Damas - Une montée sensible de la tension militaire entre Israël et la Syrie était perceptible jeudi à l'aube, avec un renouvellement des frappes israéliennes après un chassé-croisé de tirs de roquettes et de missiles de part et d'autre de la frontière.
Vers 03h00 du matin (00h00 GMT), de fortes détonations ont été entendues dans la capitale syrienne ainsi que des missiles anti-aériens, a indiqué un correspondant de l'AFP à Damas.
L'agence officielle Sana a affirmé pour sa part qu'"une nouvelle série de missiles israéliens sont interceptés par la défense anti-aérienne et abattus l'un après l'autre", sans préciser toutefois si les missiles israéliens visaient la capitale syrienne.
La télévision syrienne a retransmis des images en direct à partir de Damas montrant des projectiles lumineux dans le ciel et plusieurs missiles détruits par les systèmes anti-aériens syriens.
Ce regain de violence intervient quelques heures après des échanges inédits de tirs de part et d'autre du plateau du Golan, dont une grande partie est occupée par Israël depuis 1967.
La défense anti-aérienne de l'armée syrienne avait en effet intercepté des "missiles israéliens visant des positions du régime (syrien) et de ses alliés près de la ville Baas dans le secteur de Kuneitra", situé sur la partie non occupée du Golan, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), selon lequel "aucune victime civile n'est à déplorer pour l'instant".
"Des avions israéliens sillonnaient en parallèle l'espace aérien du Golan", a ajouté l'OSDH.
Les missiles israéliens ont été lancés en représailles à des roquettes iraniennes tirés peu après minuit (21H00 GMT mercredi) sur la partie du Golan occupée par Israël, a déclaré l'armée israélienne.
Selon son porte-parole, Jonathan Conricus, les roquettes ont été tirées par des hommes de la brigade iranienne al-Qods sur les premières lignes de l'armée israélienne sur le Golan.
Mardi soir, des frappes attribuées à Israël avaient déjà visé un dépôt d'armes des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, dans le secteur de Kiswé au sud de Damas, selon l'OSDH.
La frappe nocturne près de Damas a tué 15 combattants pro-régime étrangers dont 8 Iraniens, d'après la même source.
Ces événements interviennent dans un contexte de vives tensions israélo-iraniennes autour du théâtre syrien à la suite de plusieurs opérations attribuées à l'armée israélienne contre des intérêts iraniens en Syrie.