Le projet de loi asile et immigration si décrié - doublant le temps maximum de rétention des migrants autorisant l'enfermement en centre de rétention des enfants - a été voté par 228 voix pour et 139 contre.
Selon Amnesty international : il entraînerait des "sanctions injustes, rétention des enfants, doublement de la durée de rétention ... Les députés viennent de voter un texte qui met en péril les droits des réfugiés et migrants en France."
Certains députés de LREM avaient menacé de voter contre. Finalement seulement 1 a voté contre et 14 se sont abstenus. Il semble que les menaces de Richard Ferrand, patron du groupe LREM à l'Assemblée nationale, et de ses "fouetteurs" ("Whips") aient fait effet.
Voici comment procèdent les fouetteurs pour faire rentrer dans le rang les brebis égarés. Le député LREM qui a voté contre dû quant à lui quitter le mouvement en marche.
Assemblée nationale : la brigade antifronde de LREM
France 2
Au sein de La République en Marche, on n’apprécie guère les contestations des textes de loi présentés par la majorité présidentielle, comme cela a été le cas sur le projet asile et immigration. Le parti a donc décidé de créer une brigade antifronde.
ans les rangs des députés de La République en Marche, il y en a certains qui jouent un rôle un peu plus important que les autres. C'est le cas notamment de Gabriel Attal, 29 ans, député des Hauts-de-Seine. Sa fonction officielle : faire régner l'ordre au sein de la majorité. En clair c'est lui le patron. On appelle cela un "whip", terme anglais qui signifie un "fouet". Au sens figuré, il s'agit d'un député chargé de faire régner la discipline. Devant ses troupes, Gabriel Attal essaie de minimiser : "À partir du moment où les gens ont envie d'être ensemble, sont bienveillants vis-à-vis des autres et ont envie d'avancer ensemble, il n'y a pas besoin de fouet". Le député des Alpes-Maritimes Cédric Roussel confirme : "On s'engueule, mais on s'explique, il y a une vraie discussion qui a lieu, mais c'est comme dans un vestiaire de foot, cela reste au vestiaire parce qu'après, il y a un objectif commun qu'il ne faut pas fragiliser".
Une tradition britannique et américaine
Au Royaume-Uni et aux États-Unis, ce rôle de "whip" est totalement transparent, il est chargé de faire respecter les consignes de vote. "C'est une question de communication, explique Mark Spencer, député conservateur à la Chambre des communes britannique, il faut parler aux collègues, mais aussi les appeler pendant le week-end, s'assurer des votes des députés". Emmanuel Macron a importé ce modèle à l'Assemblée, les "whip" sont devenus les éléments clefs du groupe LREM. Ils sont au nombre de huit, un par commission. Parmi eux, Amélie de Montchalin, "whip" de la Commission des finances. Elle préfère la métaphore de la "crème fouettée", en anglais "whip cream", pour parler de ce poste : "C'est une bien plus belle image de ce que j'essaie de faire au quotidien, c'est-à-dire créer de l'émulsion"...