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Blackkklansman. Spike Lee : un traître à la cause des Noirs, vendu à la police ?

par SLT 2 Septembre 2018, 21:06 Blackkklansman Boots Riley Spike Lee Polémique FBI Cointel Pro MK Ultra USA Surveillance Black Panthers Articles de Sam La Touch

Photo du film Blackkklansman

Photo du film Blackkklansman

C'est la grosse polémique du moment aux Etats-Unis, après la publication d'une critique au vitriol concernant l'intégrité de Spike Lee suite à son dernier film Blackkklansman et des libertés qu'il a prises avec la réalité historique. Cette critique a été effectuée par le réalisateur Boots Riley et a déclenché un débat enflammé aux Etats-Unis. Elle a été publiée sur les réseaux sociaux et reprises dans Black Agenda Report sous le titre : "Le film de Spike Lee transforme un flic qui espionnait les Noirs en héros." (voir la traduction plus bas)

Avant d'avancer plus loin dans la polémique, rappelons le pitch du dernier film de Spike Lee : un duo de flic (un Noir Ron Stallworth, et un Juif blanc, Flip Zimmerman) décide au début des années 70, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, d'infiltrer une section du Ku Klux Klan dans le Colorado pour la neutraliser.

Ce film a remporté le grand prix du jury festival de Cannes.

Spike Lee est mis en cause par le réalisateur Boots Riley, au travers de ce film, pour avoir fait l'apologie d'un flic noir qui en réalité travaillait pour le Cointel Pro, programme du FBI visant à espionner et détruire les organisations noires radicales (Black Panthers, All African Peoples Revolutionary Party ...), organisations jugées subversives. Le Cointel Pro fut responsable de nombreux assassinats d'éléments subversifs souvent en instrumentalisant les luttes entre groupe radicaux ou en infiltrant les suprémacistes blancs du KKK. Le cinéaste et rapeur étatsunien, Boots Riley, qui a publié cette critique décapante déclare qu'il n'y a quasiment rien d'authentique dans l'histoire du flic noir dans le film de Spike Lee si ce n'est qu'il était fréquent que le milieu policier infiltre les mouvements d'extrême droite et suprémacistes pour ensuite les instrumentaliser en vue d'affaiblir les mouvements radicaux de gauche notamment les communistes, la communauté noire (mais aussi les autochtones amérindiens...).

Le moins que l'on puisse dire c'est que Boots Riley n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il condamne la représentation selon laquelle des officiers de police, noir ou blanc, puissent être des alliés de la lutte contre le racisme mais il va même plus loin.  il déclare : "Les suprémacistes blancs ont été infiltrés pour être des outils plus efficaces de répression par l'État. Dans certains cas, ce sont les policiers infiltrés qui ont élaboré des plans et ont littéralement déclenché les assassinats. Cela s'est produit dans les attentats à la bombe des églises noires de Birmingham, l'assassinat d'un organisateur des droits civiques de Detroit à Selma, le massacre de Greensboro des membres du Parti communiste des travailleurs en 1979, et plus encore. C'est ce que Ron Stallworth aidait à faire, et c'est ce qu'il faisait à cette époque. Les événements du film se déroulent tous en 1979 et après". Riley cite également les activités policières que Ran Stallworth a documentées dans ses mémoires. Ce dernier y écrit avoir infiltré des organisations noires radicales pendant trois ans. Ainsi, selon le réalisateur, lorsque les autorités infiltraient des groupes de suprémacistes blancs, comme ce fut le cas de Ron Stallworth, pour le KKK, ce n'était pas pour les empêcher de se propager comme on peut le voir dans le film.

