et peuvent être visibles par le personnel étatsunien et d'autre personnel étranger."
Le Monde précise quant à lui que des militaires dépêchés par Washington et Paris, pour appuyer l’effort de guerre camerounais, ont été aperçus sur cette base par des chercheurs d’AI ou par des détenus à travers « les trous qui servaient de fenêtres » à leur cellule.
Toujours selon Le Monde, face à ces allégations, l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé a répondu à l’ONG que certaines unités du BIR, sur lesquelles existent « des informations crédibles de violations massives des droits de l’homme », ne bénéficient plus de l’assistance étatsunienne. L’ambassade de France n’a pas encore donné suite.
« Dès qu’il est question de Boko Haram, les chancelleries occidentales et les Nations unies sont très timides sur les principes fondamentaux », constate Ilaria Allegrozzi. Les autorités camerounaises, après s’être montrées dans un premier temps ouvertes aux échanges avec l’organisation de défense des droits de l’homme, semblent désormais rétives à la critique. Fin mai, les délégués d’Amnesty International n’ont pu rencontrer aucun représentant du gouvernement à Yaoundé et leur conférence de presse a été interdite à la dernière minute.
La torture n'est pas nouvelle au Cameroun et remonte à l'époque coloniale dont ce pays françafricain a gardé un certain savoir faire. (Lire à ce sujet, pour ceux qui souhaitent avoir une perspective historique : Gestapo, napalm et massacres français au Cameroun (1956-1971) dans la plus grande indifférence).
Maintenant il est fort probable que ces méthodes soient inspirées des méthodes françaises de guerre contre-insurrectionnelle ou antisubversive théorisée par Lacheroy et sophistiquée par Trinquier puis appliquée en Algérie et au Cameroun, dont l'Etat français sous De Gaulle a exporté le savoir faire aux Etats-Unis puis en Amérique latine et qui récemment avec la politique impérialiste effrénée des néocons a également été appliquée en Irak et en Afghanistan.
"L'armée française, (fut) la première à théoriser la doctrine (de guerre contre-insurrectionnelle) lors de la guerre d'Algérie, qui l'appelait alors « guerre contre-révolutionnaire », en référence à la guérilla théorisée par Mao Zedong, pour qui le guérillero devait vivre dans la société civile comme un « poisson dans l'eau ». Par la suite, les Américains, aussi bien des États-Unis que d'Amérique latine, ont préféré parler de contre-insurrection ou de guerre contre-insurrectionnelle."(Wikipedia).
Marie Dominique Robin dans un documentaire diffusé par Arte « Escadrons de la mort: l’école française » (cf. vidéo ci-dessus) a révélé la filiation entre la politique de « lutte contre le terrorisme » développé par le président Bush après les attentats du 11 septembre, et celle conduite par les militaires et le gouvernement français pendant la guerre d’Algérie mais aussi du Cameroun.
Lire l'interview de Marie-Dominique Robin sur ce qui est communément appelé "la french school" sur Arte : "Dès 1957, de nombreuses armées étrangères, intéressées par ce qu’on appelle la « french school », envoient des officiers se former en France : Portugais, Belges, Iraniens, Sud-Africains, ou Argentins… Certains iront en Algérie suivre des cours au Centre d’entraînement à la guerre subversive, qu’on surnommait “ l’école Bigeardville ”, inauguré le 10 mai 1958 dans le hameau de Jeanne-d’Arc, près de Philippeville, par Jacques Chaban-Delmas, éphémère ministre des armées. Pendant la guerre d’Algérie, le nombre de stagiaires étrangers à l’École supérieure de guerre à Paris augmente (avec un pic en 1956-1958), dont beaucoup de latino-américains (24% de Brésiliens, 22% d’Argentins, 17% de Vénézuéliens et 10% de Chiliens) et ils font des “ voyages d’information ” en Algérie. Parmi eux, par exemple, de 1957 à 1959, figure le colonel argentin Alcides Lopez Aufranc que l’on retrouvera en 1976 dans l’entourage du général Videla. À l’inverse, dès 1957, en pleine Bataille d’Alger, deux lieutenants-colonels français spécialistes de la guerre révolutionnaire sont envoyés à Buenos Aires, et, en 1960, un accord secret élaboré sous la houlette de Pierre Messmer, ministre des armées (que j’ai pu interviewer) crée une “ mission permanente d’assesseurs militaires français ” en Argentine, chargée de former les officiers à la guerre antisubversive : elle sera active jusqu’en 1980, quatre ans après le coup d’Etat du général Videla. "
Toutefois l'action militaire française au Cameroun, ajoute les références nazies à la guerre antisubversive qui en les intégrant évoluera vers l'application de la théorie de de la "guerre psychologique" et de la "guerre totale" de Ludendorf compagnon d'Hitler. C'est aussi l'expérimentation de la guerre psychologique et révolutionnaire par l'armée française au Cameroun qui évoluera vers la "guerre totale" inspirée des méthodes nazis.
