Frédéric Taddeï sur France inter déclare que comme Russia Today financé par l'Etat russe, France inter, France 24 et France Télévisions le sont par l'Etat français (Vidéo)

Taddei (c) RT France

A 7'15'' Sonia Devillers : Ma question elle est toute simple Frédéric Taddeï, avez-vous confiance, fiez-vous vous à Russia Today ?

Frédéric Taddeï : "Aujourd'hui, oui, bien entendu. D'ailleurs ils sont venus me chercher. Quand vous venez me chercher vous savez que vous allez me donner une totale liberté puisque je l'ai toujours eu et je l'ai toujours demandé à tous mes employeurs avant que ce soit des chaînes d'Etat comme France Télévisions, des radios  aux mains de gens que l'on classe comme des milliardaires, des médias comme Europe 1. Aujourd'hui Russia Today dont on sait que c'est une chaîne financée par l'Etat russe".

SD : "Une chaîne qui n'est donc pas séparé du tout des intérêts de l'Etat puis que vous en faisez un critère"

FT : "Comme France 24 ou France Télévisions..."

A 8'30''
FT : Je vous garantie qu'il y a des gens qui pensent que vous n'êtes pas libres sur France inter...

A 8'40"
SD : En tant que télespectateurs, est.ce que vous avez confiance en Russia Today

FT : "Je ne regarde pas la télévision...

SD : ...Donc vous vous fichez totalement du traitement de l'information que propose un média sur lequel vous officiez si vous vous donniez la peine de le regarder.

FT : ...(Je ne m'en fiche pas totalement) mais je n'ai jamais regardé les journaux de France 2 et France 3 quand j'étais sur France 2 et France 3. J'ai animé pendant 15 ans Dare Dare et j'étais juste après le journal  je ne me sentais pas forcément solidaire de tout ce qui avait été dit pendant une demi heure (dans les JTs)...

A 9'30"
SD : Vous venez d'expliquer qu'un média d'Etat donc Russia Today financé par le Kremlin c'était à mettre sur un strict plan d'égalité que France 24 que vous venez de citer

FT : Financez par l'Elysée vous voyez il faudrait rajouter France 24 financé par l'Elysée...

SD : Vraiment ?

FT : Bah oui j'imagine. Ah non ? C'est pas le cas ? Ah bon ? Pardonnez moi mais cela aurait été drôle.

SD : On explique, France 24 en réalité c'est l'audiovisuel extérieur français, euh donc c'est une chaîne publique à destination des pays étrangers. Une chaîne d'information. On est bien d'accord que ce n'est pas le mode de financement. On est bien d'accord que ce n'est pas l'Elysée qui (finance)

FT ; Je me souviens que c'était le ministre des affaires extérieures qui avait nommé la première présidente et cela avait fait toute une polémique....

Selon Taddei, le problème des médias français c'est qu'il ait été obligé d'aller faire sur une chaîne russe, une émission qui a eu pourtant énormément de succès sur une chaîne française (Ce soir ou jamais). Il ajoute (11'00'') "le problème c'est que vous n'avez plus de vrais débats à la télévision française et que ça n'a l'air de gêner aucun journaliste, moi ça m'étonne, moi ça m'embête"...

A 13'00''

Puis Taddeï évoque la démocratie française et russe. Il déclare que la France est en démocratie depuis 200ans tandis que les Russes depuis 40 ans. Il déclare que la France a été considérée comme une démocratie alors que les femmes pendant longtemps n'ont pas eu le droit de voter. Idem pour les Etats-Unis alors qu'il y avait un régime d'apartheid et ségrégationniste. Enfin il évoque la Maison de la Radio qui sous le Général de Gaulle était sous la bannière de l'ORTF et que De Gaulle avait toutes les questions à l'avance et que jamais on lui parlait de Françafrique, des polices parallèles, du manque de liberté d'expression.

Sur l'affaire Benalla, à 27'20'', Taddeï déclare qu'il a l'impression que sur les images de la manif du 1er mai, il ne voit pas Benalla frapper le manifestant, il déclare donc qu'il est important de se méfier de ses ressentis subjectifs : "méfions nous de nous mêmes, de nos préjugés, de nos a priori".

Taddeï termine en disant : "La première question que je me pose c'est moi même qui parle à travers moi ?" semblant implicitement poser cette question également à celle qui l'interviewe.

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