Des jeunes congolais innocents ont été interpellés par la police avant d'être torturés jusqu'à ce que mort s'ensuive, dans un obscur commissariat de police de Brazzaville. Une scène ordinaire dans un pays où le respect des droits de l'Homme ne relève que de la rhétorique constitutionnelle et de la fiction.
Pire, le griot des Nguesso, père et fils (lequel fait office de porte-parole du clan au pouvoir), flanqué d'un soi-disant procureur de la République ont brodé, autour, un roman, fabriquant de toute pièce un invraisemblable scénario destiné à maquiller ce crime, en le présentant à l'opinion nationale et internationale comme un prétendu règlement de comptes entre membres d'un gang dénommé "bébés noirs", avec d'un côté des " américains " et de l'autre des " arabes " (sic). Un grotesque et intenable montage qui a achevé de discréditer le pouvoir au point que le criminel et sale régime en place, acculé, a dû faire machine arrière et passer aux aveux...
Mais, comme par le passé, et cela depuis plus de trente ans, ce crime demeurera impuni : Sassou essaiera sans doute de calmer la colère et la souffrance populaire en soudoyant, contre espèces sonnantes et trébuchantes, les ayant-droits des victimes, puisque c'est ainsi que les problèmes se règlent au Congo. Puis tout continuera comme avant, avec les mêmes crimes et les mêmes mensonges éhontés ; aucun membre du gouvernement ou de la police ne démissionnera. " Mikolo niono féti na féti, le ciel ne tombera pas ; les chiens aboient la caravane passe ; c'est nous qui commande " (sic), continueront-ils de scander et de fanfaronner.
Sérieusement, ne serait-il pas temps d'en finir, de mettre hors d'état de nuire ce pouvoir inhumain, barbare et déshumanisant qui a réduit un pauvre peuple en esclavage ?
A lire
Le Monde avec AFP
Congo-Brazzaville : le gouvernement reconnaît la mort de 13 jeunes dans un commissariat
Seize personnes ont été interpellées après le décès d’un homme dans leur quartier à Brazzaville. Les circonstances de la mort de 13 d’entre eux restent inconnues.
Le ministre congolais de l’intérieur a reconnu, jeudi 26 juillet, que treize jeunes garçons sont morts dans un commissariat à Brazzaville, comme l’affirmait une ONG, en contredisant la version avancée dans un premier temps par le porte-parole du gouvernement.
« Une vingtaine de jeunes avaient été interpellés dont seize ont été placés en garde à vue au commissariat de Chacona [dans le quartier de Mpila]. Dans la nuit du 22 au 23 juillet, treize d’entre eux sont morts », a déclaré le ministre Raymond-Zéphirin Mboulou en réponse à une question à l’Assemblée nationale.
Ils avaient été interpellés à la suite du « décès tragique le 9 juillet d’un citoyen nommé Julien Obongo dans un quartier de Brazzaville », quand « la police a organisé une opération spéciale dans ce quartier pour traquer les délinquants », a-t-il poursuivi.
« Je ne peux pas en dire plus pour le moment. Une commission d’enquête administrative et judiciaire, impliquant l’Inspection générale de la police, a été mise en place pour élucider les circonstances de ce drame. Des mesures conservatoires ont été prises au niveau de ce commissariat », a précisé le ministre.
« Très, très mal en point »
Une ONG congolaise avait en premier lieu évoqué la mort de ces 13 jeunes gens dans un commissariat. « De façon anonyme, même des policiers nous ont témoigné que certains corps baignaient dans le sang », avait déclaré à l’AFP Trésor Nzila, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH). Sur RFI, il a déclaré qu’il était « trop tôt pour définir les circonstances dans lesquelles ces personnes sont décédées ».
« Il ne s’est rien passé au commissariat », avait déclaré mardi sur RFI le ministre de la communication, Thierry Moungalla, selon qui « deux bandes se sont affrontées de manière très violente sur la voie publique » avec pour conséquence « la mort de plusieurs hommes ». La police a ensuite transféré des individus « vers le commissariat de Chacona », affirmait-il encore. « Les services de police ont constaté qu’un certain nombre d’individus étaient très, très mal en point et ils les ont dirigés ensuite vers les services d’urgence ».
« Tous les moyens dont dispose l’Etat sont mis en branle pour faire la lumière sur ce drame », avait nuancé ce porte-parole du gouvernement mercredi soir.
La Fédération congolaise des droits de l’homme a appelé jeudi soir « à la mise en place d’une commission d’enquête crédible associant les organisations de promotion et de défense des droits humains ».
