Lors de sa visite au Burkina Faso, Macron a du faire face à l'hostilité de la foule envers la politique françafricaine que celui-ci défend bec et ongle tout en s'en défendant : franc CFA et occupation militaire.
Le convoi du chef de guerre Macron a été caillassé selon l'AFP et BFM TV tandis que des militaires français ont été visés par une grenade.
« Lors du déplacement de ce jour, à Ouagadougou, un véhicule de la délégation a fait l’objet d’un jet de pierres », confirme sur Twitter le porte-parole de la présidence de la République, Bruno Roger-Petit. Pendant cet incident, Emmanuel Macron « s’entretenait avec son homologue, le président Kabore » précise Bruno Roger-Petit. Il n'y a eu rien de grave semble-t-il. (AFP)
Par contre dans le nord du pays, "un peu plus de deux heures avant que l’avion du président français n’atterrisse, des individus encagoulés ont attaqué un véhicule de l’armée française dans le nord de la capitale burkinabé. Ils ont manqué leur cible mais blessé trois riverains. Des individus encagoulés ont lancé lundi soir une grenade contre un véhicule de l’armée française dans un quartier nord de Ouagadougou, blessant trois riverains dont un grièvement. L’événement est intervenu peu avant l’arrivée d’Emmanuel Macron dans la capitale burkinabé pour sa première tournée en Afrique." (BFM TV)
La conférence de presse de Macron a été pour le moins chahutée. Et cela d'emblée de jeu. Sur une question sur l'électricité au Burkina, Macron a dérapé en s'adressant à son homologue burkinabé de manière peu diplomatique. Poussant semble-t-il ce dernier à s'éclipser : «Mais vous m'avez parlé comme si j'étais le président du Burkina Faso», a-t-il ainsi lancé en réponse à une question de l'assistance sur le mauvais état de l'université de Ougadougou : «Quelque part vous me parlez comme si j'étais encore une puissance coloniale», a encore souligné le président. «Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso», a-t-il encore martelé sur un ton mi-amusé, mi-excédé. Et de s'exclamer, alors que l'agitation de l'assistance, partagée entre rires, applaudissement et sifflet, était palpable : «C'est le travail du président [du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré]. L'intéressé quittant subitement la salle. Emmanuel Macron lui lance encore, tout en le tutoyant : «Du coup, il s'en va... Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation...».
Voici comment un chef d'Etat français s'adresse à son homologue africain au temps des néocolonies. Certains parlent déjà d'incident diplomatique. Le respect n'est pas le fort de Macron semble-t-il, on le savait (Lire le Macron's Watch n°0), mais d'ici à humilier un président africain. {RT «Pas à moi de réparer votre électricité»: Macron au président du Burkina qui quitte la salle (VIDEO)].
La politique étrangère de l'exécutif est au zénith de la bêtise. https://twitter.com/frdesouche/status/935521795570061312 …
Voici comment un chef d'Etat français s'adresse à son homologue africain au temps des néocolonies. Certains parlent déjà d'incident diplomatique. Le respect n'est pas le fort de Macron semble-t-il, on le savait (Lire le Macron's Watch n°0), mais d'ici à humilier un président africain. {RT «Pas à moi de réparer votre électricité»: Macron au président du Burkina qui quitte la salle (VIDEO)].
En terme de mépris envers les Africains, Macron semble un multirécidiviste. Il pourra ajouter dans sa hotte de suprémaciste, sa remarque humiliante et dégradante envers le président élu démocratiquement du Burkina Faso. Pour mémoire, un petit florilège qui n'en finit pas de s'étoffer.
Pour une conférence de presse cela commence fort, la presse française n'en a que très peu parlé et le compte Twitter de Macron aurait été expurgé de l'échange avec le président Kabore selon RT.
Voici l'intégralité de la conférence de presse en vidéo.
Face aux questions des étudiants Burkinabé, Macron a déclaré qu'il allait déclassifier les archives couverts par le secret défense concernant l'assassinat de Thomas Sankara. soulevant les applaudissements de la salle. Par contre sur l'arrestation de François Compaoré en France - frère de l'ex-dictateur soutenu et installé par la France au pouvoir puis exfiltré - et impliqué dans l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, Macron a rappelé l'indépendance de la justice française tout en laissant entendre qu'elle pourrait répondre à la demande d'extradition de la justice burkinabé (à 26'00 sur la vidéo ci-dessous) soulevant également des applaudissements modérés dans la salle.
