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Un marché de l’électricité qui suscite bien des convoitises. Batailles commerciales pour éclairer l’Afrique (Monde diplomatique)

par Aurélien Bernier 3 Février 2018, 04:08 Electricité Multinationales néocolonialisme Françafrique Veolia Borloo Vinci France Afrique

Fermes éoliennes, barrages, centrales solaires, géothermiques ou nucléaires… Le marché de l’énergie se développe sur tout le continent noir, suscitant la convoitise des géants mondiaux de l’électricité, mais aussi de certaines entreprises africaines. Il est vrai que les besoins sont immenses : près de 650 millions d’habitants n’ont toujours pas accès à l’électricité.

 Tahir Karmali. — Sans titre I, de la série « Jua kali » (Soleil ardent), 2014 © Circle Art Gallery, Nairobi

Tahir Karmali. — Sans titre I, de la série « Jua kali » (Soleil ardent), 2014 © Circle Art Gallery, Nairobi

On ne compte plus les initiatives destinées à alimenter l’Afrique en électricité. En 2012, les Nations unies inaugurent le dispositif Énergie durable pour tous, qui vise à fournir, d’ici à 2030, un accès universel aux sources modernes de courant, avec une priorité naturellement donnée à l’Afrique. En juillet 2013, c’est au tour du président américain Barack Obama de lancer, lors d’un voyage en Tanzanie, le plan Power Africa (Énergie pour l’Afrique), en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale. Ce programme piloté par l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) propose une expertise technique et juridique, des prêts et des outils financiers pour développer des projets durables... par le biais d’entreprises américaines. En octobre 2015, à la veille de la conférence de Paris sur le climat (COP21), le groupe des Vingt (G20) organise sa toute première réunion des ministres concernés, qui annoncent un plan d’accès à l’énergie pour l’Afrique subsaharienne. La même année, l’ancien ministre de l’écologie français Jean-Louis Borloo a créé une fondation, Énergies pour l’Afrique, qui vise à « connecter 600 millions d’Africains à l’électricité d’ici à 2025 ». De prestigieux partenaires apparaissent sur son site Internet : Vivendi, Carrefour, JC Decaux, Bouygues, Électricité de France (EDF), Dassault, Eiffage, Engie, Orange, Schneider Electric, Total, Veolia, Vinci...

 

Derrière les discours généreux...

Passée relativement inaperçue lors de la COP21, qui s’est tenue fin 2015, l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER) rassemble les cinquante-quatre pays du continent. L’objectif affiché par cette coalition, pilotée par l’Union africaine, est « d’atteindre au moins 10 gigawatts [GW] de capacité nouvelle et additionnelle de production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables d’ici à 2020, et de mobiliser le potentiel africain pour produire au moins 300 GW d’ici à 2030 ». Cela reviendrait à...


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