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Propagande religieuse. Quand l’Arabie Saoudite désigne les représentants salafistes algériens (El Watan)

par El Watan 15 Janvier 2018, 03:50 Algérie Salafisme Arabie Saoudite Impérialisme

Propagande religieuse. Quand l’Arabie Saoudite désigne les représentants salafistes algériens (El Watan)

Pendant que l’Arabie Saoudite tente de donner l'image d’un pays qui se débarrasse de ses fanatiques, elle se permet d’envoyer, dans d’autres pays, les plus radicales de ses doctrines.

Les gardiens du salafisme le plus rétrograde, qui opèrent dans des institutions officielles saoudiennes, continuent de régner en maîtres absolus dans la majorité des pays musulmans. C’est le cas en Algérie où les représentants du salafisme continuent d’être désignés par le très contesté imam Mohamed El Hadi Ben Ali El Madkhali, qui officie dans l’université islamique de Médine.

Dans un courrier, écrit à la main et adressé aux salafistes algériens, le guide saoudien, élève notamment d’Ibn El Baz et d’El Albani — qui furent des références pour le FIS dissous —, indique en effet avoir adoubé Mohamed Ali Ferkous, Abdelmadjid Djemaa et Lazhar Snigra comme «représentants» de la salafia en Algérie. «Respectez-les et aidez-les», indique le document, daté du lundi 8 janvier dernier. Le document est adressé à «nos frères, demandeurs de la science salafiste en Algérie».

Les trois prédicateurs sont désignés comme «tête de la prédication salafiste dans votre pays». «Nous les connaissons bien et ils ont une bonne réputation chez nous», indique Mohamed Hadi Ben Ali El Madkhali. Ce dernier constitue pour les salafistes algériens une référence suprême. Les trois «chefs» salafistes algériens cités dans le document ont tous été, un jour ou l’autre, des élèves de cet homme qui a, par exemple, décrété «illicite» le fait qu’une femme conduise une voiture. Il a considéré que ce fait contient de «la perversion».

Avant de devenir la référence des salafistes dans le monde, El Madkhali, qui a donné le nom au courant salafiste le plus obscurantiste, a appris son idéologie des chouyoukh qui ont marqué ces cinq dernières décennies le monde salafiste-wahhabite. Il s’agit d'Ibn El Baz, qui fut notamment à la tête du groupement des fatwas d’Arabie Saoudite, et El Albani, qui fut, jusqu’à sa mort à la fin des années 1990, une référence pour beaucoup de salafistes dans le monde.

Si l’activisme des salafistes algériens n’apparaît plus sur la scène politique, leur travail au sein de la société est très efficace. Mohamed Ali Ferkous, qui devient de plus en plus la source qui abreuve en idées rétrogrades des pans entiers de la population, officie sur internet à travers un site que fréquentent des millions de pratiquants en mal d’avis religieux. L’homme, professeur de sciences islamiques à l’université d’Alger, disserte également dans un garage qui sert de siège à une association qu’il préside, situé à Kouba, à Alger.

Cette désignation de représentants du courant salafiste n’est qu’une des formes que prend l’ingérence saoudienne dans la vie cultuelle des Algériens.

En plus de la formation de nombreux salafistes et autres imams autoproclamés, le royaume des Al Saoud participe à la diffusion des idées salafistes et wahhabites à travers des livres, brochures et exemplaires du Coran qu’il offre gratuitement à des mosquées et associations religieuses. Plus que cela, les Saoudiens ont imprimé, à des dizaines de milliers d’exemplaires, une version en tamazight du livre saint.

Ces livres sont essentiellement distribués, gratuitement, en Kabylie où ce courant obscurantiste se déploie de plus en plus.

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