Le 11 janvier, sur le large de Marseille, un Boeing 737 assurant la liaison commerciale entre Constantine et Lyon-Saint-Exupéry a cessé de répondre au contrôle aérien français, alimentant le doute sur les intentions de l’équipage.
Air Algérie a apporté jeudi soir des éclaircissements concernant “l’interception” d’un de ses appareils en partance de Constantine à destination de Lyon mardi 9 janvier, par l’armée de l’air française.
En quittant l’espace aérien algérien, l’avion d’Air Algérie “a été normalement transféré sur la fréquence du contrôle aérien français qui a donné un code radar et l’a autorisé à opérer directement vers un point de navigation. Une instruction qui a été suivie par l’équipage d’Air Algérie’’, explique à l’APS le chef de division des affaires générales de la compagnie aérienne nationale, M. Reda Toubal Seghir.
Mais depuis cet appel, souligne le même responsable, l’équipage d’Air Algérie “’n’a reçu aucun autre appel du contrôle aérien français jusqu’au moment où un avion d’une compagnie aérienne étrangère opérant dans le même espace a contacté notre équipage sur la fréquence de secours lui demandant d’entrer en contact avec le contrôle aérien français”.
“Il est à préciser que l’avion algérien a suivi normalement son plan de vol et sans déviation de trajectoire”, poursuit M. Toubal Seghir.
“Prenant contact avec le contrôle aérien français, ce dernier informa notre équipage qu’une procédure d’identification a été initiée par les militaires français par l’envoi d’un chasseur, qui est une procédure de sécurité applicable à l’ensemble des compagnies aériennes. Elle vise à s’assurer, en cas de perte de communication radio ou de déviation de trajectoire sans autorisation, que l’aéronef n’est pas sous le coup d’une intervention illicite ou autre”, précise-t-il.
Toubal Seghir fait savoir que “l’équipage demeure en toute circonstance à l’écoute sur deux fréquences : la fréquence de contrôle aérien de la zone où se trouve l’avion ainsi que la fréquence unique de veille et de secours utilisée par les pilotes et les contrôleurs aériens et également par les militaires en cas de problème sur la fréquence de travail.”
Or, affirme-t-il, “à aucun moment, l’équipage de notre vol n’a reçu d’appel sur cette fréquence de secours prévue justement pour ce cas.’’
De plus, Air Algérie “a mis à la disposition des services de contrôle aérien civils et militaires des contacts avec la direction du Centre de contrôle des opérations (centre de suivi permanent des vols) qui a aussi pour charge de communiquer toute situation particulière permettant de maintenir le contact entre les équipages en vol et les responsables au sol via un système de communication propre par message écrit (système acars)”, poursuit la même source .
Dans ce cas précis, le Centre de contrôle des opérations d’Air Algérie (CCO) “n’a jamais reçu d’appel de la part du service aérien civil ou militaire pour lui signifier ou l’informer d’une perte de communication avec ce vol”, précise M. Toubal Seghir.
Mais à toutes fins utiles, Air Algérie “a demandé la transcription des messages radios entre l’avion et les services de contrôle aériens”, détaille le même responsable, ajoutant que “cette transcription permettra de situer les éventuelles défaillances d’un côté comme de l’autre”.