Un pavé dans la mare de Donald Trump. Il aurait planifié la partition des territoires palestiniens
Par Chaabane Bensaci
Lexpression.dz
Le livre intitulé «Feu et fureur à l'intérieur de la Maison-Blanche de Trump (Fire and Fury: Inside the Trump White House)» s'appuie sur plusieurs entretiens avec Steve Bannon sur les circonstances ayant planifié la décision de faire d'El Qods occupée la capitale d'Israël...
Commençons par le commencement: Steve Bannon affirme que le président Trump aurait donné son accord à un plan de partition des territoires palestiniens occupés dont la bande de Ghaza, des lots (de consolation) étant octroyés à l'Egypte et à la Jordanie. Depuis la décision sur l'ambassade américaine à Jérusalem Est (El Qods), on sait que Washington et Israël sont sur la même longueur d'ondes pour ce qui est de consacrer définitivement l'annexion des territoires palestiniens où les colonies sionistes se multiplient à une vitesse alarmante, financées par le gendre et conseiller de Donald Trump, un juif ultraconservateur.
La révélation de Steve Bannon n'est donc qu'une demi-surprise, surtout que le concerné est lui-même de la partie dans ce complot contre les Palestiniens. Que Trump ait adhéré immédiatement à ce projet, caressé depuis des années par Benjamin Netanyahu, est également chose évidente, sachant que sa base électorale est dominée par les chrétiens évangélistes et les lobbies sionistes omnipotents aux Etats-Unis et en Europe occidentale.
Le livre intitulé «Feu et fureur à l'intérieur de la Maison-Blanche de Trump» (Fire and Fury: Inside the Trump White House) s'appuie sur plusieurs entretiens avec Bannon sur les circonstances ayant entouré la décision de faire d'El Qods occupée la capitale d'Israël. Selon l'auteur Michael Wollf, Steve Bannon a fait ces révélations à la faveur d'un dîner, à New York, avec l'ancien président de Fox News, Roger Ailes. La rencontre s'est tenue le 3 janvier 2017, en pleine transition à la Maison- Blanche, à deux semaines de l'investiture officielle de Donald Trump. Au cours de ce dîner, Bannon a confié que «dès le premier jour, nous déplacerons l'ambassade à Jérusalem Est (parce que) Netanyahu est éreinté, Sheldon est éreinté». Sheldon, comme le gendre de Trump, est un sioniste notoire qui a construit sa fortune avec les casinos et financé la campagne de Trump ainsi que les implantations de colonies juives dans les territoires palestiniens occupés. On peut se demander pourquoi ces deux magnats juifs de la scène politique américaine se retrouvent aujourd'hui dans des camps opposés. Bannon n'a pas pardonné à Trump sa mise à l'écart due à la nécessité de faire amende honorable devant le Congrès où nombreux sont les sénateurs républicains qui détestent cordialement l'ancien conseiller pour son entrisme sauvage. Quant à Sheldon, il lui reproche d'avoir «attendu» un an pour mettre à exécution le plan convenu pour Jérusalem et la partition des territoires occupés, tout en restant proche du clan.
Autre sujet du livre qui mérite un temps de réflexion, Trump aurait fait des confidences à des amis selon lesquelles c'est lui, avec son gendre Jared Kushner, qui a «fomenté un coup d'Etat en Arabie saoudite», pour l'intronisation de Mohamed Ben Salmane comme prince héritier au lieu de l'héritier légitime Mohamed Ben Nayef. Cela se serait passé à Riyadh où il a présidé une réunion avec 40 chefs d'Etat de pays musulmans et ramené dans sa besace plus de 480 milliards de dollars. Les autorités saoudiennes ont bien sûr argué que tous les membres de la famille royale adhèrent au choix de MBS pour succéder à son père. Le rôle majeur de Jared Kushner, conseiller et émissaire de Trump pour le...Moyen-Orient où il est à même d'imposer les exigences d'Israël, la personnalité du président américain taxé d' «erratique», «pervers» et «incompétent», les décisions contre sept pays musulmans et l'annexion d'El Qods malgré les condamnations de la communauté internationale pour une fois unanime, voilà autant d'indices qui prouvent combien le mandat de Trump va être lourd de conséquences internes et internationales.