Ce que la polémique sur l’affaire Benalla révèle d’Emmanuel Macron
Par Cédric Pietralunga
Le Monde
Les révélations du « Monde » mettent en lumière la personnalité d’un président entouré d’un petit cercle de fidèles.
« La République, elle est inaltérable. » En déplacement en Dordogne, jeudi 19 juillet, Emmanuel Macron s’est contenté d’une seule phrase pour réagir à la vague d’indignation suscitée par l’affaire Benalla, après les révélations du Monde, la veille, concernant les violences exercées par ce très proche du chef de l’Etat lors des manifestations du 1er-Mai à Paris. Une sobriété étonnante au vu de la gravité des faits, et des réactions que ceux-ci ont provoquées au sein de la classe politique comme de l’opinion.
Mais au-delà de cette communication minimale, c’est l’attitude même du chef de l’Etat qui intrigue. Malgré la pression médiatique et les interrogations exprimées tout haut par plusieurs membres de la majorité, à l’Assemblée nationale comme au Sénat, Emmanuel Macron a mis près de trente-six heures à lâcher Alexandre Benalla, qui faisait partie de son premier cercle : sanctionné d’une simple mise à pied de quinze jours (avec suspension de salaire), effectuée entre le 4 et le 19 mai, le chargé de mission a été dans un premier temps maintenu dans ses fonctions à la présidence de la République, où il travaille auprès du chef de cabinet de M. Macron, François-Xavier Lauch. Ce n’est que vendredi matin que l’Elysée a annoncé avoir engagé une « procédure de licenciement » de M. Benalla.
« Cette sanction est la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l’Elysée », avait bien tenté le porte-parole de la présidence, Bruno Roger-Petit, lors d’une déclaration effectuée, jeudi matin, depuis le Château – une première depuis sa nomination, en août 2017, signe de la fébrilité du palais. Mais celle-ci n’avait manifestement convaincu personne.
Les révélations concernant la présence de M. Benalla à la cérémonie de panthéonisation de Simone Veil, le 1er juillet ; lors du défilé du 14-Juillet, place de la Concorde ; ou encore dans le bus des Bleus à l’occasion de...