Guerre secrète en Algérie
Par Cécile Jaurès
La Croix
Un documentaire dévoile les dessous d’une vaste opération d’infiltration et d’intoxication menée par les services secrets français avant l’indépendance algérienne. Une histoire haletante, digne d’un roman d’espionnage.
- La bleuite: l’autre guerre d’Algérie : Dimanche 13 mai 2018, France5, 22h40
L’opération tient son nom de code – la « Bleuite » (aussi appelé « complot bleu ») – des bleus de travail que portaient les membres du premier commando chargé d’infiltrer, en 1957, la casbah d’Alger sous les ordres du capitaine Léger. À l’époque, cette tenue d’ouvrier est très en vogue chez les jeunes Algérois. C’est l’une des rares coquetteries tolérées par le puissant FLN (Front de libération nationale) qui fait sa loi dans les ruelles : pas de cigarettes, d’alcool, de jeux, ni même de musique. Quand une poignée de « bleus », d’anciens combattants du FLN « retournés » par Léger, investissent un café et bravent tous les interdits, l’action, symbolique, marque les esprits.
Ce coup d’éclat inaugure une série de manœuvres habiles visant à déstabiliser le mouvement révolutionnaire. Le cerveau de l’opération, Paul-Alain Léger, 36 ans, a appris l’art de la guerre psychologique en Indochine où il a rallié à la France des dizaines de prisonniers vietnamiens, transformant de simples pêcheurs en soldats aguerris. Au cœur même de la casbah, forteresse acquise au FLN, ce seront des centaines de jeunes combattants qui iront gonfler ses rangs, permettant, notamment, l’arrestation du chef Yacef Saâdi, grand artisan du terrorisme...
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