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Rapport de l'ONU. Une nouvelle faille dans l'attribution de l'utilisation de gaz Sarin au gouvernement syrien (Consortium News)

par Robert Parry 10 Septembre 2017, 09:06 Khan Cheikhoun Rapport ONU Contradictions Postol Médias Propagande OIAC Shayrat Trump Obama Al Nosra Al-Quaïda Terrorisme Sarin Syrie Articles de Sam La Touch

Une nouvelle faille dans la certitude Syrie-Sarin
Par Robert Parry
Article originel : A New Hole in Syria-Sarin Certainty
Consortium News, 7.09.17

Traduction SLT

Rapport spécial : depuis qu'un groupe d'enquêteurs de l'ONU a soulevé des doutes sur le vol d'un avion de chasse syrien, une nouvelle contradiction est apparue dans la communauté de pensée de l'Occident accusant la Syrie d'une attaque chimique le 4 avril, rapporte Robert Parry.

© AFP 2017 Omar haj kadou

© AFP 2017 Omar haj kadou

Les médias grand public étatsuniens traitent un nouveau rapport des Nations Unies sur l'incident du 4 avril à Khan Sheikhoun, comme une preuve supplémentaire de la culpabilité du gouvernement syrien, mais ils ignorent la contradiction majeure qui existe entre deux groupes d'enquêteurs de l'ONU créant un hiatus dans la pensée du groupe occidental.

 

Bien que les deux groupes de l'ONU semblent déterminés à blâmer le gouvernement syrien, les enquêteurs de première ligne de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont signalé que les observateurs n'avaient pas noté d'avions syriens quittant la base aérienne de Shayrat avant la fin de la matinée - alors que le lancement présumé d'une bombe au sarin aurait eu lieu à l'aube.
 

Le rapport d'enquête de la Commission internationale indépendante sur la République arabe syrienne de l'ONU note que "deux personnes interrogées par l'OIAC ont affirmé que le matin du 4 avril, le système d'alerte rapide n'avait pas émis d'avertissements avant 11 h - 11 h 30 et qu'aucun avion n'avait été observé jusque-là.

Si les informations de l'OIAC sont exactes, à savoir qu'aucun avion de guerre n' a décollé de la base aérienne de Shayrat du gouvernement syrien jusqu'à tard dans la matinée, les raisons invoquées par l'administration Trump pour justifier le lancement de représailles par une frappe de 59 missiles Tomahawk sur Shayrat le 6 avril sont anéanties.

Mais le rapport de la Commission de l'ONU - publié mercredi - a tout simplement écarté la découverte de l'OIAC selon laquelle aucun avion de guerre n'a décollé à l'aube. Le rapport s'appuie plutôt sur des témoins présents à Khan Sheikhoun, contrôlés par des djihadistes, qui affirment avoir entendu un avertissement environ 20 minutes avant l'arrivée d'un avion vers 6 h 45.

En effet, le récit de l'attaque présumée s'appuie presque exclusivement sur des "témoins oculaires" dans la ville, qui était sous le contrôle du Front Al Nosra affilié à Al-Qaïda et sous le contrôle de groupes djihadistes alliés.

Le rapport ne fait pas non plus état de la possibilité que l'incident présumé au sarin, qui aurait tué des dizaines de personnes, y compris des femmes et des enfants, ait été un événement organisé par Al-Qaïda pour annuler l'annonce faite quelques jours plus tôt par l'administration Trump selon laquelle il n'était plus dans l'intention de la politique étastunienne de chercher à obtenir un "changement de régime" en Syrie.

L'incident du Khan Sheikhoun a incité le président Trump à lancer des frappes de représailles avec des missiles qui, selon les médias syriens, auraient tué plusieurs soldats de la base de Shayrat et neuf civils, dont quatre enfants, dans les quartiers voisins. Elle risquait aussi de créer des pertes aux Russes stationnés sur la base.

Histoire perdue
 

Dans le rapport de la commission de l'ONU, la possibilité d'une mise en scène n'est pas envisagée, même si l'OIAC avait précédemment découvert des preuves qu'une attaque au gaz chloré dans la ville d'Al-Tamanah, contrôlée par les rebelles et également imputée au gouvernement syrien, avait été organisée par des agents d'Al-Qaïda et leurs "travailleurs humanitaires" civils.

