Syrie - La provocation d'Israël tue des soldats russes - Moscou prendra sa revanche politique
Article originel : Syria - Israel's Provocation Kills Russian Soldiers - Moscow Will Take Political Revenge
Moon of Alabama
Hier, la Turquie et la Russie ont convenu d'une nouvelle désescalade dans la province d'Idlib en Syrie (voir la mise à jour ici). Cet accord élimine le risque d'une guerre plus large imminente dans laquelle les États-Unis et certains de leurs alliés utiliseraient une fausse "attaque chimique" comme prétexte pour lancer des missiles contre un grand nombre de cibles et de positions militaires du gouvernement syrien.
Une solution pacifique de la situation à Idlib n'est pas satisfaisante pour Israël. La défaite syrienne réussie de l'ennemi djihadiste à l'intérieur du pays permettrait à la Syrie et à ses alliés de concentrer leurs forces contre Israël. Israël veut que le gouvernement syrien soit détruit et que le pays soit dans le chaos.
Le dimanche 16 septembre, Israël a tenté de frapper un avion iranien Boeing 747 à l'aéroport de Damas. L'avion aurait transporté une copie iranienne du système russe de défense aérienne à longue portée S-300 pour l'armée syrienne.
Lundi vers 22h00 heure locale, 4 F-16 de l'armée de l'air israélienne, venant de la mer, ont lancé des missiles contre au moins trois cibles sur la côte syrienne. L'attaque a eu lieu quelques heures seulement après qu'Israël ait diffusé des images satellitaires de ce qu'il a appelé des "cibles stratégiques" en Syrie. Les défenses aériennes intégrées syrienne et russe ont réagi.
L'armée de l'air israélienne a averti les forces russes en Syrie une minute seulement avant l'attaque. Un avion de guerre électronique russe IL-20 (ligne rouge) se préparait à atterrir à l'aéroport russe près de Lattaquié au moment de l'attaque israélienne (bleue).
L'IL-20 a été touché à 35 kilomètres au large de la côte par un missile de défense aérienne S-200 tiré par l'armée syrienne contre l'attaque israélienne. Il y avait 15 soldats russes à bord de l'avion qui ont probablement tous été tués. Les navires russes cherchent des survivants. Des débris de l'avion ont été retrouvés en mer à 27 kilomètres à l'ouest du village de Banias.
L'attaque israélienne est venue de la même direction que l'IL-20 russe. Le grand avion à 4 hélices crée une réflexion radar beaucoup plus importante que les petits avions de chasse F-16s. Les missiles S-200 ont un autodirecteur radar semi-actif. Il s'agit de détecteurs passifs d'un signal radar fourni par une source externe, en l'occurrence les radars syrien et russe au sol. Alors que le missile visait le F-16, son chercheur a probablement confondu la réflexion radar plus large de l'IL-20 avec la cible visée.
En même temps que l'aviation israélienne attaquait, une frégate russe (rouge) près de la côte a détecté des tirs de missiles depuis la frégate française Auvergne (bleue) à proximité. La frégate française transporte des missiles d'attaque aériens, navals et terrestres. La France a nié "toute implication dans l'incident". Mais il semble que cela ne concernait que l'incident de l'IL-20 et n'a pas nié le lancement des missiles.
Il se serait passé encore plus de choses, a déclaré Haaretz :
Il n'y avait pas que des avions et des missiles russes et (prétendument) israéliens et français dans les airs. Des radars civils ont également suivi les avions de la Royal Air Force britannique qui, de façon inhabituelle, avaient allumé leurs transpondeurs et s'étaient mis en mode d'attente - très probablement pour éviter d'être impliqués d'une manière ou d'une autre dans les échanges de tirs au-dessus de Lataquié.
Le ministère russe de la Défense accuse le gouvernement israélien d'une mise en place délibérée :
"Israël n'a pas averti le commandement des troupes russes en Syrie de l'opération prévue. Nous avons reçu une notification par le biais d'une ligne directe moins d'une minute avant l'attaque, ce qui n'a pas permis à l'avion russe d'être dirigé vers une zone sûre", a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konashenkov.
Après l'attaque israélienne, la télévision d'Etat syrienne a montré le siège de l'Agence des industries techniques près de Lattaquié en feu. D'autres cibles se trouvaient près de Jableh, au sud de Lataquié, et Homs. Au moins dix personnes ont été blessées à cause de ces attaques.
Le porte-parole militaire russe a également accusé Israël d'"action hostile" contre les forces russes :
"Nous considérons ces actes provocateurs d'Israël comme hostiles ", a déclaré Konachenkov, ajoutant que 15 militaires russes ont été tués à la suite des "actions irresponsables" des forces de défense israéliennes, qui ont violé "l'esprit du partenariat israélo-russe".
Selon le porte-parole, le ministère russe de la Défense se réserve le droit à une "réponse adéquate" après l'attaque israélienne.
Israël (et la France ?) provoquent délibérément les forces syriennes et russes. Ils espèrent une réponse qui leur permettent de jouer le rôle de la victime et de faire appel au président étatsunien Trump pour obtenir aide et protection. L'aide prendrait la forme d'une attaque étatsunienne, britannique et française contre le gouvernement syrien et les cibles militaires syriennes.
La Russie se vengera certainement de la provocation israélienne, mais elle le fera probablement dans l'arène politique. A la demande personnelle de Netanyahu, la Russie avait arrêté la livraison de missiles de défense aérienne à longue portée russes S-300 originaux à l'armée syrienne. Ils auraient été moins susceptibles de dévier vers la mauvaise cible. En conséquence, un 747 iranien a été endommagé et 15 soldats russes ont été tués. Netanyahu peut oublier toute autre "faveur" de ce genre de la part de Moscou.
Traduction SLT avec DeepL.com
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