Interrogé sur le sujet sensible de la démographie, de la lutte contre l'immigration, de la Libye, et de Barkhane (à 33'00''), Macron reprend un ton paternaliste et ne peut s'empêcher de jouer au professeur avec l'étudiant qui lui a posé la question en lui demandant de retravailler ses fiches et d'approfondir ses études (35'00''). L'étudiant prend l'exemple de la Chine comme puissance démographique qui a pu de par son poids démographique se développer et Macron le rabrouant par rapport au fait que la Chine a installé un contrôle des naissances. Ce sont deux sujets liés mais pourtant différents. L'Afrique en dépit du discours macroniste visant au contrôle malthusien des naissances en Afrique, est largement en sous-démographie au regard de l'espace dont elle dispose et des guerres néocoloniales et impérialistes qui la ravagent. Il est vrai qu'un pays surpeuplé ne peut être contrôlé et occupé de la même manière qu'un pays sous peuplé. C'est ce auquel faisait allusion l'étudiant lorsqu'il s'adressait à Macron qui a feint de ne pas comprendre. La Chine a favorisé initialement la croissance démographique pour ensuite envisager un contrôle des naissances dans les années 80.
Sur le discours du G20, si Macron reconnaît son erreur quant au terme de "défi civilisationnel" qu'il a employé au G20 et revient donc sur son discours raciste de Hambourg, il continue à dénoncer l'excès démographique en Afrique en déclarant à son interlocuteur qu'il en est un défi vivant par son discours. Il reprend son discours lancinant aux accents malthusiens entre la surcroissance démographique et le manque de croissance économique du Faso nécessitant selon le Professeur Macron de choisir le moment de transition démographique, en somme de contrôler la natalité. Pourtant des organismes comme le CADTM pose la question ouvertement de savoir "qui est responsable du sous-développement de l’Afrique : les femmes africaines ou le G20 ?".
Selon le CADTM, le professeur Macron souffre d'une méconnaissance de la pauvreté en Afrique qui n'est sans doute pas enseignée à l'ENA : " Les causes du « sous-développement » africain ne sont apparemment pas enseignées à l’ENA, pas plus que celles des « sans-dents » de son prédécesseur. Confondre les symptômes d’une maladie, ou d’un grave problème comme la surpopulation, avec ses causes, est symptomatique de ces décideurs néolibéraux qui préfèrent faire porter la responsabilité des inégalités et des injustices sur les victimes plutôt que sur les responsables. Mais pour cela il faut ranger l’histoire dans un tiroir inatteignable de sa mémoire. Oublier le pillage des ressources naturelles de ce continent par l’Europe depuis le milieu du XIXe siècle à travers la violente colonisation d’hier, le dramatique néocolonialisme d’aujourd’hui à travers les assassinats, la corruption, l’extractivisme, l’ingérence politique françafricaine et la dette illégitime. Oublier aussi la tragédie lointaine, de l’extraction de la force de travail durant les trois siècles précédents de ces dizaines de millions de jeunes africains, esclaves exportés dans des conditions pires que le bétail. Cette pensée tellement primaire de Macron sur les femmes africaines révèle un mépris raciste et sexiste, émanant du président français à savoir un homme, un blanc et un chef d’État."
