Depuis quelques jours, cette région historiquement frondeuse proteste contre le rejet par la majorité présidentielle d'une proposition de loi visant à promouvoir l'identité berbère. État des lieux.
C’est l’amendement qui a mis le feu aux poudres. Un mouvement de contestation a touché plusieurs villes et villages de Kabylie à cause du rejet par l’Assemblée nationale algérienne (APN) d’un amendement visant à promouvoir la langue et la culture berbère (le tamazight).
Point d’orgue de cette colère citoyenne, des manifestations ont drainé lundi 11 décembre des dizaines de milliers de personnes à Tizi Ouzou, Béjaia et Bouira, les trois principales villes de Kabylie. À Bouira, 120 km à l’Est d’Alger, des heurts opposent depuis trois jours des manifestants à des dispositifs anti-émeutes, alors que l’université est fermée. Mercredi 13 décembre, les affrontements se sont propagés à plusieurs quartiers de la ville, contribuant à entretenir davantage la tension en Kabylie, connue pour être une région frondeuse.
Le rejet de cet amendement n’est sans doute qu’un prétexte. La nouvelle génération de Kabyles, biberonnée aux réseaux sociaux, se sent de plus en plus frustrée par le manque d’empressement du pouvoir à promouvoir l’identité berbère, bien que le tamazight soit promue langue officielle depuis la révision constitutionnelle de 2016...