Les « crimes de guerre » du Maroc au Sahara occidental
Par Marie Verdier
La Croix
L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture remet le 27 janvier son prix des droits de l’homme à Naâma Asfari, militant sahraoui emprisonné au Maroc.
Naâma Asfari en novembre 2010 au camp de Gdeim Izik quelques jours avant son arrestation / Anthony Jean
L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ne veut plus tourner autour du pot et cautionner les dérives sémantiques. Le Sahara occidental qualifié de « provinces du Sud » par le Maroc est bel et bien un territoire illégalement occupé depuis plus de quarante ans. « Le Maroc y mène une intense politique de colonisation, de “marocanisation” de la société sahraouie et de pillage des ressources, misant sur une politique du point de non-retour », fait valoir Hélène Legeay, de l’Acat, bilan des rapports de force en présence à l’appui.
Le Maroc y a encouragé l’installation de 200 000 à 300 000 Marocains en sus des 100 000 à 150 000 militaires et policiers, pour moins de 100 000 Sahraouis natifs du Sahara occidental recensés en 2010 par la Minurso, la mission de l’ONU, dont une bonne partie vivent dans le camp de réfugiés de Tindouf sur le sol algérien.
Un conflit méconnu et oublié
« Le droit de la guerre régi par les conventions de Genève s’applique, les violations des droits humains commises sur ce territoire sont des crimes de guerre », poursuit Hélène Legeay. Mais ces crimes de guerre perpétrés en plein désert adviennent dans un conflit aussi méconnu qu’oublié...