Le gouvernement français ne cesse de montrer des signes de fébrilité avant l'audition de Benalla par la commission d'enquête du Sénat. Ce fut d'abord la ministre de la justice en personne qui avait conseillé de manière à peine voilée à Benalla de ne pas s'y rendre. Mme Belloubet avait expliqué qu'Alexandre Benalla n'avait pas répondu à la convocation car "il ne peut pas y avoir d'interférences" entre une commission d'enquête et une information judiciaire. Elle s'était attiré une réponse cinglante du président LR de la commission d'enquête Philippe Bas: "J'ignorais que [Mme Belloubet] était le conseil juridique de monsieur Benalla". Mais le président de la commission d'enquête avait tapé du poing sur la table et menacé d'envoyer Benalla en prison si il ne se présentait pas en faisant appliquer la loi. Benalla, sans doute porté par ses soutiens ministériels et élyséens s'était permis de traiter le président de la commission, Philippe Bas, de "petit marquis" et de rajouter "Je n'ai aucun respect pour eux" en désignant les Sénateurs de la commission.
Lire : - Tension entre le gouvernement et le Sénat autour de l'audition de Benalla devant la commission d'enquête
La tension est toujours à son comble à l'Elysée et à Matignon avant l'audition de Benalla. Le délégué général de La République en marche, Castaner, a demandé aux Sénateurs qui auditionneront Alexandre Benalla de ne pas « s’arroger un pouvoir de destitution ».
- Le Monde Affaire Benalla : Castaner met en garde la commission d’enquête sénatoriale
La crainte est clairement exprimée. Il y a comme une peur bleue que l'audition de Benalla éclabousse Macron.
Comme si cela ne suffisait pas, la ministre de la justice, Nicole Belloubet, a lancé un deuxième coup de semonce en écrivant samedi une tribune dans Le Monde pour mettre à nouveau en garde la commission d'enquête contre un risque d'empiètement judiciaire du Sénat sur l'enquête en cours. Elle dit craindre pour la séparation des pouvoirs et ajoute dans cette tribune : ""Le président de la République ne saurait faire l'objet d'une commission d'enquête". C'est donc cela l'inquiétude qui gangrène tant Matignon et l'Elysée. Mais comme si cela ne suffisait pas, Nicole Belloubet conseille dans cette tribune à Benalla de la jouer en mode omerta. Dans cette tribune, elle rappelle que toute personne mise en examen, comme c'est le cas d'Alexandre Benalla, peut choisir devant ses juges "de se taire", un droit "garanti notamment par la Convention européenne des droits de l'homme". "les contraindre à comparaître sous serment devant une commission parlementaire pourrait être regardé comme constituant une atteinte à leur droit de garder le silence et de ne pas contribuer à leur propre incrimination garanti par l'article 6 de la Convention européenne", écrit la ministre de la Justice.
Lire :
- Reuters Affaire Benalla: Nicole Belloubet ne désarme pas face au Sénat
Voilà Alexandre Benalla bien coaché par le gouvernement. Panique à bord ? Il est probable qu'avec les bons conseils de la ministre, Benalla se présente en mode bouche cousue.
A suivre...
Les articles du blog subissent encore les fourches caudines de la censure cachée via leur déréférencement par des moteurs de recherche tels que Yahoo, Qwant, Bing, Duckduckgo... Pour en avoir le coeur net, tapez le titre de cet article dans ces moteurs de recherche (plus de 24h après sa publication), vous remarquerez qu'il n'est pas référencé si ce n'est par d'autres sites qui ont rediffusé notre article. Si vous appréciez notre blog, soutenez-le, faites le connaître ! Merci.
- Contrairement à Google, Yahoo & Co boycottent et censurent les articles de SLT en les déréférençant complètement !
- Censure sur SLT : Les moteurs de recherche Yahoo, Bing et Duckduckgo déréférencent la quasi-totalité des articles du blog SLT !