A l'occasion de la déclassification de nouvelles archives étatsuniennes en 2016, TeleSUR revient sur l'opération Condor planifiée par les Etats-Unis dans les années 1970 pour lutter contre les mouvements de gauche en Amérique latine, révélant une volonté d'installer des dictatures au pouvoir favorables aux intérêts étatsuniens, de truquer les élections, de s'appuyer sur d'anciens nazis pour lutter contre la "subversion" avec l'instauration à grande échelle de la torture et une complicité des pays occidentaux notamment en Europe.
Des procédés qui rappellent étrangement, mais à une moindre échelle, les méthodes utilisées par l'Etat français depuis la Vème République dans son pré-carré africain : assassinats d'opposants, installation de dictatures, occupation militaire, contrôle de la monnaie, poursuite des méthodes de torture installées durant la colonisation, trucage des élections, collaboration étroite avec des régimes génocidaires mais qui n'ont jamais fait l'objet d'une moindre commission d'enquête (et non de mission d'information parlementaire) en France ni de déclassification d'archives importantes. SLT
L'opération Condor fait référence aux efforts clandestins des USA dans les années 1970 pour débarrasser les dictatures soutenues par les États-Unis d'opposants progressistes ou pour renverser carrément les gouvernements progressistes d'Amérique du Sud.
On estime qu'il y aurait au moins 60 000 morts, des milliers de disparus et d'exilés, ainsi que des stratégies de torture. Parmi les victimes figuraient des dissidents et des gauchistes, des dirigeants syndicaux et paysans, des prêtres et des religieuses, des étudiants et des enseignants, des intellectuels et des guérilleros présumés.
L'opération Condor en chiffre :
ARGENTINE
Les vols de la mort en Argentine
Des documents déclassifiés sur l'opération Condor révèlent que les États-Unis connaissaient et aidaient la dictature argentine alors qu'elle jetait des prisonniers à demi inconscients dans les tristement célèbres " vuelos de la muerte ", ou vols de la mort. (En savoir plus)
Une nouvelle opération Condor révèle la terreur et la torture en Argentine.
L'un des documents mis en lumière par les archives était un résumé du Conseil de sécurité nationale sur la torture infligée à Alfredo Bravo, président de l'Assemblée permanente des droits de l'homme d'Argentine. (En savoir plus)
CHILI
Les nazis ont formé et soutenu l'opération Condor au Chili
Un rapport très secret de 1979 présenté au Comité des relations étrangères des États-Unis révèle qu'Augusto Pinochet, dictateur chilien soutenu par les États-Unis, a reçu l'aide d'anciens nazis pour former et soutenir ses activités dans le cadre de l'Opération Condor. (En savoir plus)
EQUATEUR
Les documents de l'opération Condor montrent que les États-Unis voulaient truquer les élections en Équateur.
Des documents classifiés précédemment publiés plus tôt cette semaine sur l'opération Condor ont apporté un éclairage supplémentaire sur la façon dont les États-Unis contrôlaient et s'immisçaient dans la politique latino-américaine dans les années 1970, montrant comment les États-Unis avaient lancé l'idée de "retoucher" les résultats des élections en Équateur, alors que la victoire d'un président de gauche semblait probable. (En savoir plus)
EUROPE
L'Opération Condor a tenté de "liquider" des militants des droits humains
Les nouveaux documents déclassifiés révèlent que l'opération Condor s'est étendue aux missions en Europe visant à anéantir les exilés politiques de gauche qui avaient fui l'Amérique du Sud. (En savoir plus).
Les Etats-Unis ciblent les radicaux européens, Carlos le Jackal
Des documents récemment publiés révèlent que dans le cadre de l'Opération Condor, un réseau international d'agences de renseignement latino-américaines de droite, a pris pour cible des militants européens, principalement des militants vénézuéliens, dont Ilich Ramírez Sánchez, membre vénézuélien du Front populaire de libération de la Palestine, connu sous le nom de Carlos le Jackal. (En savoir plus).
DESTABILISATION REGIONALE
La menace de la survenue de " terroristes " de gauche a éclipsé les préoccupations internationales concernant les droits de l'homme dans la région.
La dernière publication de documents précédemment classifiés sur l'Opération Condor révèle que les États-Unis ont caractérisé l'Amérique latine comme une région voulant un régime autoritaire et paternaliste, tout en montrant comment les régimes de droite parrainés par les États-Unis voyaient la politique étatsunienne et ses préoccupations au sujet des droits de l'homme... (Lire la suite)