Cameroun : L'armée de Biya prend d'assaut la résidence de Maurice Kamto et séquestre l'adversaire teigneux
Par Youssouf Mbouombouo
Cameroon Voice
La police avait encerclé mardi le domicile de Maurice Kamto après l'y avoir assigné à résidence de fait. Mercredi, c'est la gendarmerie qui a pris le relai
Après la police qui a obligé Maurice Kamto à s'astreindre de toute circulation hors du cadre de sa résidence au quartier santa Barbara à Yaoundé, c'est au tour de la gendarmerie nationale de priver le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, du moindre mouvement, excepté celui qu'il peut effectuer dans sa résidence, ainsi qu'en a donné alerte en fin de journée mercredi, le journaliste et activiste Boris Bertolt.
« Depuis ce matin, Maurice KAMTO est toujours interdit de sortir de son domicile. 10 gendarmes et une pick-up ont été postés. Ils lui ont dit que les ordres c'est de l'empêcher de sortir de sa résidence, sans qu'aucun document d'assignation à résidence surveillée ne lui soit délivré. Ainsi en toute illégalité un citoyen est privé de l'un de ses droits les plus fondamentaux : celui de circuler dans son pays », écrit le journaliste qui rappelle que « hier déjà un bras de fer de trois heures l'avait opposé aux forces de l'ordre. Et là encore il avait demandé le document qui justifiait ce comportement. Jusqu'à ce jour rien n'a été délivré ».
La toile a vivement réagi à l'annonce de la séquestration de celui que de nombreux Camerounais considèrent comme le président élu à l'issue du scrutin présidentiel du 7 octobre dernier, en se demandant "Pourquoi 71% peuvent-ils craindre 14%?"
Un cordon militaire avait déjà été déployé au QG de campagne électorale de Kamto au lendemain du scrutin
Bon nombre d'entre eux remarquent que c'est ainsi qu'a commencé ce qui est devenu la guerre civile en régions anglophones.
« Voilà ce pouvoir qui n aime pas la paix. Les étudiants, enseignants et avocats anglophones avaient marché avec les arbres de la paix, la craie et les mains levés, on les a tabassés et emprisonnés. On sait ou on en est aujourd'hui » écrit l'un d'eux, avertissant le régime qui, en plus de faire subir toutes sortes de frustrations aux Camerounais, les empêche aussi de se plaindre, que bientôt, les plus radicaux écarteront Maurice Kamto de la tête de la contestation, exactement comme les Anglophones l'avaient fait avec Agbor Balla, le leader modéré de la société civile anglophone, que le régime avait arrêté et emprisonné pendant 8 mois, menaçant de lui appliquer la peine de mort en vertu d'une loi conçue pour soi-disant lutter contre le terrorisme. Difficile de ne pas saisir la nuance de cet avis très sage. Car depuis que les extrémistes ont pris la direction du mouvement de protestation anglophone, ils demandent désormais l'indépendance de l'ancien Southern Cameroon annexé à l'ancien Cameroun français par un simulacre de référendum en 1972, et répondent à la violence légale des forces armées camerounaises par la légitime défense sur fond de terrorisme.
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