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[Vidéos] Histoires françafricaines (5). L'intervention de l'Etat français pour destituer le Président Laurent Gbagbo : répression et massacres de masse

par SLT 9 Août 2018, 21:24 Côte d'Ivoire Françafrique Crimes contre l'humanité Ouattara Gbagbo CPI Néocolonialisme Impérialisme Massacres Duékoué Collaboration France Articles de Sam La Touch

[Vidéos] Histoires françafricaines (5). L'intervention de l'Etat français pour destituer le Président Laurent Gbagbo : répression et massacres de masse

Tout au long de cet été nous revenons sur les histoires françafricaines occultées de la mémoire collective par le magistère intellectuel, médiatique et politique français. Peu abordée par les médias, par les universitaires, par les historiens, par les politiques cette histoire de prédation (néo)coloniale se poursuit dans l'ombre pour mieux se répéter. L'amnésie cultivée par nombre de médias amenant à sa reconduction, permet aux réseaux françafricains de grenouiller en Afrique et de piller le pré-carré francophone africain. Actuellement, comme par le passé, le magistère intellectuel, médiatique et politique allèguent que les réseaux françafricains ont disparu face à la poussée de l'Américafrique, de l'Israélafrique, de la Chinafrique, de la Russafrique et de la Mafiafrique... En fait, il n'en est rien, les réseaux se transforment et s'adaptent. Ils ont maintenant le soutien renforcé de l'armée française qui par ses actions et son occupation de nombreux pays en Afrique permet aux multinationales d'obtenir de grands contrats comme en Côte d'Ivoire ou en Libye pour Total par exemple. Les interventions guerrières ont pour rôle de remplacer les dirigeants africains rétifs et d'installer des néogouverneurs plus favorables aux intérêts économiques français même si cela se fait au prix de crimes contre l'humanitlé comme au Cameroun (1956-1971), au Rwanda (1994), en Côte d'Ivoire (2011), en Libye (2011), ou en Centrafrique (2014). Ces autocrates made in France sont occultés par le magistère qui déroule tapis rouge aux despotes, aux dynasties installées par Paris dans ses anciennes colonies.

Episode 5 : L'intervention de l'Etat français pour destituer le Président Laurent Gbagbo : répression et massacres de masse

Aujourd'hui, nous revenons sur la déstabilisation de la Côte d'Ivoire par l'Etat français pour installer Ouattara, proche de la France, et destituer le Président Laurent Gbagbo, juger trop indépendant.

Sarkozy : « On a sorti Gbagbo, on a installé Ouattara ».
Dans un livre intitulé « Ça reste entre nous, hein ? Deux ans de confidences de Nicolas Sarkozy », publié par Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel en novembre 2013, l’ancien président Nicolas Sarkozy indique que la France est effectivement intervenue en Côte d’Ivoire pour « installer » Alassane Ouattara, à la place de Laurent Gbagbo. (Afrik.com)
 



L'action française s'est faite dans une parfaite continuité de 2002 à 2011, sous l'ex-chef de  guerre Chirac puis sous son successeur Nicolas Sarkozy. L'Etat français n'a pas vu d'un bon oeil l'arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo suite aux élections d'octobre 2000. Les intentions panafricaines de Gbagbo et la mise à l'écart d'Alassane Ouattara protégé de la France et de ses intérêts ont commencé à déranger l'Etat français. Dès 2002, une rébellion puissamment armée par le dictateur françafricain Blaise Compaoré du Burkina Faso soutenu par l'Etat français va occuper la moitié du pays.
Lire :
- Compaoré, le bras séculier et parrain de toutes les rébellions de la France, chassé par la rue (Afrique-Monde)
- Comment François Hollande a organisé l'exfiltration du dictateur Compaoré en Côte d'Ivoire
 

Ajouté le 25.08.18. Interview de David Mauger sur TV5 monde au sujet de l'ingérence française et burkinabé dans la crise ivoirienne.