 

 

Lire à ce sujet :
- Edward Snowden parle des plans secrets du FBI : COINTELPRO, MK-ULTRA et de Black Lives Matter (Vidéo)
- Wikipedia COINTEL PRO
- Wikipedia Opération CHAOS
- WIkipedia Operation CHAOS (english version)
- Rapports de la commission Church / Church Commission Report
-
L’affaire Abu-Jamal. Comment le FBI a liquidé les Panthères noires (Monde diplomatique)
- La guerre du FBI contre les librairies appartenant aux Noirs (The Atlantic)
- Comment les femmes furent aux commandes des Black Panthers (TeleSur)
- Tupac Talks Black Panthers, FBI, J Edgar Hoover, CIA, Cointelpro, Culture, Saddam Hussein...
- Le FBI cible l'"idéologie" noire (BAR)
-Jimi Hendrix. Les dernières 24 heures : Retour sur une mort suspecte / The Last 24 Hours: Return to a suspicious death (Vidéos)

Snowden revient sur la commission d'enquête Church de 1975 sur les programmes du FBI et de la CIA : COINTELPRO et MK ULTRA

Le cinéaste Boots Riley évoque également la campagne auquel aurait participé Spike Lee pour redorer le blason de la police dans le contexte du mouvement du Black Live Matter. Il s'appuie sur un article du New York Post , qui stipule que Spike Lee, et sa société de production, ont été employés par la police de New-York en 2016 afin d'améliorer les relations entre les différentes communautés, et notamment entre les Noirs et les Blancs.  "À ce jour, beaucoup savent que Spike Lee a reçu plus de 200 000 dollars pour participer à une campagne de pub "visant à améliorer les relations avec les minorités".  Boots Riley considère que le film Blackkklansman relève de la même campagne publicitaire. Blakksklansman, un film faisant la publicité de la police et du FBI ? Au frais de qui ?

Voici la traduction en français de l'article de Boots Riley dans Black Agenda Report suivi de la réponse de Spike Lee extirpé du Time par Hollywood Reporter. Pour résumé, la réponse de Lee fut relativement lapidaire en déclarant qu'il ne souhaitait pas commenter les critiques de Boots Riley et qu'il ne fallait pas considérer que tous les flics étaient mauvais. Il déclare en réponse à Riley : "On a besoin de la police".

Le vrai policier Ron Stallworth répond succintement aux critiques de Boots Riley en déclarant “I pray for my demented and dissolute brother.” ("Je prie pour mon frère dément et dissident") sans argumenter.  Lire la critique parcellaire dans Ok Play, avec la traduction à la fin de cette page.

 

 

Le film de Spike Lee transforme un flic qui espionnait les Noirs en héros.
Article originel : Spike Lee’s Film Makes Cop That Spied on Blacks Into Hero
Par Boots Riley
Black Agenda Report

 

Boots Riley a déclaré que le nouveau film de Spike Lee est une propagande destinée à faire passer la police pour des alliés dans la lutte contre l'oppression raciale.

"Pour Spike Lee, sortir un film où des points d'histoire sont fabriqués pour qu'un flic noir et ses homologues aient l'air d'alliés dans la lutte contre le racisme est vraiment décevant".

Voici quelques réflexions sur Blackkklansman.

Ceci contient des spoilers, donc ne lisez pas plus loin si vous ne voulez pas que le film soit gâché. Il ne s'agit pas tant d'une critique esthétique de l'œuvre magistrale de ce film que d'une critique politique du contenu et du timing du film.

Je veux aussi dire, en tweetant la semaine dernière, que Spike Lee a eu une influence énorme sur moi. Il est la raison pour laquelle je suis allé à l'école de cinéma il y a tant d'années. C'est la première personne à qui j'ai envoyé une cassette de démo de ma musique quand il était au sommet de sa popularité et de défense de la cause noire, et il m'a inspiré en tant que critique culturel. Il ne s'est jamais retenu de dire ce qu'il pensait des films de Tyler Perry ou de tout autre film qu'il avait vu et dont il était mécontent. Spike n'a pas sa langue dans sa poche. Bien qu'à présent je vais exposer mon désaccord, je le tiens en très haute estime en tant que cinéaste. Je dois aussi ajouter que beaucoup de gens qui ont aidé à faire ce film sont des gens que je connais personnellement, et que je pense être des gens incroyables avec de grandes intentions, et puisqu'ils me connaissent, ils savent que je ne vais pas me taire.

