Déroutés en Syrie, les États-Unis devraient admettre leur crime et faire face aux sanctions
Article originel : Routed in Syria, the US Should Admit Its Crime, Face Punishment
Russia Insider
Traduction SLT
L'alliance occidentale des agresseurs ne devrait pas penser qu'ils peuvent se contenter de rôder avec leurs armes, comme l'ont fait leurs supplétifs de l'Etat islamique (EI) à Raqqa. Ils doivent admettre leur culpabilité et faire face à des sanctions appropriées pour ce crime du siècle.
Maintenant le jour de l'évaluation est arrivé, marqué par la réunion des présidents Bachar al Assad et Vladimir Poutine à Sotchi. Leur conférence était également une réunion de militaires, dont la coopération et le succès sur le champ de bataille contre les terroristes soutenus par l'Occident nous ont amenés à ce point. Nous devons donc être clairs sur ce qui s'est passé et sur ce qui ne s'est pas passé.
La Syrie est assiégée depuis six ans et demi - plus longtemps que le siège de la France pendant la Seconde Guerre mondiale - auquel le siège de la Syrie présente des similitudes superficielles. De telles analogies peuvent être trompeuses - la France était sous "occupation de collaboration" par l'Allemagne, alors que la situation de la Syrie ressemble plus à celle de la France pendant la Première Guerre mondiale - les similitudes sont plutôt dans la question de la culpabilité.
Dans les deux guerres mondiales, il y a eu peu de débats ou de doutes sur l'identité de l'agresseur; la France n'a pas été envahie en raison de provocations ou d'attaques précédentes contre l'Allemagne, ou de la saisie de son territoire. Les puissances occidentales qui sont venues en aide à la France dans les deux guerres l'ont fait pour vaincre les forces allemandes et restaurer la souveraineté française sur son propre territoire.
C'est le cas de la Syrie, et ce point crucial est à présent souligné par la défaite des forces d'invasion et d'occupation. La Syrie n'a joué aucun rôle dans le déclenchement de la guerre en mars 2011, que ce soit par des provocations contre ses voisins ou par des abus sur sa propre population pouvant justifier une "intervention humanitaire" (bien qu'il soit à noter que cette atteinte à la souveraineté d'un autre Etat peut en tout état de cause ne pas être autorisée par le droit international).
Tant militairement que politiquement, le conflit n'était pas une "guerre civile" en ce sens qu'il découlait de conflits internes entre différentes ethnies, religions ou même de conflits politiques et économiques. Des partisans du gouvernement et de l'armée arabe syrienne ou des opposants de l'opposition se trouvaient parmi ces différents groupes, bien que l'inverse n'était pas vrai. Défiant leurs prétentions de représenter "le peuple syrien" et la "démocratie", l'opposition armée et sa base de soutien en Syrie étaient presque exclusivement sunnites et hostiles à tous les autres, un extrémisme défini par le slogan "les Chrétiens à Beyrouth et les Alaouites dans la tombe".
Bien que, dans un certain sens, la guerre se soit transformée en une guerre civile, alors que la tension sectaire était alimentée par le caractère de plus en plus djihadiste de l'insurrection, cette dernière peut être considérée comme la pierre angulaire de la "conspiration syrienne". Comme ce fut le cas en Bosnie vingt-cinq ans plus tôt, les communautés ethniques mixtes qui avaient coexisté pacifiquement pendant des siècles ont été retournées les unes contre les autres par des acteurs étrangers dans un plan fondamentalement malveillant de "diviser pour régner".
Il est franchement étonnant, et à peine compréhensible, qu'aujourd'hui, nous pouvons encore voir les mêmes acteurs - les États-Unis, Israël, l'Arabie saoudite et leurs partisans - continuer à poursuivre le même programme illégitime pratiquement inchangé, même si les vainqueurs du côté de la Résistance définissent les termes d'un accord à Sotchi et à Moscou.
Ces termes, en tant que point culminant de la série de réunions à Astana et de leurs travaux sur les zones de déconflit et les accords de cessez-le-feu, ont empêché les États-Unis et leurs partenaires du Golfe de participer au règlement. Après des années de "négociations" inutiles à Genève, qui n'ont rien réussi à cause de la duplicité des États-Unis, les réunions d'Astana ont été un succès remarquable, de sorte que la coopération et la réconciliation entre presque tous les groupes syriens sur le terrain progressent maintenant très rapidement.
A juste titre, les seuls groupes qui continuent à combattre l'armée syrienne et à lancer des attaques contre des civils autour de Damas et d'Idlib sont également les seuls à être soutenus par les malins "Amis de la Syrie" et leur club "Opposition nationale syrienne", qui tiennent maintenant leur propre rassemblement à Riyad. Ce club de perdants est un triste spectacle, même s'il est présenté au monde entier à travers les médias occidentaux, et légitimé par la présence de Stephan de Mistura de l'ONU.
