La polémique sur la vaisselle coûteuse de l'Elysée à peine dégonflée, le voyage en Falcon pour 110 kilomètres à peine effacé des mémoires, l'installation d’une piscine à Brégançon, résidence présidentielle, annonce-t-elle une nouvelle controverse ?
Le fort de Brégançon, qui trône sur une presqu’île du Var, l’une des résidences officielles des chefs d’Etat français depuis 1968, aura peut-être bientôt une piscine. Le couple présidentiel envisage en effet d'en faire installer une, selon L’Express qui a interrogé l’Elysée.
L’information est d'ailleurs confirmée par le livre du grand reporter Guillaume Daret, Le fort de Brégançon, consacré à ce prestigieux lieu de villégiature.
Les frais de cette piscine devraient s'ajouter aux 150 000 euros de travaux au fort déjà commandés par le couple présidentiel, qui aurait prévu cette enveloppe annuelle pour son entretien, selon LeCanard enchaîné. Emmanuel Macron semble avoir décidé de réinvestir ce lieu patrimonial, symbole du pouvoir français, délaissé durant les deux précédentes mandatures, et y accueillir des hôtes de marque. Le lieu était déjà jugé défraîchi par François Hollande, les aménagements ainsi décidés tenteront ainsi d'y remédier.
Il s’agirait d’une piscine hors sol, à poser sur ce site classé depuis 1968. Elle serait bien mois onéreuse qu’un dispositif nécessitant une excavation.
Mais pourquoi une piscine, alors que la résidence dispose d’un accès direct à une plage privée ? Parce que celle-ci est exposée à la vue des plaisanciers et autres paparazzis. «La plage actuelle n'est pas vraiment privée», a expliqué l'Elysée à L’Express. «Au-delà de 300 mètres du rivage, n'importe qui peut poser un bateau et viser le président au téléobjectif. Il est donc d'accord pour que l'on étudie la faisabilité d'une piscine», ajoute l'Elysée. Actuellement, chaque baignade présidentielle nécessiterait deux bateaux de surveillance, en plus des officiers de sécurité.
La nouvelle tombe alors même que politiques et citoyens avaient réagi avec véhémence à la révélation par Le Canard enchaîné d'une facture de 500 000 euros pour une commande de vaisselle de l'Elysée à la manufacture de Sèvres, et à l'utilisation par le chef de l'Etat du Falcon présidentiel pour un trajet de seulement 110 kilomètres.
Le fort de Brégançon, ancienne forteresse royale, sis dans une presqu'île rocheuse de la commune de Bormes-les-Mimosas, connut un usage militaire jusqu’en 1919, ce qui en explique l’austérité relative. Si les jardins méditerranéens truffés de pins maritimes sont enchanteurs, si le panorama sur une côte préservée aux eaux cristallines est irréprochable, son confort est réputé austère. A tel point que Nicolas Sarkozy l’avait boudé au profit de la résidence du cap Nègre de son épouse Carla Bruni. François Hollande a choisi de l’ouvrir au public en 2013, qui peut le visiter en l’absence de ses hôtes officiels. Cette décision a été prise pour équilibrer ses frais de fonctionnement, qui s’élevaient à 200 000 euros par an à l'époque. Sous le mandat d'Emmanuel Macron, le fort, qui dépendait des monuments nationaux, est repassé sous la gestion directe de l'Elysée.