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Les armées du Sahel appliquent-elles un agenda franco-saoudien ? (Algérie Patriotique)

par R. Mahmoudi 26 Décembre 2017, 06:00 G5 Sahel Macron Bin Salman Terrorisme Lutte Collaboration France Arabie Saoudite Françafrique EAU Golfafrique Armée française Articles de Sam La Touch

(c) AFP

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L’aide annoncée, il y a deux semaines, par l’Arabie Saoudite à la force antiterroriste du G5 Sahel et vantée par le président français, Emmanuel Macron, semble moins désintéressée que les médias ont essayé de le faire croire. Pour preuve, la prochaine réunion des membres de ce regroupement régional est déjà programmée à Riyad, en janvier 2018. L’annonce a été faite par l’Elysée, qui fixe d’ores et déjà le «format» dans lequel devrait se tenir cette réunion, qui ne doit pas s’éloigner de celui dans lequel a été organisée la première rencontre, le 13 décembre à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, à l’initiative d’Emmanuel Macron.

«Il y a une logique d’engagement opérationnel des Saoudiens et d’autres pays sur la prise en compte et la lutte contre les vecteurs du financement du terrorisme et de l’extrémisme», dit-on à Paris. Entendre par là que Riyad ne se contente pas d’un rôle de «donateur» ou de «bienfaiteur» dans cette démarche franco-sahélienne qui, comme on le sait, n’inclut pas l’Algérie, ni dans son élaboration ni dans son programme d’action.

Dans la guerre de positions tous azimuts qu’ils ont déclenchée, les dirigeants du régime wahhabite peuvent utiliser cette force régionale comme un tremplin efficace pour se redéployer dans cette région du continent africain, où son rival qatari s’était, à un moment, fortement investi, y compris, comme l’ont montré plusieurs rapports, dans l’activisme de certains groupes terroristes. D’ailleurs, avec ses alliés du Golfe, l’Arabie Saoudite opère aujourd’hui une véritable «razzia» pour débusquer le «vilain petit» Qatar partout où il jouit d’une certaine influence, comme en Tunisie ou en Libye.

Voulue par Paris, cette implication inattendue de Riyad dans la mise en œuvre du plan du G5 Sahel devrait s’accentuer au démarrage de ce projet, dont le coût est estimé à 423 millions de dollars en plein exercice. Pour l’instant, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont annoncé des aides financières de respectivement 100 et 30 millions d’euros à cette force régionale. Pour l’Elysée, «il y a toujours un gap (…) on en est à peu près à 300 millions d’euros de fonds recueillis, ça permet au G5 de fonctionner, de mener des opérations, mais il faut continuer la mobilisation». C’est pour cette raison que dès début 2018, «il y aura d’autres réunions», insiste-t-on à Paris.

Histoire de soutirer encore quelques centaines de millions de dollars aux Al-Saoud et leurs acolytes, lesquels, loin d’être dupes, sauront en faire un meilleur placement.

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