A 36'30'' Macron tout en s'en défendant, lui qui est si en difficulté pour parler des droits de l'homme aux tyrans amis (Sissi, Bin Salman en Arabie saoudite, aux Emirats Arabes Unis), va donner une leçon au président burkinabé - dans une démocratie naissante occupée militairement par la France - sur la déscolarisation des jeunes filles au Faso, les mariages forcées en sous-entendant qu'il faut qu'il s'en occupe. Comme si le président actuel du Faso n'avait pas déjà commencé cette réforme. Macron vient en donneur de leçons dans un pays indépendant alors qu'il refuse d'en donner aux dictateurs à qui il vend des armes massivement. Il se permet avec les Burkinabé, ce qu'il ne se permet pas avec l'Egypte, l'Arabie saoudite ou bien les EAU. Macron semble intervenir quasiment en terrain conquis, dans une néocolonie française, ce qui pour le président élu démocratiquement du Faso peut apparaître comme une gifle. "Je pense que le temps est venu d'une grande réflexion aussi des organisations et des gouvernements africains pour savoir comment relever ce défi de l'éducation et de la démographie". (A 37'10''). Puis la logique des associations macroniennes semble révéler les véritables obsessions du Président français sur la démographie croissante en Afrique. Est-ce la peur d'une invasion en Europe par l'afflux de migrants ?
(37'30'')"Là aussi mettez vous à la place d'un étudiant français ou plutôt de ses parents qui travaille...si vous leur dites moi j'ai un droit d'accès sans condition, j'arrive, je viens sans condition, c'est un peu ce que vous disiez. Moi je vais vous dire, je suis président de la république française, je ne peux pas expliquer cela à mes classes moyennes". (Macron endosse le costume du Monarque de la Vème République à la perfection).
(39'00'') Sur la Libye, Macron, concernant l'esclavage, demande aux Burkinabé de réfléchir à "qui sont les trafiquants ? Posez vous quand même cette question en tant que jeunesse africaine ? Vous êtes incroyable ! Qui sont les trafiquants mais ce sont des Africains mon ami, ce sont des Africains ! Posez vous cette question. Ce ne sont pas des Français qui sont en train de faire les passeurs en Libye !..Il y a aujourd'hui des Africains qui esclavagisent d'autres Africains !". Et Macron ensuite de justifier le rôle de la force Barkhane pour lutter contre les terroristes au Sahel (que pourtant l'Etat français à contribuer à répandre en Afrique en détruisant la Libye et en les soutenant).
Rien donc dansle discours macronien, sur la manière dont la France a détruit les Africains comme Kadhafi qui avait instauré un Etat de droit prospère en Libye rayonnant sur l'Afrique et tolérant notamment vis à vis des populations noires, rien sur le soutien français aux milices islamistes durant la guerre de Libye qui pratiquent actuellement l'esclavage en Libye. Il y a un profond mépris derrière le discours macronien accusatoire envers les Africains sans tenir compte du rôle de prédation de premier ordre de l'Etat français en Afrique. Ceci a été forclos de son discours pour se concentrer sur une accusation à charge sur les Africains.
Dans son livre "Perilous Interventions", l'ancien représentant indien à l'ONU, Hardeep Singh Puri, note qu'avant la guerre, la Libye avait moins de sa population dans la pauvreté que les Pays-Bas. Les Libyens avaient accès à des soins de santé gratuits, à l'éducation, à l'électricité et à des prêts sans intérêt, et les femmes jouissaient d'une grande liberté qui a été applaudie par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en janvier 2011, à la veille de la guerre qui a détruit le gouvernement. Aujourd'hui, la Libye demeure si dangereuse que le Comité des affaires étrangères de la Chambre des communes n' a pas été en mesure de se rendre dans le pays pendant son enquête. Il note dans le rapport qu'une délégation s'est rendue en Afrique du Nord en mars 2016. Ils ont rencontré des politiciens libyens à Tunis, mais "ils n'ont pas pu se rendre à Tripoli, Benghazi, Tobrouk ou ailleurs en Libye en raison de l'effondrement de la sécurité intérieure et de l'État de droit".
