Bulletin du 2.09.17 au 18.09.17
Les Macron's Watch :
- Macron's Watch n°4. Fin de la démocratie en France ? Psittacisme atlantiste sur le Venezuela et la Syrie ?
- Macron's Watch n°3. CPI; Recolonisation; OTAN; Néolibéralisme
- Macron's Watch n°2. Mépris, Aliénation et Crimes de guerre
- Macron's Watch n°1. Hollandisation ?; Néocolonialisme au sommet de l'armée; Rafle du Vel d'Hiv' et duplicité; Françafrique, néolibéralisme et suprématie blanche
- Pourquoi un Macron's Watch ?
- "Encore un autre président français raté" selon le NYT
- Jupiter, Janus, Duplicité et Terrorisme
- Florilège des déclarations méprisantes de Macron
"Encore un autre président français raté" selon le NYT. Polémique en France suite à un article du New York Times sur Macron
Une tribune polémique a fait du bruit dans le landernau politique et médiatique français. Elle est écrite par Chris Bickerton, un professeur britannique de sciences politique à l'Université de Cambridge, et a été publiée dans les colonnes du NYT le jeudi 7 septembre 2017. Elle dénonce le vide du macronisme qui se construit sur l'apparence, sur un ego surdimensionné pour masquer un projet libéral pur et dur basé sur l'austérité et sur la déréglementation du marché du travail qui n'a pas fait ses preuves, selon l'auteur, dans les pays européens.
La réponse de LREM a été à la hauteur de la charge, Bickerton a été qualifié de pro-Brexit suite à a publication d'un de ses articles dans le Guardian mais surtout Christophe Castaner l'a traité sur twitter de pro-Lepen sans apporter de preuve patente, alors que Bickerton se décrit plutôt de gauche. Ce dernier a répliqué par un tweet tout aussi cinglant et foudroyant queson article : "Pathétique. Le vide du macronisme est tel que le gouvernement traite ses critiques tout de suite de fascistes. Sans aucun débat de fond."
Lire : - New York Times Emmanuel Macron sera encore un autre président français raté
"L'arithmétique électorale n'explique pas grand-chose. La popularité de M. Macron souffre de quelque chose de plus fondamental : le Macronisme. Tout son projet politique a été beaucoup trop centré sur sa personnalité. Son attrait vient en grande partie de sa jeunesse, de son dynamisme, de sa beauté et de ses talents d'orateur. Cette approche hyper-personnalisée a toujours comporté le risque qu'une fois son charme épuisé, il n' y aurait plus rien à aimer pour ses supporters et c'est exactement ce qui se passe.
Depuis son entrée en fonction, M. Macron a mis beaucoup de gens à l'écart en essayant de retrouver la grandeur de la présidence. Dans une phrase qui pourrait lui coller pour le reste de son mandat, il a dit qu'il voulait rendre la présidence plus "jupitérienne", se comparant avec le puissant dieu romain Jupiter, qui régnait sur le ciel. Lorsqu'il réunit le Sénat et le Parlement au palais de Versailles et leur parle de ses ambitions pour la présidence, beaucoup en France évoque ses accents monarchiques.
La plateforme post-idéologique sur laquelle il s'est appuyé commence à se révéler pour ce qu'elle est réellement: un vide au cœur de son projet politique..."
Jupiter, Janus, Duplicité et Terrorisme
Macron a déclaré au Point (à la page 48) : "J'ai établi des relations d'une extrême franchise avec l'ensemble des puissances du Golfe", explique-t-il. Avant d'ajouter: "Dans mon dialogue avec les Emiriens, les Saoudiens et les Qatariens, j'aborde la question du financement du terrorisme. Le Qatar et l'Arabie saoudite ont financé des groupements qui n'étaient pas les mêmes, mais qui ont de fait contribué au terrorisme". (Source : L'Express Pour Macron, le Qatar et l'Arabie Saoudite ont financé le terrorisme).
En faisant cette déclaration, Macron reconnaît implicitement que la France a soutenu des pays qui ont financé le terrorisme. Un soutien français qui a été politique, diplomatique et militaire.
On ne pourra qu'évoquer les ventes d'armes massives à l'Arabie saoudite et au Qatar effectuées par la France ainsi que son soutien politique de tous les instants apporté à ces deux pays. Cela pose in fine la question de la responsabilité de l'Etat français sous le gouvernement Hollande dont Macron était ministre de l'économie mais aussi sous Macron, le Jupitérien. Nous rappelons que sur SLT nous ne faisons que de le répéter depuis bientôt 4 ans et de même pour la collaboration française d'Al Qaïda avec les terroristes en Syrie.
La revue Orient XXI vient de publier un des rares articles de presse français faisant état de la responsabilité de l'Etat français dans les crimes de guerre commis par la coalition saoudienne au Yémen. Selon des informations inédites de l’Observatoire des armements livrées à Orient XXI, le gouvernement français serait passé par un contrat destiné au Liban pour préparer la guerre au Yémen et accélérer ses livraisons d’armes au plus fort du conflit. (Orient XXI Comment la France participe à la guerre contre le Yémen. Ventes d’armes et crimes de guerre). L'Orient XXI comme Amnesty International et HRW à présent, parlent de "Crimes de guerre". Quelle est la part de responsabilité de Macron dans cette politique de soutien à l'Arabie saoudite en tant que ministre de l'économie puis en tant que chef de guerre de la Vème République ? A-t-il changé la politique de son prédécesseur au Yémen en collaboration étroite avec les pays du Golfe ? Serait-ce une autre forme de complicité de crimes de guerre dont il aurait hérité de la politique d'alignement transatlantique de François Hollande. On avait déjà évoqué dans le Macron's Watch n°2 le rôle trouble de l'armée française au Cameroun passé sous silence par une grande partie des médias français:
On ne pourra qu'être stupéfait du double discours des dirigeants politiques français qui prétendent combattre le terrorisme dans le monde et qui en même temps arment ceux qui le financent. Mais chez Macron cette duplicité qui semble coexister sans s'influencer semble être une deuxième nature, une seconde peau.
Lire également : - Macron's Watch n°1. Hollandisation ?; Néocolonialisme au sommet de l'armée; Rafle du Vel d'Hiv' et duplicité; Françafrique, néolibéralisme et suprématie blanche
Florilège des déclarations méprisantes de Macron