[Silence dans le P.A.F] Des rebelles "modérés" ont-ils bombardé Alep à l'arme chimique ? (Photos, Vidéos)

Hier soir, il y aurait eu une attaque chimique à la Chlorine sur Alep. Des bombardements chimiques à l'aide de roquettes remplies de Chlorine auraient touché la banlieue d'Alep. Si l'information a été reprise par l'AFP et quelques autres médias français, rien n'a filtré de ces allégations dans les Jts de France 2 et France 3 et des grandes chaînes d'infos ; des médias pourtant si prompts à dénoncer les prétendues actions à l'arme chimique du régime syrien relayant ainsi la parole du gouvernement français.
- Armes chimiques en Syrie: Ayrault dénonce le "rôle accablant" de Damas (AFP)

 

Nous nous étions déjà posé la question par le passé : Les JTs de France 2 traitent-ils de manière privilégiée les informations quand les quartiers tenus par des djihadistes sont bombardés par le régime syrien ?

Y a-t-il un deux poids deux mesures ?
Les médias d'Etat ou/et atlantistes bellicistes, se sont souvent montré pressés de justifier les interventions militaires occidentales et les bombardements français à Damas visant le régime syrien suite aux allégations d'utilisation d'armes chimiques à la Ghouta dans le quartier de la Douma en avril 2018.
- Syrie. Apologie des frappes militaires françaises violant les lois internationales sur France 2
- Les médias français en mode propagande de guerre
- Syrie : La bataille d’Alep et les mensonges de nos journalistes aux ordres
- Syrie / Libye. Encore une fake News au JT de France 2 (Vidéo)
- France Télévisions, service de propagande du ministère de la Défense français ?
- Traitement médiatique d'Alep : une autre histoire derrière l'écran de fumée ?
- Après le quasi-blackout sur la guerre saoudo-occidentale au Yémen, les JT de 20h de France 2, France 3 et TF1 font le blackout total sur la conférence de Sotchi organisée par la Russie.
- Quand Macron au JT de TF1 affirmait détenir la preuve de l'attaque chimique de Douma et s'emmêlait les pinceaux (Vidéo)
- Sky News a coupé l'ancien chef des forces armées britanniques au moment où il faisait part de ses doutes concernant les allégations d'attaque au gaz syrien (Vidéo)

Mais que s'est-il passé hier ? Info ou intox ?
Selon l'AFP : "Une centaine de cas de suffocation, dont des femmes et des enfants, ont été rapportés en Syrie dans la métropole d'Alep après une attaque aux "gaz toxiques" imputée par le pouvoir à des "groupes terroristes", mais une importante coalition rebelle a démenti toute implication."

Selon AMN, "Le porte-parole militaire de la délégation de l'opposition à la conférence d'Astana, Yasser Abdel-Raheem, s'est moqué des accusations du gouvernement, tout en niant que toute faction rebelle ait utilisé ces armes. D'autres commandants rebelles comme Abdel-Salaam Abdel-Razaq ont nié les accusations, qualifiant les affirmations du gouvernement de "mensonges"".
- Les rebelles démentent toute attaque aux armes chimiques, accusent le gouvernement de miner le cessez-le-feu (AMN)

Selon AMN, la Russie aurait envoyé des experts localement pour évaluer la situation. On verra si les experts de l'OIAC, de l'ONU seront également déployés. Bachar Al Assad aurait appelé à une enquête internationale.

Voici ce que relate l'agence syrienne d'information (pro-régime), SANA repris par Southfront :
"Selon l'Agence de presse arabe syrienne (SANA), des militants inconnus ont lancé, tard dans la nuit du 24 novembre, plusieurs roquettes contenant du chlore gazeux sur des zones résidentielles du nord de la ville d'Alep.

    "Les groupes terroristes ont tiré des roquettes contenant des gaz toxiques dans les quartiers d'al-Khalidiye et d'al-Neel Street dans la ville d'Alep ", a déclaré le SANA dans un communiqué de presse.

Le journaliste de la télévision syrienne d'Alep a déclaré que 75 civils, dont au moins 14 enfants, étaient en état d'ébriété à la suite de l'attaque chimique. Les civils blessés auraient été transportés vers les hôpitaux de l'Université d'Alep et d'al-Razy."

South Front précise que :
"Quelques heures après l'attentat, des sources locales ont indiqué qu'un groupe d'experts était arrivé à Alep pour examiner le site de l'attentat et les victimes. Cela indique que le gouvernement de Damas prévoit de demander une enquête internationale sur cet incident.