Le Canard Enchaîné 27 avril 2011 "Une guerre française au Cameroun cachée pendant quarante ans"
Références nazies A l'approche de l'indépendance promise en 1960 par de Gaulle, la France met en place une administration néocoloniale. On installe ainsi le président Amadou Ahidjo, et l'on dote le pays d'une Constitution sur mesure, assortie d'accords secrets d'assistance militaire. Les conseillers du Président sont nommés par les Français. Au nombre desquels Samuel Kamé, qui avoue son admiration pour les régimes fascistes et cite volontiers Hitler et Goebbels. C'est avec ces alliés que Paris prépare son ultime opération avant de retirer le gros de ses troupes : la liquidation de l'UPC, qui persiste à combattre pour une authentique indépendance. Camps à l'allemande Depuis la fin 1959, les opérations antiguérilla se sont intensifiées. La torture n'a plus pour seul but de faire parler les chefs maquisards, elle devient systématique à l'égard des opposants. Gégène, baignoire, balançoire, importées d'"Indo" ou d'Algérie, sont pratiquées dans tous les postes de police. Des prisonniers sont jetés vivants dans les chutes d'eau de la rivière Metchié. L'un deux, en tombant entraînera d'ailleurs dans la mort un gendarme français. Des camps de concentrations sont édifiés. Ancien haut-commissaire (il sera plus tard ambassadeur, puis maire de Cannes), Maurice Delaunay évoque, dans ses Mémoires, celui de Bangou : "J'avais été prisonnier en Allemagne, je savais comment ça se passait ! J'avais fait un camp avec des barbelés, des miradors". Il abrite 700 à 800 détenus, gardés par des gendarmes français et camerounais....
Sur la guerre totale française et la torture systématique au Cameroun sous le général de Gaulle et son supplétif camerounais Ahidjo visualiser le documentaire à partir de 32'00
Pour ne pas forclore l'histoire, il convient d'intégrer en quoi ce passé récent influence le présent actuel. En effet le régime dictatorial installé par l'Etat français au Cameroun après les "indépendances" est toujours en place,
Le Monde du 23 juin 2008 Comment le Cameroun est passé de la colonisation à la dictature
"La France choisit le futur président Ahidjo, non sans avoir tout fait pour écraser le principal parti d'indépendance, l'UPC (Union des populations du Cameroun)... La répression contre l'UPC est d'une extrême violence : tortures, assassinats, exposition des têtes coupées des victimes, bombardements...Epaulées par l'armée française, les forces camerounaises appliquent ses méthodes. Dix années de terreur et des centaines de milliers de morts seront nécessaires pour venir à bout de l'opposition. Aujourd'hui, Paul Biya, héritier du régime Ahidjo, conservce le soutien de la France".
Et devrait-on ajouter, sans doute ses méthodes.
