Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Messahel explique de nouveau pourquoi l’Algérie n’engage pas ses troupes au Sahel (TSA)

par Ryad Hamadi 27 Janvier 2018, 13:30 Algérie G5 Sahel Françafrique Refus Armée algérienne néocolonialisme Impérialisme Résistance Terrorisme

Messahel explique de nouveau pourquoi l’Algérie n’engage pas ses troupes au Sahel
Par Ryad Hamadi
TSA

Abdelkader Messahel. (c) New Press

Abdelkader Messahel. (c) New Press

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a de nouveau exclu vendredi l’engagement des troupes algériennes en dehors des frontières, comme tentent de l’y inviter certains pays, notamment la France, « parrain » du G5 Sahel, qui regroupe le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Tchad.

«Vous savez, nous avons notre propre doctrine en matière de paix et de sécurité. Surtout qu’il s’agit de notre région. Nous avons toujours privilégié l’effort national pour faire face à l’événement. Et cela, c’est partant du vécu, de l’expérience que nous avons vécue », a affirmé Abdelkader Messahel dans un entretien accordé à RFI depuis Addis-Abeba où il participe en compagnie d’Ahmed Ouyahia au sommet de l’UA.

Messahel répondait ainsi à la question de l’absence de l’Algérie de ce cadre régional mis en place pour lutter contre le terrorisme. « Nous n’avons compté sur personne pour nous en sortir, après une décennie noire et après 200.000 morts », a-t-il rappelé, selon de larges extraits repris par l’agence officielle.

« Compter sur soi est un facteur extrêmement important. On ne peut pas faire face au terrorisme et, par expérience, s’il n y a pas une véritable mobilisation à l’interne », a-t-il dit.

« Ce dont a besoin le Mali, et ce que nous faisons pour le Mali, nous le faisons pour le Niger aussi, il ne faut pas le perdre de vue. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de troupes. C’est une doctrine. Notre armée a une vocation de défense nationale. C’est constitutionnel, c’est historique, c’est culturel », a-t-il souligné. Pour Messahel « les enfants de l’Algérie défendent leur pays ».

 

65.000 cadres africains formés par l’Algérie

Mais l’absence d’engagement des troupes ne signifie pas que l’Algérie n’apporte pas son soutien aux pays du Sahel. Le chef de la diplomatie algérienne, en écho aux récentes affirmations d’Ouyahia et comme pour répondre à certaines critiques, rappelle que l’Algérie a « beaucoup » investi (plus de 100 millions d’euros, selon Ouyahia) à travers notamment la formation de forces spéciales des pays du Sahel.

« On ne va pas dans d’autres théâtres, ce n’est pas dans notre doctrine. Par contre, notre devoir de soutien ou d’aide aux pays qui sont confrontés à ce genre de situation, là, on le fait par devoir, mais on le fait parfois dans la grande discrétion », a indiqué Messahel.

Il a affirmé que « l’Algérie a beaucoup investi dans la formation d’unités spéciales de lutte contre le terrorisme en territoire saharien ». «Ça, c’est vraiment la spécialité (…) Nous le faisons par les équipements en termes logistiques. Depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, il y a plus de 65.000 cadres africains qui ont été formés chez nous. Nous le faisons pour le Mali, nous le faisons pour le Niger, nous le faisons pour d’autres pays de la sous-région », a-t-il rappelé.

Drogue : « On sait qui fait quoi et qui est derrière quoi »

À une question sur la rupture de dialogue entre l’Algérie et le Maroc à propos de la lutte contre le trafic de drogue, objet de discorde entre les deux voisins, Abdelkader Messahel a affirmé que le dialogue « s’inscrit dans le cadre de la volonté politique des uns et des autres ».

« L’Algérie n’est pas un pays producteur de hachich, de drogue ou autre chose », a –t-il dit. «Nous faisons en sorte que chacun essaie, par les moyens qu’il a, de lutter contre ce phénomène pour la stabilité de la région. Donc, il va falloir que chacun fasse l’effort de son côté, sans qu’il n’ y ait de grandes polémiques », a-t-il dit dans des propos qui tranchent avec ceux d’octobre dernier devant les membres du FCE dans lesquels il avait accusé ouvertement les banques marocaines de se livrer au blanchiment de l’argent de la drogue et la compagnie aérienne de la transporter.

« On sait qui fait quoi et on sait qui est derrière quoi. Donc, ça, tout le monde le sait », a-t-il expliqué, faisant référence aux rapports des Nations unies « qui sont très, très clairs sur les trafics dans le monde ». Dans le même contexte, il a fait observer qu’au Sahel le terrorisme se nourrit des sources du grand trafic dont la drogue et le trafic humain.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page