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Macron's Watch n°7. Silence sur le massacre du 17 octobre 1961 à Paris; "je fais et dis ce que je veux"

par SLT 21 Octobre 2017, 13:36 Macron's Watch Racialisme 17 octobre 1961 Droits de l'homme Crimes contre l'humanité Amnésie Françafrique néocolonialisme Colonialisme Impulsivité France Articles de Sam La Touch

Bulletin du 2.10.17 au 21.10.17

Le silence macronien sur les massacres du 17 octobre 1961 en plein Paris sous l'égide du préfet Maurice Papon sous le régime du général de Gaulle.

Avant les présidentielles, le candidat Macron avait dénoncé les crimes contre l'humanité de la colonisation.

Mais c'était avant les élections présidentielles dans une probable stratégie visant à séduire un certain électorat en France. Car depuis, Macron a fait une impasse sur les droits de l'homme en Afrique et encore plus au regard de l'action militaire française passée et récente comme nous l'avons révélé dans les Macron's Watch (MW n°6; MW n°5; MW n°2; MW n°1).
L'homme Macron doté du don de duplicité semble se mouvoir constamment dans un double discours permanent quant aux Droits de l'homme avec des amnésies surprenantes et récurrentes. La dernière en date concerne le massacre commis par l'Etat français en plein Paris contre les Français d'origine algérienne qui réclamaient l'indépendance de l'Algérie le 17 octobre 1961. Un massacre perpétré par la police française sous l'égide du préfet Maurice Papon durant le régime de De Gaulle qui fit plus de 200 morts.

11 500 personnes auraient été arrêtées, conduites au centre d’identification de Vincennes, à Coubertin ou au Palais des Sports. À leur descente des bus, toutes ont été systématiquement battues par des cordons de policiers. Elles resteront plusieurs jours sans eau, ni nourriture, ni soins pour la plupart, souffrant pourtant souvent de graves blessures. Jean-Luc Einaudi a enquêté sur cette journée et les suivantes qui firent certainement plus de 200 morts.

Alors que son prédécesseur François Hollande avait reconnu cette répression sanglante sur des civils désarmés manifestants pacifiquement (rappelant le massacre réalisé par l'armée française sur les civils ivoiriens devant l'hôtel ivoire le 9 novembre 2004 qui a fait des dizaines de morts) et en rendant hommage aux victimes, Macron n'a pas pipé mot de ce crime contre l'humanité français alors qu'il s'était ostensiblement manifesté pour dénoncer les crimes contre l'humanité du régime de Vichy et le massacre d'Oradour sur Glane ayant eu lieu il y a plus de 70 ans. Une conception sélective des droits de l'homme ?  Si Macron, affiche son mépris ou son indifférence envers les victimes, il a ignoré à l'instar de Hollande, selon Liberté "la demande de reconnaissances des massacres comme un crime d'Etat". Un devoir de mémoire à géométrie variable.

Selon Mediapart, le 17 octobre 2017, des "rassemblements à l’occasion duquel les associations réunies sous le nom de Collectif du 17 octobre 1961 espéraient obtenir un signe d’Emmanuel Macron, une audience, une expression publique, quelque chose. En vain...". Et Mediapart de poursuivre : "Cinq ans après la reconnaissance officielle par François Hollande de la répression de la manifestation pacifique d’Algériens à Paris, le 17 octobre 1961, Emmanuel Macron, qui avait promis des « actes forts » durant sa campagne, n’a pas profité de cette date pour réaffirmer la position de la France. L'Elysée se dit prêt à travailler sur le sujet, « mais pas dans la précipitation ».

Algeria Watch "signale que Les membres du Collectif du 17 Octobre 1961 avaient espoir encore hier de recevoir une réponse à l’appel qu’ils ont adressé au début du mois à Emmanuel Macron. Les signataires, des historiens et des militants anticolonialistes, avaient demandé au président français de requalifier les massacres de crime d’État et de les condamner. Mais le locataire du Palais de l’Élysée est resté silencieux
"."Aucun représentant de l’État n’était d’ailleurs présent aux cérémonies commémoratives du 56e anniversaire de cette tuerie. La principale manifestation a eu lieu sur le pont Saint-Michel. Des élus locaux, des représentants de l’ambassade d’Algérie en France, les membres du collectif du 17 Octobre 1961, ainsi que des anonymes y ont, en revanche, pris part".
Cette amnésie ou forclusion macronienne rejoint les nombreuses autres qui l'ont précédées touchant les droits des Africains qui semblent ne pas avoir le droit de citer chez Macron.
Nous écrivions dans le MW n°1 : "Alors Macron souffre-t-il de duplicité ? Est-il un imposteur ? Lui qui annonce en Algérie que la colonisation s'est accompagnée de crimes contre l'humanité, ne semble pas prendre en compte les crimes néocoloniaux français ni en tirer les conséquences.". Mais visiblement les crimes commis par le gouvernement De Gaulle à Paris durant les "évènements d'Algérie" n'ont pas non plus le droit de citer. 

Cette posture double a poussé Daniel Haïphong a écrire dans American Herald Tribune que la conception des droits de l'homme de Macron était sélective et était surdéterminée par des représentations suprémacistes : "Emmanuel Macron incarne l'alliance entre le néolibéralisme et la suprématie blanche". Il évoquait notamment les discours racialistes de Macron concernant les Comoriens avec un mépris affiché envers les migrants naufragés des kwassa kwassa devant les militaires français ainsi qu'envers les Africains lors d'un sommet de l'ONU. (voir le MW n°1)

L'homme Macron n'a pas fait d'excuses formelles malgré ses propos dignes d'un Trump comme il l'a exprimé dans Der Spiegel : "Ich sag und tue was ich mag".

"Ich sag und tue was ich mag"

"Ich sag und tue was ich mag"

Macron a déclaré au Spiegel "Je dis et fais ce que je veux."

Il apparaît qu'apparaît qu'à défaut d'excuses formelles, l'homme Macron ne semble pas pris par le remords ni par la culpabilité. Le chef de guerre français semble avoir quelque mal à tenir sa langue dans sa poche comme le voudrait son statut et fait montre d'une certaine impulsivité semblant confirmer les propos d'un psychiatre italien sur les difficultés de Macron à gérer les frustrations,les contraintes et les limites. Certes nous n'irons pas jusqu'aux conclusions de ce psychiatre sur le tempérament "sociopathique" dont souffrirait Macron mais nous espérons que dans les décisions graves auxquelles il sera sans doute soumis dans le cadre de ses fonctions, il trouvera la tempérance et n'agira pas avec précipitation en disant et faisant ce qu'il veux comme un vulgaire enfant roi qui ne tolérerait pas le manque. Ce sont pourtant des qualités nécessaires si l'on veut  régner de manière démocratique ce qui il est vrai n'est pas usuel sous "la monarchie républicaine" de la Vème République.

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