Selon le chercheur français, Gabriel Péries, cette guerre totale ou guerre révolutionnaire fut également appliquée durant le génocide rwandais en 1994. (Gabriel Périès est l’auteur d’une thèse sur la guerre révolutionnaire : De l’action militaire à l’action politique, impulsion, codification et application de la doctrine de "la guerre révolutionnaire" au sein de l’armée française (1944-1960), Université de Paris I). Pour Patrick de Saint-Exupéry, journaliste au Figaro puis à Afrique XXI, l'armée française a mis en place une stratégie de guerre totale au Rwanda en 1991 pour lutter contre l'avance du FPR : En 1991, le colonel Gilbert Canovas, conseiller officieux de l’armée rwandaise, dresse un bilan de son action : « la mise en place de secteurs opérationnels afin de faire face à l’adversaire (...) ; le recrutement en grand nombre de militaires de rang et la mobilisation des réservistes, qui a permis un quasi-doublement des effectifs ; la réduction du temps de formation initiale des soldats limitée à l’utilisation de l’arme individuelle en dotation. » Il souligne également que « l’évident avantage concédé » aux rebelles au début des hostilités « a été compensé par une offensive médiatique » menée par les Rwandais à partir du mois de décembre 1991.Saint-Exupéry déduit : « "Secteur opérationnels", cela signifie "quadrillage". "Recrutement en grand nombre", cela signifie "mobilisation populaire". "Réduction du temps de formation", cela signifie "milice". "Offensive médiatique", cela signifie "guerre psychologique". ». L’implication des militaires français est particulièrement visible en février-mars 1993, avant le génocide, dans le cadre de l’« opération Chimère ». L’objectif du détachement Chimère est« d’encadrer et de commander indirectement une armée d’environ 20 000 hommes ». (Voltaire.net L'inavouable responsabilité française au Rwanda).
D’après le rapport de la Mission d’information parlementaire française sur le Rwanda de 1998 « un officier français estime que cette mission est sans doute la première application à grande échelle, depuis vingt ans, du concept d’assistance opérationnelle d’urgence, et attribue ce mérite à la bonne connaissance du Rwanda par les hommes du 1er RPIMa ».
À la tête de l’unité Chimère, le colonel Didier Tauzin avec « une vingtaine d’officiers et de spécialistes du 1er RPIMa », une unité dépendant du 11e Choc, le service Action de la DGSE créé par le général Paul Aussaresses. Pour Saint-Exupéry, la France n’a certes pas assassiné les Tutsis. Mais « nous avons instruit les tueurs. Nous leur avons fourni la technologie : notre "théorie". Nous leur avons fourni une méthodologie : notre "doctrine". Nous avons appliqué au Rwanda un vieux concept tiré de notre histoire d’empire. De nos guerres coloniales. Des guerres qui devinrent "révolutionnaires" à l’épreuve de l’Indochine. Puis se firent "psychologiques" en Algérie. Des "guerres totales". Avec des dégâts totaux. Les "guerres sales" ».
La torture dans le régime néocolonial et françafricain du Cameroun est une vieille tradition coloniale et néocoloniale française qui perdure encore de nos jours et encore plus si il y a une menace terroriste dans la région, mais il n'est pas impossible que ces méthodes soient inclus dans une stratégie franco-étatsunienne plus globale de guerre antisubversive voire totale contre les terroristes de Boko Haram.
En sachant que Boko Haram est financé par les Etats du Golfe et que ces derniers pays dont l'Arabie saoudite sont armés et soutenus politiquement par la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël, on ne manquera pas d'être stupéfait de la complexité de la situation géopolitique et du terrorisme qui frappe l'Afrique après la destruction de la Libye par ceux-là même qui soutiennent les Etats du Golfe qui sponsorisent le terrorisme islamique de par le monde.
Lire également :
- Le Canard Enchaîné confirme le soutien indirect de la France à Boko Haram
- Le financement de Boko Haram proviendrait de Fonds islamiques en Arabie Saoudite et en Grande-Bretagne
- L'EI accepte l'allégeance de Boko Haram (La Presse.ca)
Venezuela. Le traitement sélectif et partial de l'information sur France TV
Alors que la rédaction de France TV semble déployer la plus grande prudence pour traiter de l'actualité du conflit palestino-israélien autour de la mosquée d'Al Aqsa en faisant jouer les principes des contradictoires et de neutralité si chers au journalisme de métier : interview des autorités locales, des manifestants palestiniens,... il ne semble pas que ce professionnalisme soit de rigueur lorsqu'il s'agit de traiter de l'actualité vénézuélienne. Dans deux reportages parus respectivement le 16 juillet au JT de 20h de France 2 et le 20 juillet dans le JT de 23h de France 3, le seul point de vue adopté par la rédaction fut celui de l'opposition.