Dès lors, le pays est partagé en deux et l'armée française va intervenir dans le pays pour départager les lignes de fronts et protéger les citoyens français en Côte d'Ivoire et à Abidjan. Seulement la force Licorne encore présente aujourd'hui dans le pays (à présent sous un autre nom) va jouer un double jeu sous l'égide du chef de guerre Chirac. En novembre 2004, la Côte d'Ivoire s'équipe d'une force aérienne et est en passe de chasser les rebelles pro-Ouattara de la moitié du pays au cours d'une offensive foudroyante mais par malchance les Sukhoi ivoiriens bombardent un lycée désaffecté de Bouaké où l'armée française était stationnée.
Bilan : 10 morts dont 9 soldats français et 38 blessés. Le 10ème mort est un photographe étatsunien. Onze ans plus tard, on ne sait toujours pas ce qui a motivé ce bombardement.

 Dans les heures qui ont suivi la tuerie, le président Chirac fait détruire en représailles l'aviation ivoirienne, entraînant le soulèvement d'une partie de la population et la fuite des ressortissants français. Après le drame, les autorités françaises auraient pu, à au moins deux reprises, auditionner les pilotes auteurs du bombardement de Bouaké, mais elles ne l'ont pas fait.

Suite à ces bombardements, la foule va se rassembler devant l'hôtel ivoire pour empêcher l'armée française de se rendre au palais présidentiel de Laurent Gbagbo. L'armée française dégagera le terrain en tirant sur les civils non armés faisant des dizaines de morts. Un crime de guerre flagrant jamais jugé.

Un "Rapport d'enquête sur les fusillades survenues en novembre 2004 en Côte d'Ivoire" apporte des preuves irréfutables sur les massacres perpétrés par les soldats français. On dénombrera plusieurs dizaines de morts. Sur le lieu de l'hôtel ivoire, le rapport a autopsié 36 corps dont 27 ont été criblés de balles. Ce rapport officiel de l'Afrique du sud sur le massacre de l'hôtel ivoire par l'armée française et les bombardements par des hélicoptères français des civils sur les ponts Houphouët Boigny et Charles De Gaulle atteste des tirs délibérés des soldats français sur des manifestants ivoiriens non armés. Il fait état de tirs de tireurs d'élite de l'intérieur de l'hôtel du 6ème étage où était cantonné des soldats français mais ne relève aucune trace de coup de feu tiré des positions des civils ivoiriens vers les positions tenues par les Français. "Toutes les preuves glanées sur la scène du crime à la date de l'investigation ont montré que tous les coups de feu qui ont été tirés l'ont été à partir des positions décrites comme tenus par les Français vers les positions des civils."

"Le document sud-africain se subdivise en cinq «sous-rapports». Le premier est intitulé «enquête sur la fusillade en Côte d’Ivoire en novembre 2004 – rapport rédigé par le service du Laboratoire d’expertise médico-légale de la Police sud-africaine».
Le second : «Assistance à l’Etat de Côte d’Ivoire – rapport établi par le Département de médecine légale de l’Université de Pretoria». Le troisième : «Analyse des matières composant les fragments retirés des corps – Rapport établi par le Laboratoire d’expertise médico-légale». Le quatrième : «Preuves photographiques des fragments retirés des corps». Le cinquième : «Rapport sur l’armement utilisé».
Le résultat des investigations sud-africaines est épais : 114 pages. Il est évidemment extrêmement technique et il confirme ce que les Ivoiriens ont vu de leurs yeux, et qui a été confirmé par une équipe de reportage de Canal +. La majorité des civils ivoiriens tués lors de ces événements l’ont été par balle, et les analyses montrent qu’il s’agit de la catégorie de balles utilisées par l’armée française.
Les enquêtes des experts venus de Pretoria ont été menées en quatre phases : l’hôtel Ivoire (du 14 août 2005 au 15 août 2005), les ponts Général de Gaulle et Félix Houphouët-Boigny (le 15 août 2005), les aéronefs de l’aéroport d’Abidjan (du 16 août au 17 août 2005), les aéronefs à l’aéroport de Yamoussoukro. «La délégation a été informée d’une fusillade qu’il y a dans une ville du nom de Bouaké, mais du fait de l’occupation française de cette zone, il n’a pas été possible de faire des investigations sur ce théâtre (l’armée française refuse l’accès des autorités ivoiriennes à cette zone)», écrivent les experts sud-africains.

