Une journaliste bulgare retrouvée violée et assassinée. Elle couvrait les enquêtes sur les fraudes financières des hommes politiques et des hommes d'affaires de l'UE (Southfront)

Une journaliste bulgare retrouvée violée et assassinée. Elle couvrait les enquêtes sur les fraudes financières des hommes politiques et des hommes d'affaires de l'UE.
Article originel : Bulgarian Journalist Found Raped And Murdered. She Was Covering Investigation Of Financial Frauds Of EU Politicians, Businessmen
South Front

Viktoria Marinova (c) TVN.bg Reuters Scanpix LETA

Le 6 octobre, une journaliste bulgare, Viktoria Marinova, a été brutalement violée et assassinée dans la ville de Ruse, au nord de la Bulgarie.

Le corps de la femme de 30 ans a été retrouvé par un passant dans des buissons près du quai sur le Danube, selon le procureur régional de Ruse Georgy Georgiev. "Son téléphone portable, ses clés de voiture, ses lunettes et une partie de ses vêtements avaient disparu," a-t-il déclaré.

Dans un premier temps, le ministère de l'Intérieur a confirmé le meurtre, sans fournir aucune information complémentaire.

Selon les rapports, confirmés par la suite par le ministre de l'Intérieur Mladen Marinov, avant le meurtre Marinova a également été violée. Elle a été défigurée par des coups à la tête et étouffée à mort.

Le Premier ministre Boyko Borisov a exprimé l'espoir que l'enquête serait couronnée de succès grâce au "travail qui a été fait".

"Grâce à la grande quantité de matériel génétique recueilli, ce n'est qu'une question de temps avant que l'agresseur ne soit trouvé", a-t-il déclaré.

La police bulgare travaille sur plusieurs versions, mais rien n'indique que son assassinat soit lié à son travail.

Elle était animatrice à la télévision et sa dernière émission a été diffusée le 30 septembre lorsqu'elle a interviewé les journalistes d'investigation Dimitar Stoyanov du site web Bivol.bg et Attila Biro du Romanian Rise Project, au sujet d'une enquête sur une fraude présumée de fonds européens liés aux grands hommes d'affaires et politiques.

Les deux hommes ont été brièvement arrêtés par la police entraînant des condamnations de la part de Reporters sans frontières (RSF).

Ses collègues de TVN ont été stupéfaits par l'événement. "Nous sommes en état de choc. En aucun cas, sous quelque forme que ce soit, nous n'avons jamais reçu de menaces à son encontre ou à l'encontre de la télévision", a déclaré à l'AFP un journaliste de la TVN, sous couvert d'anonymat, ajoutant que lui et ses collègues craignaient pour leur sécurité.

Les médias bulgares ont rapporté qu'au cours de l'année dernière, Marinova avait fait état d'une enquête en cours sur une allégation de corruption impliquant des fonds de l'Union européenne pour la chaîne TVN. Elle a également travaillé sur un programme axé sur les questions sociales et s'est impliquée dans des œuvres caritatives.

"C'est avec une douleur énorme et un chagrin insurmontable que l'équipe de TVN télévision vit la perte de notre collègue bien-aimée, Victoria Marinova", a déclaré TVN dans un communiqué. "C'est pourquoi nous demandons de la sympathie pour le chagrin des parents et des collègues. Un salut en sa mémoire !"

Le Comité pour la protection des journalistes a appelé les autorités bulgares à mener une "enquête rigoureuse et approfondie" sur cet assassinat.

Le représentant de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour la liberté des médias, Harlem Desir, a condamné le meurtre de Marinova sur Twitter : "Choqué par l'horrible meurtre de la journaliste d'investigation Victoria Marinova en Bulgarie. Demander d'urgence une enquête complète et approfondie. Les responsables doivent rendre des comptes."

Le Comité pour la protection des journalistes a appelé les autorités bulgares à mener une "enquête rigoureuse et approfondie" sur cet assassinat.

"Le CPJ est choqué par l'assassinat barbare de la journaliste Victoria Marinova", a déclaré Tom Gibson, représentant de l'Union européenne à Bruxelles. "Les autorités bulgares doivent tout mettre en œuvre pour mener une enquête exhaustive et traduire les responsables en justice."

Selon Reporters sans frontières, la Bulgarie se situe dans la première moitié du classement mondial de la liberté de la presse. Le pays s'est classé 111e sur 180 pays.

Trois journalistes ont été tués dans l'UE cette année. Caruana Galizia a été tuée dans un attentat à la voiture piégée en octobre à Malte et Jan Kuciak a été assassiné en Slovaquie en février.

Traduction SLT

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