Le dimanche 16 juillet dans le JT de 20h de France 2, le communiquant de service, profitant d'images montrant une répression violente d'un manifestant par la police vénézuélienne, a tiré à boulets rouges sur le président Maduro en déclarant que dans la situation de crise actuelle "le président Maduro glisse vers la dictature". Et le présentateur d'évoquer la "la violence des méthodes de sa police". Ce reportage de France 2 s'intitule "Une répression toujours plus dure". Mais le communicant à l'antenne n'évoque absolument pas les violences criminelles racistes bien documentés du côté de l'opposition. Comme si ne comptait que les violences commises contre l'opposition. Pas plus qu'il n'évoquera l'arrestation et la suspension des policiers fautifs par les autorités vénézuélienes.
Quatre jours plus tard c'est un autre reportage dans le JT de France 3 qui reprend encore le même avis partial pro-opposition. On y entend une manifestante déclarer comme le communicant de France 2 : "il y en a assez de ces 18 années de dictature. Assez de la répression, on ne veut pas de la Constituante on veut la liberté complète pour le Venezuela". Mais encore une fois la rédaction de France TV ne souhaite pas donner la parole aux loyalistes ou aux autorités locales. Elle rediffuse brièvement les images de la répression violente d'un manifestant par la police sans signaler encore une fois l'arrestation et la suspension des policiers fautifs par les autorités vénézuélienes. Ce traitement du deux poids deux mesures semble s'aligner sur les propos des voyous de l'opposition, les "guarimberos", renommé dans le reportage de France 3 : "petit groupe de l'opposition".
Nous passerons sur les images d'un manifestant pro-Chavez brûlé par les extrémistes racistes appartenant au fameux "guarimberos" et sur son témoignage avant qu'il ne meure mais évoquerons juste les missives que ces "petits groupes de l'opposition" (d'extrême droite) passaient aux journalistes acquis à leur cause lors d'un entretien filmé avec un journaliste de Telesur : filmez ce que la police nous fait, pas ce que nous faisons pour créer le chaos.
On ne peut pas croire que le média d'Etat France TV ait oublié le principe des contradictoires dans le traitement de l'actualité au Venezuela pour finir par donner une information sélective oubliant le point de vue du camp adverse.
S'agit-il de préparer l'opinion publique à une nouvelle révolution de couleur comme en Libye, en Syrie ? Avec cette fois ci, un président élu démocratiquement que l'on commence à faire passer pour un "dictateur" dans les médias mainstreams ?
En tous les cas, ce traitement sélectif n'est pas l'apanage de France TV. Selon American Herald Tribune, les images de la police nationale lançant du gaz lacrymogène sur les manifestants au Venezuela sont très prisées par les médias mainstreams : "Lisez les pages du Wall Street Journal, du New York Times ou même du Guardian au Royaume-Uni, (pour ces médias) le gouvernement du président Nicolas Maduro est une dictature qui cache son nom..., avec la mort de 103 personnes, ce qui compte avant tout dans les grands médias sont les images télévisées et les photos publiées des manifestants de l'opposition recevant des gaz lacrymogènes par la police et non la prise en compte du contexte dans lequel ces violences se produisent ni de savoir qui les commet principalement".
Il semble y avoir des points communs à ces médias dans le traitement de l'actualité vénézuélienne : des éléments de langage traitant le pouvoir démocratiquement en place de "dictature", et la diffusion exclusive des images de violences de la police vénézuélienne sur les manifestants sans prendre en compte les violences commises par l'opposition ni de proposer une vision plus globale du contexte dans lequel se trame le drame vénézuélien. Tiens, tiens, comme un air de déjà vu ? L'Ukraine ...?
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Main basse sur l'information
Laurent Mauduit, cofondateur de Mediapart, ancien co-directeur du journal Le Monde, ancien chef du service économique de Libération, écrit dans son livre "main basse sur l'information" que 10 milliardaires contrôlent l'information. Il a enquêté "sur le naufrage des médias français en replongeant dans l'histoire d'une presse libre et indépendante sous la Révolution jusqu'à sa mise sous tutelle par les puissances financières ces dernières années". Selon lui, la liberté de la presse en France est en régression et est de plus en plus muselée. Il évoque les censures effectuées par Vincent Bolloré ou le licenciement de la directrice adjointe Aude Lancelin pour des "motifs politiques" par la direction de L'Obs.