 


"Spike n'avait pas sa langue dans sa poche."

Premièrement, Blackkklansman n'est pas une histoire vraie. Une histoire qui n'est pas "vraie" n'est pas nécessairement un problème pour moi. Je n'ai aucun intérêt à les raconter moi-même en ce moment - mais il est présenté comme une histoire vraie et c'est précisément ses éléments falsifiés qui font d'un policier un héros contre le racisme. Quand j'ai exprimé des critiques, quelques personnes m'ont dit : "Mais c'est une histoire vraie !" Ce n'est pas le cas.

C'est une histoire inventée dont les fausses parties tentent de faire d'un flic le protagoniste de la lutte contre l'oppression raciste.  Le film est diffusé au moment où Black Lives Matter prend de l'ambleur et fait polémique, ce n'est pas une coïncidence. Il y a un point de vue derrière.

Voilà ce que nous savons :

Le vrai Ron Stallworth a infiltré une organisation radicale noire pendant trois ans (pas pour un événement comme le met en avant le film) où il a fait ce que tous les documents du programme de contre-espionnage du FBI (Cointelpro), qui ont été trouvés par le biais de la Freedom of Information Act, nous disent qu'il a fait - saboter une organisation radicale noire dont l'intention était, à tout le moins, de lutter contre l'oppression raciste. Les documents de Cointelpro nous montrent que ces infiltrations policières d'organisations radicales ont travaillé pour tenter de perturber les organisations en provoquant des luttes intestines, en agissant comme des malades pour donner une mauvaise image des organisations, en provoquant des altercations physiques et en préparant des assassinats par la police et d'autres personnes. Ron Stallworth faisait partie du Cointelpro. Les objectifs du Cointelpro étaient de détruire les organisations radicales, en particulier les organisations radicales noires.

 

"C'est une histoire inventée dans laquelle des parties fictives essaient de faire d'un flic le protagoniste dans la lutte contre l'oppression raciste."

Les documents du Cointelpro nous montrent aussi que lorsque les organisations de la suprématie blanche ont été infiltrées par le FBI et les flics, ce n'était pas pour les perturber. Elles n'ont pas été perturbées. Il s'agissait de les utiliser pour menacer et/ou attaquer physiquement des organisations radicales. Il n'y avait pas de directive pour arrêter la montée des organisations suprématistes blanches. La directive était d'arrêter les organisations radicales. Les suprémacistes blancs ont été infiltrés pour être des outils plus efficaces de répression par l'État. Dans certains cas, ce sont les policiers sous couverture qui ont élaboré des plans et ont littéralement déclenché les assassinats. Cela s'est produit dans les attentats à la bombe des églises noires de Birmingham, l'assassinat d'un organisateur des droits civiques de Detroit à Selma, le massacre de Greensboro des membres du Parti communiste des travailleurs en 1979, et plus encore. C'est ce que Ron Stallworth aidait à faire, et c'est ce qu'il faisait à cette époque. Les événements du film se déroulent tous en 1979 et après.

Stallworth a écrit ses mémoires pour se mettre sous un jour différent, mais regardons ce que nous savons d'autre.

 

 

"Les objectifs de Cointelpro étaient de détruire les organisations radicales, en particulier les organisations radicales noires."

Il n'y a pas eu d'attentat à la bombe que Stallworth ou la police ait déjoué. Ce n'était pas dans les mémoires de Stallworth. Cette mesure a été prise pour donner à Ron et au reste de la police l'impression qu'ils étaient intéressés à lutter contre le racisme, comme s'ils ne protégeaient pas tous les flics racistes et abusifs qui s'y trouvent. Il s'agit d'une scène où l'ensemble des forces de police - le chef et tout le monde - travaillent ensemble avec l'intérêt de l'amour radical noir fictif pour débusquer le seul flic raciste. Ça n'est jamais arrivé. Jamais, et quelqu'un qui dit des choses vagues en état d'ébriété ne serait pas arrêté pour cela. Mais les flics ont l'air de s'en soucier.