Lire à ce sujet compte tenu de l'ignorance crasse affichée et feinte par le chef de guerre français si prompt à l'accusation et si pauvre en matière d'autocritique, lire à ce sujet :
- Après la guerre de Sarkozy-Obama-Clinton-Cameron en Libye, des milices pratiquent la traite négrière (Vidéo)
- Londres fait son autocritique sur la Libye, Paris persiste et signe. Le terrible coût de l’intervention militaire de 2011 (Orient XXI)
- Kadhafi, mémoire d'outre-tombe, 2011 : "Bande d'idiots vous détruisez le mur libyen qui empêche les migrants et aussi les terroristes d'arriver en Europe !". "Vous soutenez les terroristes d'Al Qaïda !" (Vidéo)
- Le Sahel victime de la "stupide guerre de la Libye" menée par Sarkozy et Cameron avec le soutien d'Obama et l'approbation d'Hollande (Canard enchaîné)
- Le rapport du Parlement britannique détaille comment la guerre de 2011 de l'OTAN en Libye fut basée sur des mensonges (Salon)
- Le représentant de l'ONU pour la Libye craint la "faillite du pays dans 18 mois" et "dénonce un système de prédation" (Vidéo)
- Rapport parlementaire britannique : La guerre franco-britannique soutenue par les USA contre la Libye est basée sur des mensonges (EuroNews)
- Sarkozy-Khadafi - l'enquête hors-norme et les dessous de la diabolisation de Kadhafi dans la presse française (Vidéos)
- Se souvenir de Mouammar Kadhafi et de la Grande Jamahiriya libyenne (BAR)
Faudra-t-il rappeler à Macron que les miliciens soutenus par la France en Libye ont organisé des massacres à caractère génocidaire sur les Libyens noirs et Africains sub-sahariens ? Qui les a portés au pouvoir si ce n'est la politique française et l'Etat français sous Sarkozy dans le cadre de l'OTAN avec leurs alliés du Golfe ? Les suprémacistes ont parfois tendance à oublier leurs crimes et en accuser les victimes.
Les massacres commis par les rebelles soutenus par la France et la Grande-Bretagne à l'encontre des populations noires libyennes et d'Afrique subsahariennes relèvent de massacres à caractère génocidaire : les Noirs en Libye étaient assassinés, torturés, brûlés vivants, violés en raison de leur couleur de peau. L'Associated Press a rapporté en septembre 2011,"Les forces rebelles et les civils armés (par la France notamment, ndlr) rassemblent des milliers de Libyens noirs et de migrants d'Afrique subsaharienne. L'AP note : "Presque tous les détenus disent qu'ils sont des travailleurs migrants innocents." En 2012, il y a eu des rapports selon lesquels les rebelles mettaient en cage des Libyens noirs et les forçaient à manger des drapeaux. Human Rights Watch a également averti en 2013 des "violations graves et continues des droits de l'homme contre les habitants de la ville de Tawergha, qui sont généralement considérés comme ayant soutenu Mouammar Kadhafi". Les habitants de Tawergha étaient des descendants des esclaves noirs et particulièrement pauvres. Human Rights Watch a rapporté que les rebelles libyens ont effectué "des déplacements forcés d'environ 40 000 personnes, des détentions arbitraires, des tortures et des assassinats sont répandus, systématiques et suffisamment organisés pour constituer des crimes contre l'humanité".
Actuellement les migrants sub-sahariens sont traités comme des esclaves et subissent une nouvelle traite négrière en Libye. La Libye était entrée dans la grande Histoire de par son développement sous l'ère du régime socialiste et panafricain de Kadhafi, elle a été renvoyée à l'Etat de barbarie et à la préhistoire après l'intervention du tandem diabolique Sarkozy-Cameron et de leurs alliés du Golfe. (RP n°9).
- Quand un rapport de la DIA révélait comment des terroristes d'Al-Quaïda en Libye aidaient la CIA à envoyer des armes pour les "rebelles" syriens en 2012
- UN NOIR CRUCIFIE DANS LA LIBYE DE L’OTAN ET DES DJIHADISTES DE 2015 ! (Alterinfo.net)
- La machine de guerre étatsunienne (et française) déroule sa marche de mort à travers le continent africain (BAR)
- [Vidéos] Mis en cause pour crimes contre l'humanité en Libye, Sarkozy se présente aux élections présidentielles françaises
- Les médias de la haine incitant au nettoyage ethnique des Noirs en Libye
- Gros déballage sur la désinformation médiatique française durant la guerre en Libye sur Europe 1. Selon un prof de Science Po : "Une fake news : c'est une fausse information qui n'est pas cautionnée par les autorités" (Vidéo)
Enfin, on ne parlera jamais assez de la responsabilité actuelle de l'Union européenne qui favorise le blocage des migrants africains dans l'enfer libyen créé par la politique de Sarkozy-Obama-Clinton-Cameron et leurs alliés du Golfes.