Un tireur d’élite au moins au sixième étage de l’Ivoire
Sur ce qui s’est passé à l’hôtel Ivoire, l’on se souvient que Michèle Alliot-Marie avait affirmé que les soldats français avaient répliqué à des coups de feu venus de la foule. Elle avait également parlé de balles à blanc et de tirs de sommation. Le général Bentégeat de son côté avait soutenu que les manifestants s’étaient tirés les uns sur les autres. Ce que les experts sud-africains ont établi, avec un raisonnement scientifique explicité dans leur rapport est tout autre.
«Il est avéré qu’au moins un coup de feu a été tiré du sixième étage, de l’intérieur de l’hôtel, certainement par un tireur d’élite. L’auteur de ce document est d’avis qu’au moins un des points d’impact de ces coups de feu tirés par un «tireur d’élite» a été le mur de l’ambassade d’Allemagne». L’on se souvient que ce sont les militaires français qui occupaient le fameux sixième étage de l’hôtel. Les enquêteurs assènent : «Le bâtiment de l’hôtel a été passé au peigne fin mais nous n’avons trouvé trace d’aucun coup de feu qui aurait été tiré des positions des civils en direction des positions tenues par les Français. Toutes les preuves glanées sur la scène du crime à la date de l’investigation ont montré que tous les coups de feu qui ont été tirés l’ont été à partir des positions décrites comme tenues par les Français vers les positions des civils»...(Source Novembre 2004 : le rapport officiel sud-africain qui dérange).

Ce crime de guerre commis par l'armée française mettra un terme aux actions de déstabilisation militaire française de la Còte d'Ivoire sous le chef de guerre Jacques Chirac. La diplomatie va se déployer avec derrière le camp Ouattara la France à la manoeuvre. Depuis 2002, la rébellion pro-Ouattara occupe la moitié nord du pays. Elle a exigé, en échange de son désarmement, l’acceptation de la candidature de Alassane Ouattara à la présidence de la république, le poste de premier ministre ainsi que le partage des postes ministériels dans le gouvernement, une représentation majoritaire à la Commission électorale indépendante. Toutes ces exigences ont été satisfaites, mais elle a refusé le désarmement de ses troupes.

En 2010, Gbagbo accepte des élections malgré l'absence de garanti de scrutin équitable dans la moitié du pays occupé par les rebelles pro-Ouattara avec une absence d'observateurs impartiaux. Gbagbo et Ouattara se retrouvent au second tour et l'on va assister à trucage massif des élections du côté du camp détenu par les rebelles.

Devant les nombreux témoignages et preuves de trucage massif, le camp Gbagbo demande à effectuer un nouveau décompte des voix et éventuellement de refaire des élections. Il s'agit d'une procédure qui a déjà eu lieu aux Etats-Unis et qui aura lieu en Autriche et dans d'autres pays civilisé. Mais la France néocoloniale de Sarkozy refuse tout nouveau recompte des voix et d'éventuelles nouvelles élections. La France va alors soutenir les rebelles pro-Ouattara pour qu'ils prennent le pouvoir par la force. Entraînée par l'armée française, les rebelles pro-Ouattara vont commettre des massacres génocidaires notamment à Duékoué tandis que la France va bombarder des zones pro-Gbagbo à Abidjan. Ce sera une boucherie.

- Crime contre l'humanité à Duékoué. Ces morts ivoiriens que la CPI refuse de voir (Mediapart)
- [Vidéos] Du 28 au 30.03.2011, les rebelles ivoiriens, soutenus par l'armée française, effectuaient un massacre à caractère génocidaire à Duékoué
- 28-30 mars 2011 en Côte-d’Ivoire: Six ans que les massacres de Duékoué restent impunis (Connection ivoirienne)

ATTENTION IMAGES CHOQUANTES !!!

ATTENTION IMAGES CHOQUANTES !!!