Son collègue qui a fait l'infiltration physique du Klan n'était pas Juif et n'avait pas l'air juif aux yeux des gens. C'était un truc inventé pour augmenter l'intérêt et donner l'impression que les flics se sacrifiaient plus qu'ils ne le faisaient. Ajoutez à cela l'idée fausse qu'ils le faisaient pour combattre le racisme et cela vous rend les flics plus attachants. Cela signifie qu'il n'y avait pas de scène où Stallworth a dû jeter une pierre par la fenêtre ou quoi que ce soit d'autre.

 


"Ce sont les flics infiltrés qui ont eu des plans et ont littéralement favorisé des assassinats."

J'ai rencontré Kwame Ture deux ou trois fois, et je l'ai entendu parler plus que cela. Au moment où il s'appelait lui-même Kwame Ture, il avait formé le All African Peoples Revolutionary Party (AAPRP) et vivait en Afrique la plupart du temps. Le programme de l'AAPRP pour les Noirs aux États-Unis à l'époque était d'aider à créer une intelligentsia noire révolutionnaire. Ils l'ont fait grâce à une liste de lecture extrêmement longue et à des groupes d'étude rigoureux. Il est revenu aux États-Unis et a visité des collèges pour parler aux Noirs dans cette optique. Dans l'État de San Francisco en 1989-1990, j'ai participé à quelques groupes d'étude. Si vous êtes vraiment allés voir Kwame Ture et lui avez demandé ce que nous devrions faire maintenant - comme Ron Stallworth le fait dans le film - il aurait dit ce qu'il a l'habitude de dire : "Etudier !!!!!! Mais, cela rendait le groupe radical noir plus dangereux de voir Ture dire quelque chose qui sonnait comme s'il appelait à l'insurrection armée - ce qu'ils n'appelaient pas aux États-Unis à faire à l'époque. Je veux dire que ce film essaie de faire d'un agent du Cointelpro un héros. Il a besoin de toute l'aide possible.

Avec ces notes fabriquées que Blackkklansman grave dans le marbre, Ron Stallworth a l'air d'un héros, tout comme son partenaire et la police. Sans les trucs inventés et avec ce que nous savons de l'histoire réelle de l'infiltration de la police des groupes radicaux, et comment ils ont infiltré et dirigé les organisations suprémacistes blanches pour attaquer ces groupes, Ron Stallworth est le méchant.

"Ce film essaie de faire d'un agent de Cointelpro un héros."

Tout le reste n'est que des choses invérifiables que l'ex-flic Ron Stallworth a écrites dans ses mémoires. Nous ne savons pas ce qui s'est passé parce que les "dossiers ont été détruits. Nous devons faire confiance à la parole d'un flic qui a infiltré une organisation radicale noire pendant trois ans. C'est probablement la raison pour laquelle le livre n'a pu être publié que par un éditeur spécialisé dans les livres écrits par des flics.

À la fin, la petite amie radicale dit qu'elle n'est pas d'accord avec le fait qu'il soit flic, puis Stallworth -- le gars que nous avons suivi et auquel nous nous sommes identifiés dont on a faussement montré qu'il a risqué sa vie pour combattre le racisme -- dit qu'il est pour la libération de son peuple en même temps qu'il est flic. Tous ces méfaits que nous avons révélés passent pour des arguments en sa faveur. Et puis ils entendent quelque chose et s'en vont, armés, pour enquêter. Ils vont dans le hall avec la signature marionnette de Spike Lee  -- celui qui nous dit que c'est lui, celui qui a emmené Malcolm dans la rue, celui qui a emmené Dap à travers le campus en criant "Réveillez-vous ! Ils avancent vers l'avenir, côte à côte, dans une composition symétrique, pour combattre la croix brûlante de la terreur raciste. Les flics et le mouvement contre l'oppression raciste se sont unis. C'est l'avant-dernier plan avant que le film ne fasse l'objet d'un reportage sur les attaques actuelles des tenants de la suprématie blanche. Awww hayull no.

 

"Avec ce que nous savons de l'histoire de l'infiltration de la police dans les groupes radicaux, Ron Stallworth est le méchant."