- Bloqués en Libye à cause de l'UE, les migrants d'Afrique noire sont torturés (Slate.fr)
Dernières questions accordées par Macron. Un intervenant évoque le manque de formation professionnelle au Burkina Faso puis un autre revient sur le Franc CFA et l'impérialisme français (44'00''), une autre question revient sur les normes françaises imposées au Burkina Faso dans ses choix dans une salle très chahutée.
(51'30'') Macron défend sans vergogne le Franc CFA pour assurer la stabilité de la zone franc.
Dans les colonnes du Monde, l’économiste Kako Nubukpo a fustigé la position du président français sur le franc CFA, qu’il juge « imprécise et caricaturale ». Ainsi selon ce directeur de la Francophonie économique et numérique de l’OIF, il s'agit "d''une façon arrogante, pour ne pas dire plus, de la part de M. Macron, d’exprimer le déni de l'histoire monétaire françafricaine, renvoyant les dirigeants africains à leur servitude monétaire volontaire, les mettant à nu de la pire des façons, à travers des réponses d’une violence symbolique inouïe, dont la plus emblématique fut sans doute : « Le franc CFA est un non-sujet pour la France». (Le Monde Franc CFA : les propos de M. Macron sont « déshonorants pour les dirigeants africains » ).
Il ajoute : "Imprécise, car M. Macron semble ignorer que cette monnaie fut imposée aux Africain.e.s dans le cadre des turpitudes de la colonisation française. En effet, le franc CFA est le produit de la création de la Banque du Sénégal en 1855, banque créée grâce aux ressources versées par la métropole française aux esclavagistes en guise de réparations après l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848. Cette banque deviendra, au début du XXe siècle, la Banque de l’Afrique de l’Ouest (BAO), qui aura le privilège d’émission de la monnaie ancêtre du franc CFA qui naîtra officiellement le 26 décembre 1945, dix ans avant la création de l’Institut d’émission de l’Afrique occidentale française (AOF) et du Togo, lequel institut deviendra la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) quelques années plus tard. C’est dire si le fait monétaire en Afrique francophone épouse les contours de la violence esclavagiste, coloniale et postcoloniale. Rien que pour cela, pour les souffrances des paysan.e.s africain.e.s obligé.e.s de payer l’impôt en franc CFA, dont la disponibilité exclusive était liée à la rémunération de la production et de la vente des produits de rente (café, cacao, coton) et donc l’abandon des cultures vivrières, M. Macron aurait dû faire preuve de respect et de plus d’égards à l’endroit des enfants et petits-enfants de paysan.e.s burkinabé.e.s qui ont payé un lourd impôt colonial, fait de travail forcé et de déportations massives vers la zone « office du Niger » au Mali.
Caricaturale, car M. Macron, vantant la prétendue stabilité qu’offre le franc CFA, a oublié d’insister sur le fait que les arrangements institutionnels organisant le fonctionnement de la zone franc constituaient le véhicule par excellence de l’accumulation de richesses hors du continent africain. En effet, la fixité de la parité entre le franc CFA et l’euro, la totale garantie de convertibilité entre ces deux monnaies, et enfin la liberté de circulation des capitaux entre les deux zones (franc et euro), permettent un siphonage en toute légalité des ressources africaines vers des cieux où le capital serait en meilleure sécurité, obligeant les forces productives de la zone franc à recommencer, chaque année, le processus d’accumulation du capital."
Aux dernières nouvelles, Macron aurait l'intention de changer le nom du franc CFA , il l'a déclaré lors de sa conférence de Ouagadougou.
"Le président français Emmanuel Macron s'est dit mardi "favorable" à un changement du "nom" ou à un élargissement du "périmètre" du franc CFA si les Etats africains le souhaitent, lors de son intervention à l'université de Ouagadougou. "La France accompagnera la solution portée par les présidents africains", a déclaré M. Macron en réponse à un étudiant burkinabè qui l'interpellait sur le franc CFA, monnaie considérée comme un instrument d'influence post-coloniale par ses détracteurs." (Le Figaro Franc CFA: Macron "favorable" à un changement de "nom")