Fabrice Arfi et Karl Laske, journalistes à Médiapart, publient une synthèse de leurs six années d'enquête sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. C'est sans doute le scandale d'Etat le plus grave de toute l'histoire de la Vème République, selon Devillers et Arfi qui oublient au passage le soutien français aux génocidaires rwandais en 1994, massacres de masse contre les populations camerounaises indépendantistes de 1958 à 1970, coup d'Etat contre Gbagbo en 2011 et transfert à la CPI associé à des massacres à caractère génocidaire à Duékoué, massacre du 17 octobre 1961 au coeur de Paris, etc.
Ils reviennent également au micro de France inter sur les fausses informations livrés par les médias français qui ont permis é la France de lancer une guerre contre la Libye de Kadhafi. Selon Fabrice Arfi, les mensonges médiatiques de la guerre française et otanesque Libye (menace de massacre à Benghazi) correspondent aux mensonges médiatiques pour lancer la guerre étatsunienne en Irak (sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein).
Enfin Arfi revient également sur l'assassinat de Kadhafi. Selon lui, la France voulait se débarasser du Colonel Kadhafi. Le convoi de Kadhafi aurait été bombardé par un avion français et il y aurait eu au sol de nombreux militaires des forces spéciales françaises avec la possibilité de l'exfiltrer. Selon Arfi, les membres du conseil national de transition ("mise en place entre autre par Sarkozy"), ont aussi mis en cause Nicolas Sarkozy dans la liquidation de Kadhafi. Ce CNT demande la restitution de l'argent donné par Kadhafi à Sarkozy (une pratique françafricaine assez ancienne qui date du dictateur Omar Bongo installé par la France au Gabon).
Puis Fabrice Arfi raconte au micro de France inter (16'00'') comment des journaux tels que le Point, du groupe Lagardère, du Figaro, de Backchich ont occulté l'affaire. Il y aurait eu d'après Arfi des pressions politiques pour étouffer l'affaire. Plus grave, il dénonce la collusion de journalistes avec le pouvoir politique pour censurer des informations compromettantes pour le pouvoir en place. Il parle de stratégie politico-médiatique de censure organisé en réseau qui n'est pas sans rappelé certains réseaux françafricains au coeur du pouvoir.
A noter que les médias français continuent de parler de Kadhafi comme un dictateur en occultant l'amélioration spectaculaire sous son règne : du niveau de vie des Libyens, l'un des pays au niveau de vie le plus riche d'Afrique avec la constitution de véritables classes moyennes, de la tolérance envers les populations noires, de ses projets panafricains pour le continent africain (projet de monnaie unique, financement de travaux et d'infrastructures en Afrique, lancement de satellites...), de sa lutte contre le terrorisme djihadiste, de l'endiguement de l'immigration clandestine et occultent systématiquement le caractère dictatorial des régimes françafricains installés et soutenus par le régime français de la Vème République (qui n'a rien à envier au régime colonial et au régime de Vichy de par ses crimes sur les populations africaines : collaboration avec des génocidaires, coups d'Etat, massacres de masse, mise en place de dictatures, assassinat de chefs d'Etat africains...) dans son pré-carré (néo)colonial. Une schizophrénie française !