© Le Monde.fr avec AFP Le 27.07.2018
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Récit et témoignages d'un crime crapuleux et gratuit
Dans un premier temps, alors que l'OCDH, ONG des droits de l'Homme congolais affirmait, sur la foi des témoignages de certains policiers eux-mêmes et des familles des victimes (lire ci-dessous), que des jeunes avaient trouvé la mort dans un commissariat de Brazzaville, le sieur Moungalla, ci-devant porte-parole du gouvernement, proclamait urbi et orbi :
« Il ne s’est pas passé quelque chose au commissariat. Mais d’abord en amont il y a eu, dans la nuit du 22 au 23 juillet, un incident grave dans un quartier situé dans l’arrondissement 9, Djiri: une rixe absolument épouvantable entre deux bandes rivales. Deux bandes communément appelées, pour ce qui concerne ces voyous, des 'bébés noirs', qui se sont affrontées de manière très violente sur la voie publique avec toutes sortes d’armes blanches, comme au moins une arme à feu qui a été retrouvée. Et cet affrontement a entrainé la mort de plusieurs hommes, hélas. Voilà les faits. Le temps que les services de police compétents viennent sur les lieux, mettent fin à la rixe, embarquent tous ceux qui étaient encore présents sur les lieux, il y a d’abord eu constat sur place, hélas, de quelques morts. Et ensuite, un transfert des individus qui étaient maîtrisés par les forces de police vers le commissariat de Chacona. Les services de police ont constaté au PSP qu’un certain nombre d’individus étaient très, très mal en point et ils les ont dirigés ensuite vers les services d’urgence qui sont compétents ».
André Oko Gakala, procureur de la République, embouchait, comme d'habitude, la trompette du gouvernement et décidait l’ouverture d’une enquête aux fins « d’élucider les causes et les circonstances de ce drame ». Mais en attendant, il présentait sa version des faits en indiquant que « deux groupes de bandits appelés "bébés noirs", appartenant aux écuries Américains et Arabes, se sont affrontés avec toutes sortes d’armes. Cet affrontement a entraîné mort d’hommes ».
On sait ce qu'il en est aujourd'hui. Le gouvernement a confirmé la macabre version de l'OCDH : la mort des jeunes, cette boucherie est imputable aux policiers, dans un commissariat de quartier.
Interrogés par le correspondant de l'AFP à Brazzaville, policiers et parents des victimes ont témoigné :
Selon un sous officier dudit commissariat :
"Ces jeunes ont été conduits ici samedi (21 juillet) par les éléments de la police du commissariat central de Kibeliba. Ils ont passé la nuit de samedi à dimanche dans le calme. Dimanche, c'est une autre équipe qui nous a relevés. Et lundi tôt le matin quand nous sommes arrivés, nous avons constaté que le commissaire n'était pas à son poste. De la cellule où se trouvaient les jeunes garçons en garde à vue se dégageait une odeur bizarre, insupportable. Quand la secrétaire des lieux a ouvert la cellule, nous avons constaté qu'il y avait treize cadavres. Ont-ils été torturés par nos collègues ? Sont-ils morts étouffés ou asphyxiés ? ", s'est-il interrogé.
Selon Anicette, une voisine du commissariat :
" Pendant une bonne partie de la nuit de dimanche à lundi, on entendait des cris de douleur venant de l'intérieur du commissariat de Chacona ".
Jeannot Hombessa, oncle d'une victime, raconte que " La veille du drame, j'avais apporté à manger à mon neveu. Promesse m'a été faite de le libérer le lendemain. Hélas, j'ai retrouvé son corps dans une morgue". Puis d'ajouter : " Mon neveu n'était pas un bandit. Il a été arrêté devant notre parcelle alors qu'il jouait juste aux cartes avec ses amis. Personne n'est en mesure de me donner les vraies causes de sa mort ".
"J'ai perdu un neveu. Il n'a jamais été un +Bébé noir+ (un bandit). Il fréquentait au lycée Lumumba et passait en terminale. Il a été arrêté devant le portail au cours d'une rafle de la police ", a témoigné un autre proche, lequel a requis l'anonymat.
" Dimanche (22 juillet) nous lui avons rendu visite au commissariat de Chacona. Le commissaire m'a promis de le libérer le lendemain. Quand nous sommes revenus nous avons constaté que son nom figurait sur la liste des personnes décédées dans ce commissariat. Mais, jusqu'à ce jour, nous n'avons pas retrouvé le corps. Nous avons fait la ronde de toutes les morgues et de tous les autres commissariats sans retrouver son corps ", a-t-il poursuivi.
" Ils (les policiers) ont tué l'enfant, qu'ils nous rendent au moins le corps pour que nous puissions faire le deuil. Si jusqu'à ce week-end nos recherches demeurent infructueuses, nous serons obligés d'entreprendre des poursuites judiciaires", a-t-il menacé.
Aux dernières nouvelles et sauf erreur, ni le porte-parole du gouvernement, ni le Procureur et encore moins le gouvernement, n'ont formulé de regrets pour leur montage cynique et éhonté, ni présenté de condoléances aux familles des victimes pour la boucherie... Il est vrai qu'on ne demande pas pardon à un peuple réduit en esclavage, on ne présente pas d'excuses à une population déshumanisée. Après tout, les policiers de Ndengué n'ont fait que le travail pour lequel ils sont formés et payés.
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