Écoutez, nous traitons du racisme non seulement à cause de la terreur physique ou de l'attitude des personnes racistes, mais aussi en matière de rémunération, de logement, de soins de santé et d'autres questions de qualité de vie matérielle. Mais dans la mesure où les personnes de couleur sont confrontées à des attaques physiques et à la terreur à cause du racisme et des doctrines racistes, c'est surtout la police qui s'en occupe chauqe jour. Et pas seulement des flics blancs. Des flics noirs, aussi. Donc, pour Spike Lee, le fait de sortir un film où des points d'histoire sont fabriqués afin de faire passer un policier noir et ses homologues pour des alliés dans la lutte contre le racisme est vraiment décevant, pour le moins qu'on puisse dire.

Une grande partie de l'appel à contester la brutalité policière et les meurtres mis en lumière par le mouvement Black Lives Matter a été accueillie par les cris de l'aile droite de "Mais qu'en est-il de la violence des Noirs sur les Noirs? Certains d'entre nous, comme Spike Lee, y ont cru. Il y a deux ans, j'ai écrit un article dans le Guardian sur le mythe de la montée de la violence des Noirs et j'ai prouvé par des statistiques à quel point cette idée est fausse, comment le Chiraq de Spike Lee joue dans ce mythe, et comment ce mythe est utilisé contre les mouvements pour la justice sociale. "La culture noire n'est pas le problème, c'est l'inégalité systémique." Dans le contexte du débat politique sur le rôle de la police dans les agressions racistes, ce nouveau film est un frère politique du Chiraq. Les deux films disent ensemble : "Les Noirs doivent cesser de s'inquiéter de la violence policière et s'inquiéter de ce qu'ils se font l'un à l'autre - en plus, la police est contre le racisme, de toute façon".


Beaucoup de gens savent maintenant que Spike Lee a été payé plus de 200 000 $ pour aider à confectionner une campagne publicitaire "visant à améliorer les relations avec les communautés minoritaires".  Vrai ou faux, Blackkklansman apparaît comme une extension de cette campagne publicitaire.

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Spike Lee répond aux critiques de Boots Riley sur 'BlacKkKlansman'
Article originel : Spike Lee Responds to Boots Riley's 'BlacKkKlansman' Criticism
Hollywood Reporter

 Riley a critiqué sévèrement le réalisateur prolifique pour son portrait de la police dans le film des années 1970 sur un flic afro-étatsunien qui infiltre une section du Ku Klux Klan.

Le réalisateur Boots Riley, de Sorry To Bother You, a publié sur les médias sociaux la semaine dernière une critique du dernier film Spike Lee, BlacKkkKlansman. Dans son essai de trois pages, Riley a critiqué le portrait de Lee dans le film des années 1970, basé sur l'histoire vraie d'un flic afro-étatsunien qui infiltre un chapitre du Ku Klux Klan au Colorado.

"Dans la mesure où les personnes de couleur sont confrontées à des attaques physiques réelles et à la terreur en raison du racisme et des doctrines racistes - nous nous préoccupons surtout de la police chaque jour. Et pas seulement des flics blancs. Des flics noirs aussi", écrivait Riley. "Donc, le fait que Spike sorte avec un film où l'on fabrique des points d'histoire pour que le policier noir et ses homologues ressemblent à des alliés dans la lutte contre le racisme est vraiment décevant, pour le moins qu'on puisse dire."
 

Bien que Riley ait dit que "Spike Lee a eu une énorme influence sur moi" et que Lee est la "raison pour laquelle je suis allé à l'école du cinéma", le cinéaste a déclaré à ses disciples : "Je ne vais pas me taire".

.Lorsqu'on lui a demandé de partager ses réflexions sur le poste de Riley lors d'une récente entrevue avec le Times du Royaume-Uni, Lee a dit qu'il avait "fini" de s'engager dans des querelles publiques avec d'autres grands noms d'Hollywood. "Je suis un jeune homme de 61 ans, mais avant même d'être un jeune homme, a-t-il dit. "Maintenant, quand j'ai un indice que ce truc va peut-être diluer le message de mon film, je sais que ça ne me servira à rien de commenter."

