Le Paris-Dakar de retour en Algérie ?
Par Bob Woodward
Decryptnews online
Le ministre du Tourisme, M. Mohamed Seghir Kara, a annoncé hier à Alger que, prochainement, le rallye Paris-Dakar comptera de nouveau Alger parmi ses étapes.
Une délégation des organisateurs du rallye, a-t-il précisé, effectuera prochainement une visite à Alger pour annoncer le retour de l’étape d’Alger sur la carte du rallye Paris- Dakar, dans le cadre de l’accord conclu en coordination avec les ministères du Tourisme et des Sports et de la Jeunesse et la Fédération nationale des sports mécaniques en charge du dossier. Le retour de l’étape d’Alger sur l’itinéraire du rallye Paris-Dakar, a-t-il ajouté, “constitue un facteur essentiel pour la promotion du tourisme, car 70 pays prennent part à cet évènement sportif mondial qui est suivi partout dans le monde”.
La dernière fois où le célèbre rallye international Dakar est passé par le territoire algérien remonte à 1993. Parti de Paris, il avait rejoint l’Algérie après un passage par le Maroc avant de se rendre en Mauritanie puis au Sénégal, sa dernière étape. Depuis cette année, la compétition, qui fut pendant quelques années Paris-Alger-Dakar, n’a plus jamais traversé l’Algérie. Depuis 2009, pour cause de menaces d’attentats terroristes, le célèbre rallye s’est délocalisé en Amérique du Sud.
Aujourd’hui, les organisateurs du Dakar veulent remettre un pied en Afrique, plus précisément en Algérie, un pays qui a longtemps symbolisé le mythique rallye. Début décembre, Amaury Sport Organisation, l’organisateur du Dakar, a transmis aux autorités algériennes une proposition officielle. Dans ce document, consulté par Decryptnewsonline, l’organisme français propose d’organiser un « Dakar Séries », « un rallye professionnel et amateur de 6 jours, à partir de septembre 2018 ».
« Cet événement serait organisé selon les plus hauts standards d’organisation et bénéficierait d’une couverture médiatique d’envergure mondiale (…) Le Dakar Series Algérie serait l’opportunité unique, pour la famille Dakar, de remettre un pied en Afrique après 10 ans de présence en Amérique du Sud », souligne le document.
Selon l’indice mondial du terrorisme de l’année 2017, publié par l’Institute for Economics and Peace, dont le siège est en Australie, l’Algérie occupe la 49e place des pays les plus exposés aux risques terroristes avec 3,97 points. Un classement qui confirme le recul de la violence terroriste en Algérie, comparé, par exemple, à celui de l’année 2014 classant l’Algérie à la 21e place.
Sur une liste qui comporte 163 pays, les pays les plus vulnérables sont les pays arabes et musulmans. L’Irak caracole en tête, suivi de l’Afghanistan, du Nigeria, de la Syrie, du Pakistan et du Yémen. Un classement qui s’explique par la persistance de la violence dans ces pays avec la multiplication des attentats terroristes meurtriers et la persistance d’un climat d’insécurité nourri par l’instabilité politique et la guerre civile dans certains cas.
La Turquie, la Libye et l’Egypte viennent respectivement, en 9e, 10e et 11e position. Les attentats-suicide, les accrochages et les attaques visant les patrouilles de police sont les principaux risques auxquels ces trois pays sont toujours exposés. La Tunisie reste aussi dans la zone à risques en venant à la 41e position.
Les pays du Sahel figurent également parmi les pays les plus exposés aux risques terroristes. Le Niger et le Mali occupent respectivement la 20e et la 25e position. La recrudescence des attentats, ces derniers mois, dans ces deux pays voisins de l’Algérie présageait le retour de l’instabilité dans cette région et signait en fait l’échec de l’opération «Berkhane» lancée par l’armée française pour éradiquer les groupes djihadistes dans la région.
Autre indice illustratif de ce classement : l’insécurité dans les pays occidentaux demeure préoccupante, en dépit d’une légère baisse du nombre d’attentats par rapport à l’année 2016, concomitamment au reflux de Daech. Naturellement, la France vient en tête en 23e place, suivie des Etats-Unis (32e), de la Grande-Bretagne (35e) et de la Belgique (40e).
Une offre intervenue à la même période d’une autre proposition : celle d’organiser une étape du Tour de France de cyclisme en Algérie. Les deux événements sont organisés par le même organisme, à savoir Amaury Sport Organisation. Son directeur, Christian Prud’homme, avait effectué en décembre un séjour en Algérie où il a rencontré plusieurs hauts responsables dont le ministre de la Jeunesse et des Sports. Les autorités algériennes n’ont toujours pas répondu aux deux propositions.
Bob Woodward