Les enquêteurs de l'OIAC, qui, comme la plupart des bureaucrates de l'ONU, ont semblé impatients d'approuver les allégations d'attaques au chlore par le gouvernement syrien, se sont heurtés à cet obstacle lorsque des habitants d'Al-Tamanah se sont présentés pour témoigner qu'une soi-disant attaque dans la nuit du 29 au 30 avril 2014 était une invention.

"Sept témoins ont déclaré que des alertes fréquentes [au sujet d'une attaque imminente par le gouvernement au moyen d'armes au chlore] avaient été lancées, mais qu'en fait aucun incident chimique n'avait eu lieu", a déclaré le rapport de l'OIAC. "[Ils] s'étaient présentés pour contester les fausses informations diffusées par les médias."

De plus, les témoignages de personnes qui ont allégué qu'il y avait eu une attaque chimique du gouvernement contre Al-Tamanah ont fourni des preuves suspectes, y compris des données provenant de sources douteuses, selon le rapport de l'OIAC, qui ajoute :

"Trois témoins, qui n'ont donné aucune description de l'incident les 29 et 30 avril 2014, ont fourni des éléments de source inconnue. Un témoin ayant eu connaissance de deux des cinq incidents survenus à Al-Tamanah, ne se souvenait pas des dates exactes. Plus tard, ce témoin a fourni une clé USB contenant des informations d'origine inconnue, qui ont été sauvegardées dans des dossiers distincts selon les dates des cinq incidents mentionnés par la FFM [la Mission d'établissement des faits de l'ONU]".

"Un autre témoin a fourni les dates des cinq incidents en les lisant sur une feuille de papier, mais n' a fourni aucun témoignage sur l'incident des 29 et 30 avril 2014. Ce dernier a également fourni une vidéo intitulée "site où un deuxième baril contenant du chlore gazeux toxique a été largué à Al Tamanah le 30 avril 14".

D'autres "témoins" qui ont allégué une attaque du gouvernement syrien ont avancé des allégations ridicules sur la détection du "barril de bombe" rempli de chlore, en se basant sur la façon dont le dispositif sonnait dans sa descente.

Le rapport déclare que : "Le témoin oculaire, qui a déclaré avoir été sur le toit, a dit avoir entendu un hélicoptère et le bruit "très fort" d'un baril qui tombait. Certaines personnes interrogées avaient fait allusion à un sifflement distinct des barils contenant du chlore lorsqu'ils tombent. La déposition du témoin n' a pu être corroborée par aucune autre information."

La seule conclusion logique est que l'attaque au chlore avait été mise en scène par les djihadistes et que leurs partisans avaient menti aux enquêteurs de l'OIAC pour monter la communauté internationale contre le régime d'Assad.

La coordination de la campagne de propagande, avec des "témoins" armés de données pour rendre leurs histoires plus convaincantes, suggère en outre une conspiration préméditée et organisée pour "vendre" l'histoire, et pas seulement un acte isolé de quelques individus.

L'attaque de la Ghouta

 

Il y a eu un effondrement similaire lors de l'incident plus notoire du sarin à l'extérieur de Damas le 21 août 2013, qui a fait des centaines de morts et a également été imputé au gouvernement d'Assad, mais qui semble maintenant avoir été commis comme un piège par des agents d'Al-Qaïda pour amener le président Obama à ordonner à l'armée étatsunienne de dévaster l'armée syrienne et ainsi aider le front Al Nosra affilié à Al-Qaïda pour gagner la guerre.

Vous auriez pu penser que ces expériences d'attaques chimiques mises en scène auraient pu donner aux enquêteurs de l'ONU une plus grande vigilance lorsqu'un autre incident improbable s'est produit le 4 avril dernier dans la ville de Khan Sheikhoun, qui était sous le contrôle d'Al-Qaïda.

L'administration Trump venait d'annoncer un revirement de politique des États-Unis, affirmant que l'objectif étatsunien n'était plus de "changer de régime" en Syrie, mais plutôt de vaincre les groupes terroristes. A l'époque, le Front Al Nosra d'Al-Qaïda, l'État islamique et d'autres forces djihadistes battaient en retraite dans une grande partie de la Syrie.