Pressant davantage sur les allégations de Riley selon lesquelles la représentation à l'écran donnée par Lee de la police dans les années 70 est inexacte, Lee a dit : "Eh bien, je ne vais pas commenter cela".

Il a ensuite continué : "Regardez mes films : ils ont été très critiques à l'égard de la police, mais d'un autre côté, je ne dirai jamais que tous les policiers sont corrompus, que tous les policiers détestent les gens de couleur. Je ne vais pas dire ça. Je veux dire, on a besoin de la police."

Dans le film, John David Washington joue Ron Stallworth, l'officier qui a aidé à exposer le plan du KKK pour attaquer les gens de couleur en 1979. Adam Driver joue son ami et collègue, Flip Zimmerman, un policier blanc qui a aidé Ron dans sa mission d'infiltration et est devenu un bon ami à lui.

Lors de la première de BlackKkKlansman à New York le mois dernier, le
vrai Ron Stallworth a parlé au Hollywood Reporter de l'intention de Lee de montrer que le racisme exposé aux Etats-Unis il y a 40 ans est malheureusement toujours vivant. Et, selon l'ancien flic, ce genre de comportement a été amplifié sous l'administration clivante du président Donald Trump.

"Le racisme d'aujourd'hui est comme à l'époque. C'est même pire parce que Trump a permis à des racistes de sortir de l'ombre. Nous devons être vigilants à ce sujet et essayer de l'aborder dans une perspective comme celle de Spike ", a déclaré Stallworth à THR. "Trump est un idiot, et son idiotie doit être mise au premier plan. Spike a fait un travail de maître pour exposer cela."

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Ron Stallworth répond à la critique de Boots Rileyl sur 'BlacKkkKlansman'
Article orginel : Ron Stallworth Responds To Boots Riley's 'BlacKkKlansman' Critique
Okayplayer

 

L'homme dont l'histoire a inspiré BlacKkkKlansman nous livre ses réflexions sur la critique du réalisateur de Sorry to Bother You.

Vendredi, Boots Riley, réalisateur de Sorry to Bother You, a publié une critique de trois pages du BlacKkkKlansman de Spike Lee. La critique s'est poursuivie jusqu'à lundi, la principale critique de Riley étant la façon dont le film a rendu Ron Stallworth - le protagoniste du film ainsi que l'homme dont les mémoires sont basées sur le film - plus héroïque. Riley a également critiqué la participation de Stallworth à l'infiltration du gouvernement dans les groupes de défense des droits civils des Noirs, ce qui rappelle le programme COINTELPRO du FBI.


"Le fait que Spike sorte avec un film dans lequel des points d'histoire sont fabriqués afin de faire passer le policier noir et ses homologues pour des alliés dans la lutte contre le racisme est vraiment décevant, pour le moins qu'on puisse dire ", a déclaré Riley dans la critique.

Stallworth a répondu au réalisateur de Sorry to Bother You.

Lorsqu'on lui a demandé de répondre à un commentaire par courriel, l'ancien policier a répondu : "Je prie pour mon frère dément et dissolu."

Le seul qui n'ait pas répondu, c'est Lee. Récemment, un rapport a révélé que le directeur a travaillé avec le service de police de New York sur une campagne publicitaire visant à améliorer les relations avec les communautés minoritaires.

La police de New York a payé 200 000 $ Lee pour être consultant pour une campagne. Le partenariat a été révélé dans la plus récente déclaration d'impôt de la Fondation de la police couvrant une partie des années 2016 et 2017.

"La Fondation a approché et consulté plusieurs équipes créatives, y compris l'agence Spike DDB, pour aider à développer une campagne de sensibilisation du public qui viserait à renforcer le partenariat entre le NYPD et les communautés qu'il dessert", a déclaré Brady Littlefield, porte-parole de la Fondation. "Nous avons reçu des commentaires et des idées formidables, et ce processus a finalement abouti à la campagne publicitaire du printemps dernier."

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