Les déclarations de la "deuxième réunion élargie de l'opposition syrienne" à Riyad, prononcées par son porte-parole saoudien et chef d'orchestre apparent Adel al Jubair, n'ont plus aucune pertinence ni authenticité, bien qu'elles conservent un air de menace, étayées par six années de mensonges et de soutien indéfectible aux mercenaires takfiri en Syrie. Les appels de ces "anti-syriens" à une "transition politique" excluant Assad sont devenus une parodie, tandis que les véritables leaders de la défense de la Syrie se tiennent fièrement devant leur peuple, à Damas, Moscou, Téhéran et Beyrouth.
Il rappelle une réunion d'un petit conseil municipal, où parmi les propositions sur les places de stationnement et la collecte des déchets plastiques, il y a une résolution pour soutenir une mission vers Mars.
Mais ce n'est pas une réunion de la sorte, en fait le soutien continu de l'ONU tant pour les membres du Conseil national syrien (CNS) - dont certains sont directement liés à des groupes terroristes qui tuent encore des gens en Syrie - que pour l'agenda illégitime et corrompu de ce faux groupe de l'"Opposition syrienne" est très inquiétant. Même la Turquie, dont le partenariat avec l'Arabie Saoudite pour soutenir l'"Armée de la Conquête" a accompagné son long soutien au Conseil national syrien (CNS), a changé de camp pour rejoindre la Russie et l'Iran à Sotchi. Le fait que l'ONU puisse encore peser de tout son poids sur les conspirateurs responsables de la guerre contre la Syrie, alors que les véritables fondements de leur collusion et de leur coopération avec les groupes terroristes, y compris l'État islamique, ont été révélés, est un crédit révélant la main mise de la propagande occidentale sur les populations concernées, y compris l'ONU.
Ce récit n'est plus tenable, en particulier à la suite de l'exposition la plus récente de la collaboration entre les États-Unis et l'EI dans la "libération" de Raqqa par la BBC, une des voix les plus influente de l'établissement britannique.
Cependant, ceux qui, dans les centres de pouvoir occidentaux, prétendent pouvoir se retirer du front de bataille virtuel sous la protection des conventions de Genève qui protègent les forces capitulantes, nous trompent encore une fois. Contrairement aux forces allemandes de la Seconde Guerre mondiale, qui ont été forcées d'accepter les termes du procès et de la punition, suivis de décennies de pénitence et de réparations, les nations impérialistes n'acceptent ni même ne reconnaissent leur responsabilité dans la catastrophe syrienne.
Mais cette grande tromperie - un stratagème bien planifié et impitoyable pour défendre à tout prix les intérêts et l'agenda des États-Unis et de leurs alliés locaux - ne peut tout simplement pas rester impunie. Il ne suffit pas qu'ils battent simplement en retraite et gardent leurs armes - et celle de leurs supplétifs terroristes - au chaud jusqu'à ce que la prochaine "opportunité" se présente ou soit créée.
Le président syrien n'est pas un homme vengeur, et les circonstances actuelles en Syrie ne permettent pas un tel luxe; la récente demande de son gouvernement que les forces de la coalition étatsunienne quittent immédiatement le territoire syrien devrait suffire si elle est appliquée. Cette coalition comprend l'Australie, et bien que le gouvernement australien refuse de confirmer son rôle d'assistance à l'État islamique de Syrie orientale dans le cadre des opérations de la coalition étatsunienne, l'expression "application" doit signifier que ses forces seront prises pour cible sans avertissement si elles se trouvent sur le territoire syrien. Le soutien vigoureux que l'Australie accorde déjà à Israël, à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis équivaut également à une agression indirecte contre la Syrie dans ce contexte.
Bien qu'il puisse s'agir d'une menace creuse pour "faire payer les pays agresseurs" pour ce qu'ils ont fait à la Syrie, alors qu'un état d'illusion et de déni est enraciné dans l'hémisphère culturel et politique occidental, il ne peut être simplement oublié ou négligé. Même si les Syriens se sont déjà montrés capables de pardonner à leurs propres frères d'avoir été balayés par la fausse révolution et même d'avoir commis de terribles atrocités les uns contre les autres, il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils soient aussi généreux envers les criminels étrangers qui, sciemment et intentionnellement, leur ont infligé tant de souffrances et de destruction.
En tant qu'"intermédiaires" dans cette guerre, il nous appartient maintenant de poursuivre sans relâche nos propres gouvernements au nom des Syriens jusqu'à ce que la culpabilité de nos dirigeants dans la planification ou la connivence de ce terrible crime soit prouvée et admise et qu'une sorte de pénitence soit imposée. À tout le moins, nos efforts par le biais de plateformes médiatiques alternatives comme celle-ci doivent à tout le moins empêcher qu'une conspiration aussi monstrueuse et meurtrière ne se reproduise.
Si cela semble presque impossible, alors nous devons aller plus loin - confronter nos dirigeants directement, exiger publiquement qu'ils rejettent l'"Opposition syrienne" soutenue par les Saoudiens comme étant illégitime, et soutenir sans ambiguïté la prochaine conférence sur la Syrie et les plans de règlement de la Russie.