En d'autres termes, le gouvernement syrien n'avait que peu ou pas de raisons de provoquer l'indignation des États-Unis et de la communauté internationale en lançant une attaque au gaz sarin contre une ville isolée qui n' a qu'une importance stratégique marginale.

Les attaques chimiques, en particulier l'utilisation présumée de chlore mais aussi de gaz sarin, offrent également une efficacité militaire minimale si elles sont larguées sur une ville. Le chlore gazeux sous cette forme tue rarement qui que ce soit, et l'indignation internationale pour le sarin dépasse de loin toute valeur militaire.

Mais les djihadistes avaient une puissante raison de continuer à lancer des attaques chimiques comme meilleur argument pour faire dérailler les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre, ce qui aurait signifié la défaite des djihadistes et de leurs alliés internationaux.

Et nous savons, d'après l'affaire d'Al-Tamanah, que les djihadistes sont connus pour avoir fourni des preuves artificielles à des enquêteurs de l'ONU qui eux-mêmes ont de fortes motivations professionnelles pour pointer du doigt le régime d'Assad et plaire ainsi aux puissances occidentales.

Dans l'affaire de Khan Sheikhoun, une source bien placée m' a dit peu après l'incident qu'au moins certains analystes des services de renseignements étatsuniens avaient conclu qu'il s'agissait d'un événement précipité en réaction à la renonciation de l'administration Trump au "changement de régime" syrien.

La source a indiqué que certains éléments de preuve indiquaient qu'un drone d'une base d'opérations spéciales israélo-saoudienne à l'intérieur de la Jordanie avait livré le sarin et que les forces djihadistes avaient mené à bien l'attaque sur le terrain. Peu après l'aube du 4 avril, les premiers rapports de l'attaque sont parus sur les médias sociaux.

 

L'élément temps

 

Les responsables syriens et russes semblent avoir été pris au dépourvu par les événements, ce qui pourrait expliquer que l'avion du gouvernement syrien visant une réunion djihadiste de haut niveau à Khan Sheikhoun vers midi aurait pu provoquer accidentellement une réaction chimique en chaîne produisant du gaz sarin.

Mais les médias grand public étatsunien et le nouveau rapport de l'ONU ont cité l'écart temporel - entre l'attaque de l'aube et le raid de midi - comme preuve de la tromperie russe et syrienne. Pourtant, pour les Russes et les Syriens cela n'avait aucun sens de mentir sur l'élément temporel puisqu'ils ont admis le bombardement et, de fait, l'étude de l'écart temporel (entre l'incident présumé au gaz de Khan Cheikhoun à l'aube et la date du bombardement à midi, NdT) aurait ajouté à la crédibilité de leur hypothèse.

En d'autres termes, si le bombardement avait eu lieu à l'aube, il n' y avait aucun motif pour les Russes et les Syriens de ne pas le dire. Au lieu de cela, la réponse russe et syrienne semble suggérer une véritable confusion, et non un camouflage.

Le fait que la Commission de l'ONU se joigne à cette ligne d'attaque en occultant l'élément temps suggère en outre un manque d'objectivité; impression d'autant plus renforcée par le rejet de la conclusion de l'OIAC selon laquelle aucune alerte au décollage n'a été émise tôt le matin du 4 avril.

Au lieu de cela, la commission de l'ONU s'est fortement appuyée sur des "témoins oculaires" de la ville contrôlée par Al-Qaïda, des individus anonymes fournissant même l'identité présumée de l'avion, un Su-22 du gouvernement syrien, et décrivant le largage de trois bombes conventionnelles et du dispositif d'armes chimiques sur Khan Sheikhoun vers 6 h 45.

 

Mais il y a d'autres trous dans le récit. Par exemple, dans un rapport daté du 29 mai 2017, et peu pris en compte, Theodore Postol, professeur de science, de technologie et de politique de sécurité nationale au Massachusetts Institute of Technology, a remis en question les conclusions du New York Times, de Human Rights Watch et du site Internet préféré de l'establishment, Bellingcat.

 

L'analyse de Postol s'est concentrée sur un reportage vidéo du New York Times, intitulé "How Syria And Russia Spun A Chemical Strike" ("Comment la Syrie et la Russie ont déclenché une attaque chimique"), qui fait suite à la recherche de Bellingcat dérivée des médias sociaux. Postol a conclu que "AUCUNE des preuves médico-légales dans la vidéo du New York Times et les article du Times qui ont suivi ne corroborent les conclusions rapportées par le New York Times".

