Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Très longs brefs séjours en Suisse : "La Lettre du Continent" expose la gestion à distance du Cameroun par Paul Biya (Cameroon Voice)

par Ndam Njoya Nzoméné 6 Novembre 2017, 03:16 Biya Suisse Genève Françafrique France Cameroun Suissafrique Dictature

Très longs brefs séjours en Suisse : "La Lettre du Continent" expose la gestion à distance du Cameroun par Paul Biya (Cameroon Voice)
 
 
L'hôtel Intercontinental à Genève

« S'il reste si longtemps en Suisse, le président camerounais veille à ne pas dépasser quarante jours d'absence de son pays au risque de déclencher la vacance du pouvoir constitutionnel », a écrit mercredi la revue confidentielle "La Lettre du Continent" paraissant en France, à la suite d'une investigation effectuée par ses soins sur les fréquents longs séjours  du très fantomatique président camerounais et restituée dans un article titré « Comment Biya préside depuis Genève, onzième région du pays. ».

Où notre confrère révèle que « VIP assidu de l'hôtel Intercontinental, le chef de l'Etat (camerounais, ndlr) a fait de la Suisse l'antichambre de son pouvoir. ».

Dans sa parution de mercredi, le journal français vendu à l'abonnement promène ses lecteurs dans les dédales des trente derniers jours du séjour du président Biya en suisse où il a d'ailleurs ses habitudes, lui qui, à en croire certains mauvaises langues de son propre pays, passe moins de temps dans son pays de "sauvages puants" que dans la capitale du pays de Guillaume Tell dont il affectionnerait particulièrement le doux confort qu'offre un des établissements hôteliers, l'hôtel Intercontinental –pour ne pas le nommer-.

Le journal pour lequel la chambre d'hôtel n'a visiblement plus aucun secret apprend aux Camerounais comment leur président presque nonagénaire, au pouvoir depuis 35 ans, opère depuis la Suisse où il passe souvent plusieurs mois chaque année, à des milliers de kilomètres du siège du pouvoir à Yaoundé, parfois avec femmes et enfants. Sans oublier le personnel préposé à la sécurité de la présidentielle famille et le personnel domestique, que l'on imagine logés dans le prestigieux établissement aux frais de la princesse. 

Expliquant comment Genève, ou plutôt l'hôtel Intercontinental est devenu(e) l'antichambre du pouvoir d'Etat du très lointain Cameroun, la revue fondée en 1985 par Antoine Glaser et éditée depuis le début de la décennie en cours par Indigo Publications indique que le président camerounais tient régulièrement des réunions avec ses collaborateurs dans son hôtel où seul son garde du corps Joseph Fouda a directement accès à lui, et que pour  cela, ses proches collaborateurs se doivent de faire la navette Yaoundé-Genève et inversement, « …dossiers en main ». Jean Nkuete (Secrétaire général du Rdpc  –parti au pouvoir-) et Ferdinand Ngoh Ngoh (Secrétaire général de la Présidence de la République) feraient partie de ceux qui se seraient livrés à un tel exercice en ce mois d'octobre, au moment où le pays, au bord de l'implosion, se la filait belle.

Sur ce volet de la gestion à distance des dossiers et crises du pays par le président, le journaliste camerounais Jean-Marc Soboth commente les révélations de La Lettre du Continent en ces termes : « À toutes les crises, M. Paul  Biya applique toujours avec succès la triple technique de la diversion, de la diabolisation et du pourrissement. Cette méthode a du mal à venir à bout de la détermination des Anglophones… 30 jours donc d'incertitudes ponctuées d'accrochages à l'entrée de l'hôtel Intercontinental de Genève entre sa garde et des manifestants anglophones que ses éléments n'auraient pas hésité à tuer d'une salve de mitrailleuse si cela ne se passait pas dans un pays (la Suisse) où la vie de tout homme a plus de valeur qu'au Cameroun de M.  Paul  Biya et du BIR… »

 

 
Le président Biya prononçant son discours lors de la 72ème session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU.

Il faut rappeler que le chef de l'Etat camerounais qui avait quitté Yaoundé le 14 septembre 2017, pour prendre part à la 72ème session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU prévue à New-York, aux Etats-Unis, et qui avait été aperçu à la tribune de l'ONU le 22 septembre, n'est revenu dans son pays que le 21 octobre.

Ndam Njoya Nzoméné
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page