Act Up-Paris condamne l’adoption de la loi Asile et Immigration qui entrave l’accès aux soins des personnes étrangères et la lutte contre le sida. Elle va permettre au gouvernement d’expulser des malades vers des pays qui n’ont de sûrs que le nom.
En passant outre les principes les plus élémentaires de la démocratie et la constitution ainsi que de nombreux engagements internationaux dont la France est signataire, cette loi éloigne encore plus de la justice des personnes migrantes en confiant à une administration raciste et inconséquente le destin de milliers de personnes ayant fui des situations extrêmes et subi des traumatismes durant le parcours. La loi Asile et immigration entraîne des conséquences désastreuses pour les malades étrangerEs et conforte les discriminations envers les réfugiéEs LGBT.
Cette loi consacre l’incarcération des enfants et plus globalement la rétention comme norme des migrations. Alors qu’il est établit de longue date que les milieux carcéraux favorisent les contaminations VIH, le gouvernement ainsi que le président de la république, loin d’œuvrer pour les politiques de santé publiques mondiales sont donc directement coupables de ces nouveaux cas et ont sur les mains le sang des malades expulséEs et des personnes déboutées du séjour pour soins. 39 % des demandeurs de séjours pour soin ont vu leur première demande d’asile rejetée. Act Up-Paris dénonce le rapt par l’OFII, sous tutelle du ministère de l’intérieur, des compétences de traitement des dossiers d’étrangerEs malades autrefois échues au ministère de la santé.
Asile et immigrations va renforcer l’impunité des forces de sécurité déjà galvanisées par un ministre irresponsable et renforcer les violences policières contre les personnes migrantes. La traque ainsi que la répression féroce des populations migrantes déjà observables sur tout le territoire vont s’en trouver amplifiées. Les politiques répressives créent de la précarité et de l'isolement et sont des vecteurs importants de l'épidémie chez les personnes migrantes.
Cette loi renforce les régimes dérogatoires dans les outre mer et ébrèche le mythe d’une république une et indivisible ainsi que la position de la France comme pays des droits de l’Homme. La soit disante crise migratoire est un mensonge au vu de la proportion dérisoire des flux humains qui parviennent jusqu’en France et dans l’Union Européenne. Il s’agit d’un fantasme réactionnaire et raciste alimenté par l’héritage colonial français et une perception étroite et biaisée du monde. Rappelons que près de la moitié des migrantEs séropositives se sont contaminées en France et que globalement les populations migrantes du fait de leur vulnérabilité sont largement exposées aux infections VIH. Les femmes hétérosexuelles d’origine d’Afrique subsaharienne paient un lourd tribut à l’épidémie. La répression et les persécutions poussent les migrantes, notamment les mineurEs vers le travail du sexe et les exposent. d’autant plus au VIH.
En 1996, Christophe Martet alors président d’Act Up-Paris posait à juste titre la question « c’est quoi ce pays de merde ? » au sujet des expulsions de malades, force est de constater qu’en 2018 la France est toujours le même pays.
Act Up-Paris exige :
- L’abrogation de la loi Asile et Immigration
- La démission du ministre de l’intérieur, personnellement responsable de nombreux drames et contaminations
- Le respect par la France de ses engagements internationaux
- L’abrogation du règlement Dublin
- La liberté d’installation et de circulation
- La prise en charge immédiate des mineurs non accompagnés de manière respectueuse et l’abolition des dispositifs d’évaluation de minorité