Vidéo du NYT

La faiblesse fondamentale de l'analyse de NYT/Bellingcat était le recours aux médias sociaux de Khan Sheikhoun, contrôlés par Al-Qaïda, et donc la dépendance à l'égard des "preuves" des djihadistes et de leurs collaborateurs de la "défense civile", connus sous le nom de casques blancs.

 

Propagande sophistiquée

 

Les djihadistes et leurs équipes médiatiques sont devenus très sophistiqués dans la production de vidéos de propagande qui sont distribuées par les médias sociaux et prises en charge par les grands médias occidentaux. (Un reportage de propagande de Netflix en faveur des casques blancs a même remporté un Oscar plus tôt cette année).

Postol a mis l'accent sur l'utilisation par le Times d'une vidéo prise par Mohamad Salom Alabd, un photographe antigouvernemental, qui prétend montrer trois bombes conventionnelles frappant Khan Sheikhoun tôt le matin du 4 avril.

Le reportage du Times extrapolait à partir de cette vidéo où trois bombes auraient explosé et acceptait ensuite qu'une quatrième bombe - non vue dans la vidéo - délivrait une cartouche de sarin qui heurtait une route et libérait du gaz sarin soufflé vers l'Ouest dans une région très peuplée censée tuer des dizaines de personnes.

Mais l'analyse de la vidéo du Times - qui a été téléchargée le 26 avril - contenait de sérieux problèmes, a expliqué M. Postol, y compris le fait de montrer le vent transportant la fumée des trois bombes dans une direction Est, alors que les bulletins météorologiques de ce jour-là - et la direction présumée du gaz sarin - indiquaient un vent vers l'Ouest.

En effet, si le vent soufflait vers l'Est - et si l'emplacement présumé de la libération de sarin était correct - le vent aurait emporté le sarin loin de la zone peuplée voisine et aurait probablement causé peu de pertes, si tant est qu'il y en ait eu, écrit Postol.

Postol a également fait remarquer que l'emplacement des trois bombardements n'était pas compatible avec les dommages présumés que le Times prétendait avoir détectés à partir de photos satellites montrant l'endroit où les bombes auraient frappé. Plutôt que de voir des bâtiments nivelés par de puissantes bombes, les photos montrent peu ou pas de dommages apparents.

Le Times s'est également appuyé sur des photos satellites prises avant et après 44 jours, soit du 21 février 2017 au 6 avril 2017, de sorte que les dommages qui auraient pu se produire n'étaient pas liés à ce qui aurait pu se produire le 4 avril.

Le trou dans la route où le sarin écrasé a été retrouvé n'a pas pu non plus être attribué à un bombardement en date du 4 avril. Les djihadistes d'Al-Qaïda auraient pu creuser le trou la nuit précédente dans le cadre d'une mise en scène. D'autres images d'activistes qui grimpaient dans le soi-disant trou saturé de sarin avec un équipement de protection minimal auraient dû soulever d'autres doutes, a noté Postol dans des rapports précédents.

 

Les critiques des Casques Blancs ont identifié le photographe de l'aérodrome, Mohamad Salom Alabd, comme étant un djihadiste qui semble avoir revendiqué la responsabilité du meurtre d'un officier militaire syrien. Mais le Times l'a décrit dans un article accompagnant le reportage vidéo comme "un journaliste ou un activiste qui vivait dans la ville".

Une autre démystification
 

En 2013, les travaux de Postol et de son regretté partenaire, Richard M. Lloyd, analyste des Laboratoires Tesla, entrepreneur militaire, ont discrédité les revendications du même trio - BellingcatTimes et Human Rights Watch - qui accusaient le gouvernement syrien d'une attaque au gaz sarin en dehors de Damas le 21 août 2013.

Postol et Lloyd ont montré que la fusée qui transportait le sarin avait une portée nettement inférieure que celle que le trio avait considéré pour remonter jusqu'à une base gouvernementale.

Étant donné que la portée beaucoup plus courte a placé le point de lancement probable à l'intérieur du territoire contrôlé par les rebelles, l'incident semble avoir été une autre provocation sous faux drapeaux, qui a presque amené le président Obama à lancer une grande frappe en représailles contre l'armée syrienne.

