L'Allemagne arrête les ventes d'armes à l'Arabie saoudite suite aux crimes de guerre commis au Yémen
Article originel : Germany Halts Arms Sales to Saudi Arabia over War Crimes in Yemen
American Herad Tribune
Traduction SLT
L'Allemagne a cessé de vendre des armes à l'Arabie saoudite et à la quasi-totalité de ses alliés qui font la guerre au Yémen, dans une décision susceptible d'avoir un impact à la fois sur le Riyad et un effet de domino sur d'autres pays occidentaux et non occidentaux exportant des armes vers l'Arabie saoudite.
Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a déclaré vendredi que le Conseil fédéral de sécurité n'autorisait plus la délivrance de licences d'exportation qui "ne sont pas en conformité avec la conclusion des pourparlers exploratoires," a rapporté l'agence de presse officielle allemande DPA.
Le fonctionnaire faisait référence aux négociations en cours entre les factions politiques allemandes de l'Union chrétienne-démocrate, de l'Union chrétienne-sociale et des sociaux-démocrates sur la formation d'un nouveau gouvernement de coalition.
Un projet sur les exportations d'armes issu de ces pourparlers déclarait que "le gouvernement fédéral, avec effet immédiat, n'exportera plus d'armes vers les pays tant qu'ils seront impliqués dans la guerre du Yémen".
Environ 13 600 personnes sont mortes depuis que l'Arabie saoudite a commencé à diriger un certain nombre de ses États vassaux lors d'une invasion du Yémen en mars 2015 (soutenue par la France, les USA, la Grande-Bretagne et Israël, NdT).
La guerre, à laquelle participent notamment les Émirats arabes unis, la Jordanie, l'Égypte, Bahreïn, le Koweït, le Maroc, le Soudan et le Sénégal, a été renforcée par les approvisionnements en armes et le soutien logistique des États-Unis et du Royaume-Uni (de la France et d'Israël, NdT).
L'an dernier, Washington a signé un accord de 110 milliards de dollars sur les armes avec Riyad.
En arrêtant ses propres ventes d'armes à l'Arabie saoudite, l'Allemagne, un poids lourd européen, pourrait devenir un modèle pour d'autres puissances occidentales et non occidentales qui subissent déjà des pressions pour mettre fin à leurs ventes d'armes au régime de Riyad. Les groupes de défense des droits de l'homme réclament depuis longtemps un embargo sur les armes décrété à l'encontre de l'Arabie saoudite sur les crimes de guerre au Yémen.
L'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont été parmi les premiers bénéficiaires de l'armement allemand en 2016.
Selon le rapport de la DPA, "l'opinion publique allemande se méfie traditionnellement des ventes d'armes et[la chancelière Angela] Merkel a été contrainte de mettre un terme aux ventes à des pays dont les antécédents en matière de droits de l'homme sont précaires".
La seule exception au gel allemand est la Jordanie, qui recevra 130 millions d'euros (158 millions de dollars) de matériel militaire. La Jordanie accueille un escadron d'avions de chasse Tornado allemands et d'autres matériels utilisés par les forces armées allemandes.
Le mois dernier, les législateurs de l'Union européenne ont voté à une écrasante majorité en faveur d'une résolution appelant le bloc à décréter un embargo sur les armes contre l'Arabie saoudite. La résolution non contraignante condamne les attaques contre des civils yéménites en tant que "crimes de guerre" et condamne les membres de l'UE pour avoir autorisé la vente d'armes à l'Arabie saoudite en violation des lois de l'UE sur le contrôle des exportations d'armes.
En septembre 2017, dans leur dernier rapport annuel, les Allemands Heckler et Koch ont annoncé leur nouvelle politique dans leur dernier rapport annuel, déclarant qu'ils ne vendront plus qu'aux "pays verts" et à ceux qui répondent à l'indice de perception de la corruption de Transparency International ainsi qu' à l'indice de la démocratie de l'Economist Intelligence Unit. La liste des interdictions comprenait Israël, l'Arabie saoudite, l'Égypte, les Émirats arabes unis, les Émirats arabes unis, la Turquie, la Malaisie, l'Indonésie ou tout autre pays africain.