L’UE, paradis des parasites fiscaux (Agoravox)
par Laurent Herblay
18 Novembre 2017, 09:15
Paradis fiscaux
UE
Banques
Les nouvelles révélations sur la désertion fiscale des multinationales et des célébrités ont soulevé une nouvelle vague d’indignation. Mais les indignations du passé n’ont absolument rien produit, comme le note Adrien Mathoux dans un bon papier de Marianne. Car dans l’UE, le ver est dans le fruit, entre des traités qui facilitent ces pratiques, et la présence de nombres parasites en son sein.

L’UE, meilleure alliée des parasites fiscaux
Comme le note Eric Alt, vice-président d’Anticor, pour
Marianne, «
ce qui est très intéressant avec les Paradise Papers, c’est qu’ils révèlent des faits légaux (…) On s’aperçoit que l’évasion fiscale interroge la qualité de la règle de droit, et les intérêts derrière sa fixation ». D’où mon parti-pris, malheureusement très isolé pour l’instant, de parler de
vol légal, pour bien signifier que ces pratiques ne sont pas normales, même si elles sont légales. Ne parler que d’évasion (d’une prison fiscale) ou d’optimisation revient à amoindrir la critique de ces pratiques, voir à les légitimer quelque part.
Quel dommage que tous ceux qui se battent sur ce sujet ne fassent pas plus attention à leur vocabulaire !

Il faut dire que
l’UE est un paradis pour de telles manipulations. La liberté de circulation des produits et des capitaux est totale, tout comme la facturation arbitraire de services d’une filiale pratiquement basée dans un parasite fiscal pour diriger le chiffre d’affaires et les profits là où c’est le plus intéressant. En plus, les multinationales ont un large choix de parasites fiscaux possible,
entre l’Irlande, le Luxembourg, ou les Pays-Bas, quand ce n’est pas dans des pays plus ou moins périphériques, le Royaume-Uni et ses îles, ou la Suisse. Bref, loin de combattre ces parasites, comme le soutient Moscovici, l’UE est en réalité un paradis pour les parasites fiscaux et ceux qui veulent échapper à l’impôt.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :