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2018 pourrait être une année terrifiante pour les Etats-Unis et leur allié israélien (Raialyoum)

par Abdel Bari Atwan 6 Janvier 2018, 08:20 Iran USA Israël Echec Impérialisme Articles de Sam La Touch

2018 pourrait être une année terrifiante pour les Etats-Unis et leur allié israélien
Article originel : 2018 May Be A Frightening Year For The US And Its Israeli Ally
Par Abdel Bari Atwan
Raialyoum, 1.01.18

 

Traduction SLT

2018 pourrait être une année terrifiante pour les Etats-Unis et leur allié israélien (Raialyoum)

Il est peu probable que les Etats-Unis et Israël aillent très loin avec leurs nouveaux plans secrets anti-iraniens.

Alors que la Russie s'efforce de faire passer la Syrie d'un stade de guerre et d'anarchie sanglante à un stade de paix, de stabilité et de reconstruction - en invitant toutes les parties à la conférence de Sochi du mois prochain à convenir d'une feuille de route comprenant une nouvelle constitution et des élections présidentielles et parlementaires - les États-Unis et Israël élaborent des plans pour faire exploser la région et la plonger dans de nouvelles guerres sous prétexte de faire face à la menace iranienne.

La chaîne israélienne Channel 10 a révélé qu'un accord secret avait été conclu le 12 décembre, à la suite d'entretiens entre le conseiller israélien pour la sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat, et son homologue étatsunien, H. R. McMaster, pour que les deux parties prennent des mesures et élaborent des scénarios contre l'Iran sur plusieurs fronts. Cela impliquerait des mesures visant à réduire les capacités nucléaires et de missiles de l'Iran, à réduire sa présence en Syrie et à confronter son allié le Hezbollah au Liban. La Maison-Blanche a par la suite confirmé l'existence de l'accord après que les médias en ait été informé.

Lire : - Israël et les États-Unis élaborent un plan conjoint pour "contenir" l'Iran (Daily Beast / 10 TV)

 

Deux événements majeurs devraient se produire dans la région au cours de la nouvelle année. D'une part, l'effondrement de l'Etat islamique (EI) et sa perte de la majeure partie de son territoire en Syrie, et d'autre part, la défaite du projet étatsunien en Syrie. Ce projet s'appuyait sur le recours à des groupes d'opposition armés pour renverser le régime du président Bachar al-Asad et a été contrariée par la fermeté de l'armée arabe syrienne, l'intervention de la Russie et le soutien d'alliés comme l'Iran et le Hezbollah, ce qui a mis la Syrie au seuil d'une nouvelle phase de réconciliation et de renouveau national.

 Dans ce contexte, l'actuelle administration étatsunienne craint un recul de son influence dans la région au profit de la Russie et de la Chine et des puissances régionales telles que l'Iran et la Turquie. L'État colonial israélien, pour sa part, est alarmé par la force du Hezbollah et ses capacités militaires croissantes, et craint les conséquences de son triomphe dans le conflit syrien. Il craint aussi que le Hezbollah se consacre pleinement à la lutte contre la menace israélienne et à l'ouverture de nouveaux fronts au Sud-Liban et dans le sud-ouest de la Syrie.

Ni Channel 10 ni la Maison-Blanche n'ont donné des détails sur les plans et les scénarios que les États-Unis et Israël pourraient poursuivre contre l'Iran et le Hezbollah. Mais il est évident que l'un de ces scénarios consiste à tenter de déstabiliser l'Iran de l'intérieur en organisant des troubles ou des manifestations et en activant un certain nombre de groupes séparatistes armés. Le prince héritier saoudien Muhammad Bin-Salman, l'un des alliés les plus proches de l'administration Trump au Moyen-Orient, l'a dit ouvertement lors d'une interview télévisée il y a quelques mois. Il a averti que son pays allait "faire entrer la guerre à l'intérieur de l'Iran" comme mesure préventive - c'est-à-dire avant que l'Iran ne tente de faire entrer la "guerre" en Arabie Saoudite. Il n'est pas surprenant que les manifestations qui ont eu lieu vendredi dans plusieurs villes iraniennes pour protester contre l'inflation soient en partie le fruit de cette stratégie.

Il est douteux qu'un plan étatsunien et israélien visant à retirer l'Iran et son influence de la Syrie et du Liban aurait de grandes chances de réussir, à moins qu'il ne prévoie une guerre totale. Même alors, ce serait un pari dangereux qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques, en particulier pour l'État colonial israélien. Si les missiles étatsuniens Patriot n'étaient pas en mesure d'intercepter la poignée de roquettes fabriquées et tirées par les Houthis du Yémen contre les villes saoudiennes, il est peu probable que le système israélien Iron Dome s'en tire mieux contre les missiles plus perfectionnés et plus précis du Hezbollah, surtout s'ils sont tirés par centaines, voire par milliers, contre les villes israéliennes.

La menace à laquelle Israël est confrontée a été aggravée. La principale menace vient de l'intérieur: de l'agitation d'un nouveau soulèvement palestinien et de la perspective qu'il se transforme en campagne de résistance armée. Cela n'est pas improbable, compte tenu des tirs récents de roquettes à partir de la bande de Gaza vers les colonies israéliennes au nord, et de l'émergence d'une alliance du Hamas et du djihad islamique avec l'Iran - avec Qasem Soleimani, chef de la brigade Quds de la Garde révolutionnaire iranienne, qui se vante d'avoir été en contact direct avec les commandants militaires des deux groupes islamistes palestiniens.

Les menaces d'Israël et des Etats-Unis peuvent être assimilées à une guerre psychologique, ou elles pourraient viser à rassurer leurs alliés arabes effrayés et les inciter à dépenser des dizaines de milliards de dollars supplémentaires en armement étatsunien. Quoi qu'il en soit, l'année à venir pourrait s'avérer effrayante pour les Etats-Unis et leur allié israélien. Ils peuvent tenter leur chance, mais les résultats ne seront certainement pas à leur goût. Car la région est en train de changer - et rapidement.

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