L'ex-chef de la DGSE remet le couvert : "le pouvoir algérien est momifié"

L'ex-chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2013 à 2017 et ancien ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet était l'invité, lundi 24 septembre, de l’association de la presse diplomatique. Lors de la conférence de presse qu'il a donné, en pleine polémique suite à ses propos antérieurs au Figaro où il avait déclaré que le président algérien était "maintenu artificiellement en vie" suscitant l'ire d'Alger, il a enfoncé le clou.

Selon L'Obs, il a déclaré :

"Soyons clair, dit-il, je souhaite longue vie au président Bouteflika : je ne suggère donc pas qu’on le débranche. Mais cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s’enrichir."

Sa persévérance s'inscrit-elle dans la guerre diplomatique larvée que se livre Paris et Alger. Selon Mondafrique, "l’ambassadeur Algérien à Paris, Abdelkader Mesdoua, a réclamé dans une correspondance officielle le renforcement du dispositif policier déployé autour des consulats algériens à Paris. Le diplomate algérien avait jugé dérisoire le nombre des policiers mobilisés par les autorités françaises pour assurer la protection des structures consulaires algériennes dans la région parisienne. « Sur un rayon de deux kilomètres, il n’y avait qu’un seul et discret camion de la police française autour de l’ambassade d’Algérie », nous assure une source proche du ministère des Affaires Etrangères à Alger. Les autorités françaises ont refusé d’exaucer le vœu de l’ambassadeur algérien. Abdelkader Mesdoua a alors alerté Alger en rendant compte de la situation à Abdellkader Messahel, le chef de la diplomatie algérienne. Résultat: les autorités algériennes décident de riposter en appliquant le fameux « principe » de la réciprocité. De très nombreux policiers sont traditionnellement mobilisés en force autour des consulats français d’Alger, d’Oran ou d’Annaba. Désormais plus aucun policier n’est présent aux alentours de ces sièges de la diplomatie française en Algérie."

Pourtant, l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt avait clairement critiqué les propos de Bajolet sur l’Algérie en déclarant qu'elles «n’engagent que lui» soulignant que «la position Bajolet n’est nullement celle de l’Etat français.» Le diplomate français a également rappelé que «Bernard Bajolet a déjà été ambassadeur en Algérie et sait très bien que les relations algéro-françaises sont très sensibles» affirmant qu’il « ne fallait pas rajouter de l’huile sur le feu.»

Mais cela n'a pas suffi à Bajolet qui n'a pu s'empêcher d'envoyer une deuxième salve.

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