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Génocide au Rwanda, « Mitterrand m’a dit : Kouchner, vous exagérez » (La Croix)

par La Croix 2 Juillet 2018, 21:06 Rwanda Génocide France Kouchner Collaboration Mitterrand Françafrique Articles de Sam La Touch

Bernard Kouchner, en visite à Kigali, au Rwanda, le 18 juin 1994. / Abdelhak Senna/AFP

Bernard Kouchner, en visite à Kigali, au Rwanda, le 18 juin 1994. / Abdelhak Senna/AFP

L’ancien ministre des affaires étrangères réagit au dossier que nous avons publié lundi 25 juin, « Rwanda, questions sur l’opération Turquoise ».

Pendant le génocide des Tutsis au Rwanda, Bernard Kouchner s’est rendu à trois reprises à Kigali. Il dit avoir tenté, en vain, d’alerter François Mitterrand sur la nature des crimes commis par le régime hutu.

 

Comment réagissez-vous au dossier que La Croix a publié la semaine dernière, avec le nouveau témoignage d’un militaire, ayant pris part à Turquoise, qui interroge sur la réalité d’une intervention française strictement humanitaire dès le départ ?Bernard Kouchner : Tout cela, je le savais. Bien sûr qu’il y a des militaires qui, sur ordre, se sont préparés à frapper le FPR. Mais quand Turquoise a commencé, le FPR avait gagné la partie. La ligne humanitaire a alors pris le dessus sur la ligne offensive à l’Élysée, comme en témoigne votre aviateur. Ensuite, que Turquoise n’ait pas procédé à l’arrestation des membres du Gouvernement intérimaire rwandais, c’est gros ! Le général Lafourcade a beau dire à La Croix que l’ONU ne lui avait donné aucune consigne à ce sujet, il aurait pu et dû agir autrement. À ce propos, je me souviens d’une chose. Avec une délégation de députés européens, dont Bernard Stasi, je suis retourné au Rwanda en juin 1994. Notre délégation a décidé de rencontrer le général Lafourcade à Goma. J’ai préféré me rendre à Kigali pour rencontrer Paul Kagame. Quand j’ai retrouvé Bernard Stasi, il m’a fait cette confidence : « Lafourcade sécurise la zone où se trouve le GIR pour lui permettre de s’échapper vers Goma ! »
Qui était en faveur d’une intervention offensive ?
B. K. : Je crois que François Mitterrand et son entourage politique et militaire ont d’abord pensé...
 

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