L'Iran passe du dollar à l'euro
Article originel : Iran switches from dollar to euro
Middle East Monitor
La querelle entre l'Iran et les États-Unis est appelée à s'aggraver après que Téhéran ait annoncé hier qu'il commencera à déclarer les montants en devises étrangères en euros plutôt qu'en dollars étatsuniens, dans le cadre des efforts du pays pour réduire sa dépendance à l'égard de la monnaie étatsunienne en raison des tensions politiques avec Washington.
Le gouverneur de la banque centrale Valiollah Seif a déclaré la semaine dernière que le Guide suprême Ayatollah Ali Khamenei s'était félicité de sa suggestion de remplacer le dollar par l'euro dans le commerce extérieur, car "le dollar n'a pas sa place dans nos transactions d'aujourd'hui".
L'Iran ne fait pratiquement aucun commerce avec les États-Unis en raison de décennies de sanctions économiques. Son principal partenaire commercial est les Émirats arabes unis, qui représentent environ 24 % de toutes les importations et exportations iraniennes. La Chine n'est pas loin derrière avec 22 %, suivie de la Turquie, de l'Inde et de l'UE, qui représentent environ 6 % des échanges commerciaux de l'Iran.
Les dirigeants iraniens menacent depuis un certain temps d'abandonner le dollar pour une autre monnaie. Le passage à l'euro a pris une urgence supplémentaire après la nomination de Donald Trump et sa décision d'inclure l'Iran sur une liste de pays majoritairement musulmans interdits d'entrée aux États-Unis.
Trump a également menacé de mettre fin à un accord nucléaire conclu en 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales. Le prochain test majeur pour l'accord est le 12 mai, date à laquelle Trump devra approuver à nouveau l'accord, qu'il a qualifié de "pire accord de tous les temps".
Cette décision est considérée par les responsables iraniens comme une mesure logique et nécessaire. La menace de nouvelles sanctions étatsuniennes a déstabilisé le marché iranien des changes ces derniers mois. Les transactions bancaires impliquant le dollar sont déjà difficiles pour l'Iran ; les sanctions ont rendu les banques étatsuniennes réticentes à faire des affaires avec Téhéran ; les entreprises étrangères peuvent être exposées à des sanctions si elles font des transactions iraniennes en dollars, même si les opérations impliquent des succursales non étatsuniennes.
Selon Reuters, Ali Khamenei, qui s'est félicité de la décision de remplacer le dollar, a blâmé les ennemis étrangers pour les "problèmes récents sur le marché des devises" et a demandé aux services de renseignement iraniens de désamorcer les complots contre la République islamique.
Traduction SLT