Voir l'interview de Laurent Mauduit puis celle d'Aude Lancelin viré de l'Obs.
Dans le Huffington Post, Mauduit évoquait en octobre 2016 : "la concentration de la presse entre les mains de quelques milliardaires a atteint en France des proportions inimaginables. Ils contrôlent à eux seuls la quasi-totalité des grands médias nationaux, de la presse écrite ou de l'audiovisuel. Des milliardaires qui ont de surcroît presque tous comme point commun de ne pas avoir la presse ou l'information pour métier. Des milliardaires qui ont presque tous acquis des journaux non selon des logiques professionnelles mais d'influence ou de connivence."
Qu'on en juge :
- Vincent Bolloré est à la tête d'un groupe issu du capitalisme néocolonial français, et a pris de force Canal + pour asservir la chaîne cryptée à ses lubies.
- Le financier franco-israélien Patrick Drahi, véritable symbole des excès de la finance folle, s'est lancé dans une course à l'endettement et a croqué en quelques mois Libération, le groupe L'Express avec ses innombrables publications, dont L'Expansion, L'Entreprise, L'Étudiant, Lire, À Nous Paris, Classica, et pris le contrôle de 49 % du capital de NextRadioTV (BFM-TV, BFM-Business, RMC), avec une option exerçable en 2019.
- Le trio richissime composé de Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, après avoir mis la main sur le groupe Le Monde, a élargi son empire en achetant Le Nouvel Observateur. Le même banquier d'affaires Matthieu Pigasse a par ailleurs investi dans le magazine Les Inrocks et la radio Nova, ainsi que dans Vice. À eux trois, ils possèdent désormais Le Monde, M, Le Monde des religions, La Vie, Télérama, Courrier international, L'Obs, Rue89, Vice, et comme actionnaire minoritaire Le Huffington Post.
- Le milliardaire du luxe Bernard Arnault, après avoir avalé le premier quotidien économique français, Les Échos, s'est offert le premier quotidien populaire, Le Parisien. Il possède de ce fait Radio Classique, Aujourd'hui en France, Investir, et pour partie L'Opinion.
- Le milliardaire libanais Iskandar Safa s'est offert le magazine de droite radicale Valeurs actuelles.
- Arnaud Lagardère a en partie liquidé l'immense empire de son père mais a gardé le contrôle de trois grands médias : Europe 1, Paris-Match et Le Journal du dimanche. Le groupe est par ailleurs encore propriétaire de France Dimanche, Elle, Version Femina, Ici Paris, Public, Télé 7 jours, Gulli, MCM, Mezzo, Virgin Radio, RFM.
- Martin Bouygues, le roi du béton, détient la première chaîne privée française, TF1, et donc TMC, NT1, HD1, LCI, TV Breizh, Histoire et Ushuaïa TV.
- Serge Dassault, avionneur et marchand d'armes de son état, est à la tête du Figaro.
- François Pinault, l'autre milliardaire du luxe, est le propriétaire du magazine Le Point.
- Les Bettencourt contrôlent et financent massivement le journal L'Opinion.
- Bernard Tapie contrôle La Provence.
- Le groupe EBRA, propriété du Crédit Mutuel, détient les journaux régionaux Lyon Plus, Top Est, Le Bien public, L'Est Républicain, Les Dernières nouvelles d'Alsace, Le Progrès, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Journal de la Haute-Marne, Vaucluse Matin, Vosges Matin, Le Dauphiné libéré, Le Républicain Lorrain, La Liberté de l'Est.
L'énumération parle d'elle-même, et vaut pour constat. Nous vivons un mouvement de concentration tout à la fois historique et grave. Nous assistons à un retour de la presse de l'entre-deux-guerres, cette presse vénale et corrompue, propriété des plus grandes puissances d'argent, avec lesquelles le CNR avait précisément voulu rompre.
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- Revue de presse du 17 au 24 juin 2017. Des articles dont vous n'entendrez pas parler dans le P.A.F.