Emmanuel Macron attendu à Alger en octobre
Middle East Eye
Le président français, qui a annoncé début juin qu’il se rendrait prochainement à Alger, pourrait venir à l'automne après une visite en Tunisie
ALGER – Emmanuel Macron pourrait venir à Alger en octobre. L’information a été exprimée comme un souhait par l’avocat Jean-Mignard, en charge d’un rendez-vous économique à Alger le 13 octobre, rapporte la lettre économique Maghreb Confidentiel. Selon d’autres informations recueillies à Paris par Middle East Eye, le président devrait en tout cas venir « dans la foulée de sa visite en Tunisie », au cours de l’automne, « la décision de la date revenant à Alger ».
Le 8 juin, alors qu’Emmanuel Macron se trouvait rencontrait le roi Mohammed VI au Maroc, la présidence française avait annoncé qu’il se rendrait prochainement en Algérie.
Selon l’agence de presse officielle algérienne, l’APS, il se serait déjà entretenu fin juin au téléphone avec le président Bouteflika.
Les deux chefs d’État auraient, selon la présidence algérienne convenu de « dynamiser les projets communs de coopération et de partenariat » et « procédé à un échange de vues » sur les moyens d’accélérer la mise en œuvre de l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au nord du Mali [signé en 2015 entre le gouvernement malien, les groupes armés pro-Bamako et l’ex-rébellion touareg] ».
Deux ans après la signature de l’accord, lors d’une visite sur la base militaire française de Gao en mai dernier, Emmanuel Macron avait insisté sur ce point. « Mon souhait, c’est que nous accélérions », avait-il déclaré.
Si la situation sécuritaire au Mali préoccupe Paris – Emmanuel Macron s’est déjà rendu à deux reprises au Mali depuis sa prise de fonctions – les deux chefs d’État devraient aussi aborder le dossier libyen, où Alger tente de mener une médiation avec Tunis et Le Caire.

Cette visite à Alger devrait aussi avoir un volet économique important. « Le temps est venu sans doute d’aller au-delà des formules, certes utiles et souvent nécessaires, ‘’partenariat stratégique’’ ou ‘’partenariat d’exception’’ », a prévenu Xavier Driencourt, le nouvel ambassadeur de France en Algérie, lors du discours prononcé à l’occasion de la fête nationale le 14 juillet.
« La France est le principal investisseur en Algérie avec 2,2 milliards d’euros, loin devant l’Espagne, avec 1,3 milliard d’euros », rappelle le service économique de l’ambassade de France en Algérie.
Alger attend aussi du président français un message fort sur le chapitre de la mémoire, surtout depuis son intervention sur une chaîne de télé algérienne en février – il n’était encore que candidat – au cours de laquelle il avait qualifié la colonisation française en Algérie de « crime contre l’humanité ».
À l’occasion du 55e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet, Abdelaziz Bouteflika a demandé à la France « une reconnaissance des souffrances » infligées au peuple algérien sous la colonisation.
« Le partenariat d'exception » dont l'Algérie et la France ont engagé la construction depuis la visite à Alger fin 2012 du président français François Hollande, « gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l'Histoire », a poursuivi le chef de l'État algérien.