Bien que le Times ait reconnu à contrecoeur les problèmes scientifiques de son analyse, il a continué à blâmer le gouvernement syrien pour l'incident de 2013. De même, la "pensée de groupe" officielle de Washington soutient toujours que le gouvernement syrien a lancé cette attaque au sarin et qu'Obama s'est dégonflé à l'idée de faire respecter sa "ligne rouge" contre l'utilisation d'armes chimiques.

L'annonce par Obama de cette "ligne rouge", en fait, a fortement incité Al-Qaïda et d'autres djihadistes à lancer des attaques chimiques en supposant que les atrocités seraient imputées au gouvernement et qu'elles pousseraient l'armée étatsunienne du côté djihadiste.

Pourtant, la "pensée de groupe" de 2013 de la culpabilité du gouvernement syrien survit. Après l'incident du 4 avril 2017, le président Trump s'est fait un plaisir de se moquer de la faiblesse d'Obama face à sa prétendue dureté en lançant rapidement une frappe "réfléchie" le 6 avril (heure de Washington, le 7 avril en Syrie).

 

Un rapport douteux

L'attaque de Trump a eu lieu avant même que la Maison-Blanche ne publie, le 11 avril, un rapport de renseignement favorable - quoique peu convaincant. En ce qui concerne ce rapport, Postol écrit : "La Maison-Blanche a produit un faux rapport de renseignement le 11 avril 2017 afin de justifier une attaque contre la base aérienne syrienne de Shayrat, en Syrie, le 7 avril 2017. Cette attaque risquait une collision involontaire avec la Russie et une éventuelle rupture de la coopération entre la Russie et les États-Unis dans la guerre pour vaincre l'État islamique. La collision risquait également d'entraîner un conflit militaire avec la Russie, qui risquait d'empirer et d'avoir des conséquences plus graves".

"Le New York Times et d'autres médias grand public ont immédiatement adopté, sans examen approprié des preuves, le faux récit produit par la Maison-Blanche, même si ce récit était totalement injustifié sur la base des preuves médico-légales. Le New York Times a fait appel à une organisation, Bellingcat, pour son analyse, même si Bellingcat a longtemps fait de fausses allégations fondées sur des affirmations déformées au sujet de preuves médico-légales qui n'existaient pas ou qui n'avaient absolument aucunes sources valides."

Postol a ajouté : "Cette histoire du New York Times, qui a publié des informations inexactes et s'en est tenue à cela lorsque de solides preuves scientifiques médico-légales démontraient que le récit originel ne pouvait pas être expliqué en termes d'erreur simple. Les faits mettent en évidence une majorité écrasante de cas où la direction du New York Times ne se préoccupe pas de l'exactitude de ses rapports".

Les problèmes exposés dans cette étude d'une analyse d'événements d'une importance critique liés à la sécurité nationale étatsunienne publiée dans le New York Times ne sont pas spécifiques à cette histoire. Cet auteur pourrait facilement signaler d'autres erreurs graves dans les reportages du New York Times sur d'importantes questions techniques liées à notre sécurité nationale.

"Dans ces cas, comme dans le cas présent, la direction du New York Times a non seulement permis de signaler de faux renseignements sans vérifier l'exactitude des faits, mais elle a continué à rapporter les mêmes renseignements erronés dans des articles subséquents. Il n'est peut-être pas approprié de qualifier cela de "fausse nouvelle", mais ce terme chargé s'approche dangereusement de la description réelle de ce qui s'est passé".

Faisant référence à certaines des scènes photographiées dans Khan Sheikhoun, y compris une chèvre morte qui semblait avoir été traînée près du cratère du sarin, Postol a qualifié l'opération de "tentative assez amateuriste de créer un faux récit".

Aujourd'hui, un autre organisme de l'ONU s'est joint à ce récit, en dépit d'une contradiction majeure des autres enquêteurs de l'ONU.

*Le journaliste d'investigation Robert Parry a publié de nombreux articles sur l'Iran-Contra pour l'Associated Press et Newsweek dans les années 1980. Vous pouvez acheter son dernier livre, America's Stolen Narrative, soit en version imprimée ici ou sous forme de livre électronique (sur Amazon et sur Barnesandnoble.com).

 

 

 

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