Pour le pétrole congolais, la France s'accroche désespérément au régime illégal de Kabila
Cameroonvoice
Les accusations de soutien français au régime génocidaire de Joseph Kabila trouvent chaque jour qui passe, un fondement supplémentaire. Et même s'il n'est pas question de questionner les choix diplomatiques d'un Etat, l'unique motivation pour laquelle la France s'accroche à un régime dont les valeurs sont tout à fait aux antipodes des valeurs cardinales et universelles des Etats modernes (respect des droits de l'homme, liberté, égalité et fraternité) soit dit en passant revendiquées par l'Hexagone, sont incontestablement criminelles : la soif de… pétrole.
C'est pour permettre aux sociétés pétrolières françaises, Total en particulier, de s'empiffrer de l'or noir congolais, que la France a opté d'accorder ses préférences au régime tyrannique et dorénavant illégal et illégitime –depuis le 19 décembre 2016- du "Pol Pot de Kin", plutôt que de soutenir le peuple congolais dans sa lute lourdement ensanglantée pour l'avènement d'un régime démocratique, ou à tout le moins, consensuel.
C'est dans cette optique qu'est prévue à Paris pour le 15 janvier une rencontre au sommet entre la direction de Total et des officiels de Kinshasa conduits par le ministre congolais des Hydrocarbures, Aimé Ngoy Mukena Lusa Diese, dans le but de poursuivre les négociations en vue de valider une nouvelle extension de la première période du bloc 3 d'exploitation du pétrole au niveau du bloc Albertine, dans la province de l'Ituri. Nos confrères de AFrica Energy intelligence qui révèlent l'information affirment que lesdites négociations seront ainsi rendus à leur deuxième phase, après une première qui a eu lieu en décembre, toujours à Paris.
Et, précision de taille, nos confrères soulignent que ces derniers temps, « un climat plutôt pro-investisseurs français flotte au palais présidentiel occupé par Joseph Kabila »
On se serait en effet attendu à voir la France, habituée à pousser la gueulante contre les régimes aux mains pleines de sang de leurs concitoyens, cesser toute collaboration avec le régime Kabila dont les hauts faits d'armes depuis le hold-up sur le pouvoir après l'expiration de son dernier mandat fin 2016, se déclinent macabrement en milliers de morts (48 morts par-ci, 3.000 morts par-là, 50 morts aujourd'hui, 20 morts demain… et plus récemment encore 12 morts à la suite d'une simple manifestation pacifique à l'appel du Comité Laïc de Coordination de l'Eglise Catholique). Hélas, au nom du pétrole-roi, il ne faut pas s'attendre à tant de bonnes dispositions d'une France dont l'un des chefs historiques, De Gaulle, a eu un jour l'ignominieux audace d'édicter l'infamante règle selon laquelle les Etats n'ont pas d'amis, mais n'ont que des intérêts.
En d'autres termes, la France qui voudrait pouvoir donner à manger aux siens sans que ceux-ci aient même besoin de se lever de leur lit, n'a aucune envie de s'attirer l'amitié du peuple congolais ou de tout autre peuple, si cela peut retarder un tant soit peu la réalisation de ses intérêts bassement matériels.
En décembre 2017, alors que le peuple congolais annonce au monde entier que le délai accordé à Kabila dans le cadre des accords dits de la saint Sylvestre 2016 -pour gouverner la RD. Congo jusqu'à la tenue de l'élection présidentielle – est arrivé à son terme, et qu'il n'est plus de fait le président du pays, la France se lance dans des négociations avec ce régime dont le moins qu'on puisse dire est qu'il s'apprête à entrer en conflit avec le peuple congolais, véritable propriétaire du pétrole qui cristallise tant ses appétits.
La traduction de cette démarche est des plus simples : la France soutient un groupuscule de bandits qui s'approprient des biens qui ne leur appartiennent pas, parce que lesdits biens lui seront revendus à vil prix. Si ce n'est pas de l'instigation de malfaisance, c'est du grand format de recel.
La question que beaucoup se posent est de savoir pourquoi la France ne pouvait pas attendre que s'établisse au Congo un régime légal et légitime faire des "affaires" pétrolières avec celui-ci ? La réponse quant à elle ne va pas chercher plus loin que la malveillance et la volonté d'évoluer en toute tricherie : En bonne pilleuse des ressources naturelles africaines, la France voudrait faire vite avant qu'il soit tard, et elle ne peut réussir son coup que par le truchement d'une entité qui n'a plus rien à faire des aspirations légitimes du peuple congolais à utiliser à bon escient la fortune dont la nature l'a pourvu.
Seulement voilà, la France qui a le don d'oublier obstinément -malgré les expériences du passé- qu'il n'y a rien d'aussi permanent que le changement, court le risque de voir tous ces contrats de forage et d'exploitation du pétrole congolais annulés par le gouvernement élu ou de transition qui ne manquera pas de s'installer en RDC quand se tournera définitivement la page Kabila.
On ne joue pas impunément à vouloir faire la guerre à un peuple, pour la simple raison qu'on ne la gagne jamais.