Dans les années 1960, les forces armées américaines qui menaient l’opération Ranch Hand ont contaminé à la dioxine 10% du territoire du Vietnam du Sud. Ce fut l’emploi le plus vaste d’armes chimiques. L’objectif officiel consistait à réprimer les partisans Viet Minh mais ce sont essentiellement des civils qui en ont été victimes. Il y a eu beaucoup de cas. Ceux qui ont survécu ont eu des lésions irréversibles. Leurs enfants avaient des malformations. Notre correspondant a interviewé des Vietnamiens qui ont subi les bombardements à la dioxine.

 

Le SIDA chimique

Un avion américain disperse l'agent orange au-dessus du Vietnam du Sud, 1966 // AP Photo, Department of Defense

Un avion américain disperse l’agent orange au-dessus du Vietnam du Sud, 1966 // AP Photo, Department of Defense

L’agent orange recélant la dioxine était l’arme de destruction massive principale des États-Unis pendant cette guerre. Il était transporté dans des tonneaux orange, d’où son nom. L’agent était fourni par la compagnie Monsanto, sous-traitant du ministère américain de la Défense qui compte actuellement parmi les principaux fournisseurs de graines pour les aliments génétiquement modifiés.

L’agent orange était employé pour brûler la jungle du Vietnam du Sud afin de priver les partisans de la possibilité de se cacher.

Les Américains ont dispersé pendant dix ans depuis les avions plus de 80 millions de litres d’agent ayant contaminé le sol et les rivières.

La dioxine provoque chez l’homme des troubles métaboliques, des maladies oncologiques, affaiblit le système immunitaire, entraîne une sorte de SIDA chimique et exerce un effet catastrophique sur l’hérédité. Les enfants des Vietnamiens ayant subi l’attaque chimique avaient des crânes déformés. Ils sont nés sans yeux, sans nez ou sans membres et dans le meilleur des cas étaient atteints d’oligophrénie.