La Russie et le gouvernement de Damas ont averti plus tôt cette année que des militants radicaux du nord de la Syrie ont reçu des matières chimiques, y compris du chlore, en provenance de pays occidentaux. De plus, deux jours avant l'attaque d'Alep, un article du journal russe Sputnik a averti que des militants-experts français avaient armé plusieurs roquettes de têtes chimiques dans le sud d'Idlib.

Dans sa première réponse à l'attaque chimique, l'AAS a bombardé plusieurs positions des militants dans la campagne ouest d'Alep et dans la campagne sud-est d'Idlib. Une réponse beaucoup plus sérieuse est attendue dans les prochaines heures."

Nous avions fait part, presque en temps réel, de ces allégations sur la présence de militants "djihadistes" français experts en armes chimiques présents au sein des groupes rebelles :
- SLT 22.11.18 Des terroristes français aideraient les rebelles d'Idlib à équiper des missiles avec des ogives chimiques (Southfront, Sana, Sputnik)

Rappelons qu'il y avait eu quelques précédents. Selon l'AFP, l'ONU a confirmé l'utilisation de gaz moutarde par les rebelles syriens en 2015.

Pierre Le Corf, civil français à Alep, avait déjà par le passé filmé le QG des Casques blancs (en face du QG d'Al Qaïda), lors de la libération d'Alep fin 2016 par les troupes syriennes malgré le battage médiatique atlantiste. 
- Alep. Pierre Le Corf visite le QG des Casques blancs (Vidéo)
- Situation à Alep : différence entre la propagande de France 2 et la réalité (Vidéo)
- La vérité secrète est que les USA et ses alliés-soutiennent Al-Qaïda. Une forte propagande fait rage autour de la bataille d’Alep (Global Research.ca)
- Les bons et les méchants djihadistes des JTs de France 2 ? Une couverture médiatique sélective au nom de quoi ?
- Les médias ont créé une tempête de fausses nouvelles autour de l’effondrement de la partie « rebelle » d’Alep (Moon of Alabama)

Le Corf a poussé un nouveau coup de gueule après la présumée attaque chimique en accusant l'Occident et ses médias de soutenir les djihadistes et de fermer les yeux sur leurs crimes.

Suite à la prétendue attaque chimique, l'armée syrienne s'est redéployée autour de la poche d'Idlib pour une éventuelle intervention. Selon South Front : "des rapports ont commencé à indiquer que l'armée syrienne et ses alliés redéployent leurs troupes plus près d'une ligne de front dans l'ouest d'Alep. Les troupes gouvernementales y ont également déployé plusieurs pièces d'artillerie supplémentaires et du matériel militaire. L'attaque chimique sur la ville peut facilement devenir cette ligne rouge, ce qui mettrait fin à ce genre de " désescalade " dans la zone. Les groupes militants radicaux dans le nord-ouest de la Syrie doivent être éliminés et la Turquie n'a plus de justification pour tenter de les sauver de l'opération militaire de la SAA."

En ce qui nous concerne, on attendra d'avoir plus d'éléments détaillés et scientifiques avant de légitimer une action militaire syrienne et russe à Idlib contrairement aux violations du droit international par les puissances atlantistes avalisés par leurs médias d'Etat concernant une situation similaire à la Douma dans le quartier de la Ghouta Est dans la banlieue de Damas en avril 2018.
- Ghouta Est. La France, la Grande-Bretagne et les USA prêts à bombarder les forces d'Assad suite aux allégations d'utilisation d'armes chimiques par les Casques blancs
- Quand Macron au JT de TF1 affirmait détenir la preuve de l'attaque chimique de Douma et s'emmêlait les pinceaux (Vidéo)
- Le chef de guerre Macron après avoir bombardé la Syrie révèle à la presse française les "preuves" dont il disposait sur l'attaque présumée au gaz à Douma
- Syrie. Apologie des frappes militaires françaises violant les lois internationales sur France 2
- Les Crises [Frappes Syrie] Les “preuves” présentées par Le Drian : le vide comme nouveau fondement juridique à l’agression

Nous observerons la même prudence sachant que le régime syrien cherche à tout prix à reprendre son territoire à Idlib administré par des rebelles djihadistes soutenus par la Turquie, l'Arabie saoudite et les pays occidentaux dont la France.

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