ATTENTION IMAGES CHOQUANTES !!!

ATTENTION IMAGES CHOQUANTES !!!

Le Président Laurent Gbagbo sera arrêté par l'armée française le 11 avril 2011 et remis aux rebelles pro-Ouattara pour être transféré à la CPI où il attend toujours un éventuel jugement.

Les rebelles pro-Ouattara soutenus par la France et mis en cause pour des massacres à caractère génocidaire n'ont jamais été jugés. Guillaume Soro, président de l'Assemblée nationale et figure de premier plan des rebelles déclarera dans un entretien enregistré par la télévision camerounaise STV : "Oû avez-vous qu'ait jamais existé une justice des vaincus ?" (Côte d'Ivoire : Révélations sur un scandale français" François Mattei, p.12). Tandis que la CPI qui a récemment relâché Bemba pour qu'il puisse se présenter aux élections en RDC a toujours refusé de libérer Gbagbo alors qu'aucune charge n'est retenu contre lui, Amnesty International a même désavoué la CPI.

- La Cour pénale internationale de nouveau en échec. Débâcle de l’accusation contre M. Gbagbo (Monde diplomatique)
- Gbagbo jugé à la CPI: une justice internationale hémiplégique (Mediapart)

Selon les révélations du site Mediapart, le transfert de Laurent Gbagbo a été planifié dès le départ. Une révélation qui laisse penser que l’arrestation de Laurent Gbagbo était planifiée dès le départ, avant même que l’institution ne soit saisie dans l’affaire; on a ainsi appris que le procureur de la CPI Occampo n’avait pas de mandat pour faire une telle requête. De plus Mediapart a retrouvé un document confidentiel de la diplomatie française révélant que la Cour pénale internationale a demandé en avril 2011 de garder prisonnier le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Seulement à cette époque, il n’existait ni mandat d’arrêt ni saisine de la CPI. Révélations sur une opération aux airs de Françafrique. (Procès Gbagbo: les preuves d’un montage Mediapart). 

- CPI : Médiapart révèle un nouveau rebondissement dans l’affaire Gbagbo-Blé Goudé, de probables concessions de Bensouda évoquées (Linfodrome.ci)

Le 11 juin 2017, à peine un mois après avoir été élu, le nouveau chef de guerre français, Emmanuel Macron, recevra en grande pompe à l'Elysée, Ouattara et cela le lendemain de la commémoration du massacre d'Oradour sur Glane montrant une conception très sélective des droits de l'homme au regard du massacre à caractère génocidaire commis par les rebelles de Ouattara et jamais jugés par la CPI jusqu'à présent. 
- Après sa visite à Oradour sur Glane, le chef de guerre Macron reçoit Ouatara dont les troupes sont mises en cause pour le massacre de Duékoué en mars 2011 [Vidéos]
- Alassane Ouattara reçu par Emmanuel Macron : l’Élysée, recours d’un président ivoirien qui s’effondre (Survie)

 

Récemment, une journaliste française de Médiapart, Fanny Pigeaud, a déclaré que "les médias français portent une lourde responsabilité dans les dix ans de crise en Côte d'Ivoire" :

"La France a joué un rôle important dans la crise politico-militaire qu’a vécue la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011. La majorité des médias français ont cependant masqué cette réalité, reprenant sans distance le discours officiel français sur le président de l’époque, Laurent Gbagbo, et son successeur Alassane Ouattara. Avec des conséquences importantes : « Le traitement partisan de nombreux médias français a eu une incidence majeure : brouiller la réalité », estime Laurent Bigot, ancien sous-directeur chargé de l’Afrique de l’Ouest au ministère français des affaires étrangères. Peu d’acteurs l’admettent publiquement. Plusieurs journalistes interrogés par Mediapart ont d’ailleurs demandé à rester anonymes. Il faut dire que flotte dans l’air un parfum de raison d’État."



Mais, rassurez-vous, la majorité de vos grands médias et des médias libres ainsi que le magistère intellectuel et politique vous diront que la Françafrique n'existe plus.

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